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Une journée au Creusot et au musée de la mine de Blanzy
15/10/15
Sortie d'automne : l'épopée de la révolution industrielle sur les sites du bassin minier de Blanzy et du Creusot
A la fin de l’Ancien Régime la ville du Creusot était déjà un site industriel grâce à des gisements de fer et charbon. Une fonderie royale pour les canons de marine fut créée en 1782 puis vint une cristallerie quatre ans après pour le travail de l’opale. En 1838 ces entreprises disparurent et la ville passa sous l’autorité de la famille Schneider qui en fit un centre métallurgique.
Cette famille picarde à l’origine devenue lorraine fit pendant tout le XIX° siècle et la moitié du siècle passé du Creusot un haut lieu de l’industrie lourde française : locomotives, machines-outils, biens d’équipement et matériels de guerre (le fameux canon de 75) sortaient de leurs usines et partaient dans le monde entier. S’ils eurent la réputation de « marchands de canons » ils furent aussi des patrons très présents pour leur personnel et la ville, sans parler de la vie politique et culturelle française.
Les usines Schneider intégrèrent le groupe Creusot-Loire qui fit faillite en 1984. Mais le site reste actif, produisant pour General Electric, Alstom, Arcelor-Mittal, Areva, la Snecma, témoignant toujours d’un savoir faire français.
Nous avons visité le château de la Verrerie, du nom de la verrerie de la reine Marie-Antoinette, qui fut la résidence de la famille dès 1837 : une partie, le musée de l’homme et de l’industrie, présente des collections de cristaux, l’histoire de la famille et une étonnante usine miniature animée ; à côté on visite le pavillon de l’industrie, ouvert en avant première pour nous, avec plans et maquettes de 1836 à nos jours présentant locomotives, charpentes métalliques, la maquette du fameux marteau pilon qui orne l’entrée de la ville depuis 1969, matériel militaire…On mesure aussi l’importance que les industriels attachaient à la formation des ouvriers et ingénieurs.
A la fin de la visite on peut admirer le théâtre, installé dans un ancien four de la verrerie, où l’on donnait des spectacles dans un décor style XVIII° siècle.
La matinée avait été consacrée au musée de la mine de Blanzy : les gisements de bonne qualité furent longtemps exploités et d’anciens mineurs aiment guider en souvenir du labeur passé. Nous allons ainsi de la lampisterie à la salle des machines puis entrons dans une galerie souterraine où subsiste un plateau rabot à soutènement marchant capable de fournir plusieurs tonnes par jour, dernier fleuron d’une technique qui fut longtemps plus sommaire et dangereuse. Le site a été fermé au début de ce siècle, reste la mémoire de générations de mineurs.
Michèle Antignac et Jean-Louis Coppéré
Photos : Jean-Marie Pallier
Milly
Roulant vers le Nord, le car longe à l’ouest les Monts du Mâconnais : cela nous permet l’évocation de la figure de l’un de ses fils les plus célèbres : Alphonse de Lamartine.
Auteur bien oublié aujourd’hui, déjà décrié de son temps (Flaubert dénonçait les « embêtements bleuâtres du lyrisme poitrinaire »), il n’est plus guère lu : un de ses défenseurs, Omar Merzoug, a pu écrire que l’anathémisation de Lamartine est pour bien « des auteurs parisiens… le prélude à leur intronisation dans la carrière littéraire » !
Alphonse naît à Macon en 1790 : ses parents ont fui les agitations parisiennes de la Révolution, puis s’installent à Milly : une enfance merveilleuse coupée des études, rudes à Lyon (à la maison Pupier qualifiée de « portes de l’Enfer !), plus charmantes à Belley.
Dans de nombreux poèmes, il évoquera cette Maison Natale, en particulier dans Les Harmonies poétiques et religieuses, écrites à Florence, où il est attaché d’ambassade, et publiées en 1830.
Nous avons tous quelque part en mémoire certains vers de cette Maison Natale :
« Il est dans ces déserts un toit rustique et sombre…. »
Quelques vers ont été lus…
Toutefois, c’est non loin de là, au château de Saint Point qu’il s’installe en 1820 après son mariage ; c’est là aussi qu’il sera enterré.
Le propos n’était pas d’évoquer sa carrière politique (1833-1851) que l’on connait, ni les années 1851 à 1869, années « de travaux forcés littéraires », et de soucis financiers incessants : en 1860 il doit vendre Milly, ce qui fut un crève-cœur.
La visite à Milly s’impose toujours et notre cher Julien Gracq qui a fait le pèlerinage peut écrire :
« Maison de famille carrée, solidement bâtie en belle pierre du Mâconnais : une de ces propriétés de bonne bourgeoisie, en retrait sous leurs ombrages abaissés comme des cils, et qui n’aiment pas se laisser dévisager de la rue…
« C’est une maison de maître toute balzacienne… qui se moque du pigeonnier, du chenil et de la tourelle…
C’est le village qui est noble, non la maison … »
Louis Sanyas