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In Memoriam : A Elzbieta TRYLINSKA
19/12/17
ELZBIETA a rejoint sa fille KATARZYNA qui nous avait quittés le 27 février 2004.
KATARZYNA était une jeune poétesse de grande qualité.
Les éloges que Monsieur Louis FORESTIER, professeur émérite à la Sorbonne et membre de l’Institut présentait à son égard s’adaptent tout à fait à ELZBIETA : ‘’Toute l’oeuvre est un appel à l’épanouissement dans une compréhension avec autrui, dans une complicité créatrice : celle du cavalier avec sa monture, de l’enfant avec ses parents. Et quelquefois, le cheval vous échappe’’.
ELZBIETA, comme KATARZYNA, étaient des cavalières chevronnées, ayant une communauté d’esprit dans cette passion de l’équitation.
Aussi, en parcourant les poèmes de KATARZYNA, l’un d’entre eux nous rejoint dans ce moment de recueillement qui nous réunit.
‘’Cheval entre les jambes, je m’en irai demain
Pardon pour vous, pour nous, pour ces phrases lancées
Fusant, balles perdues, qu’on ne peut effacer
Pour n’avoir su mêler simplement nos deux mains.
Le galop sèmera la poussière d’automne
Le vent a balayé les feuilles nos idées
O galop ! O douleur ! Peut-on tout oublier ?
Et cheveux contre crins enfin je m’abandonne
Et ses sabots s’envolent…ivres de liberté
Nous entrons au pays d’où l’on ne peut rentrer
La poussière retombe ensanglante le frêne
Quand vous nous retrouverez, reposant à son ombre
Avant de nous laisser fleurissez notre tombe
De tout Perse, et Rimbaud, et Nerval, et Verlaine.
Extrait Prélude et Fugue 2001.
ELZBIETA. Merci pour vos qualités d’accueil.
Merci pour votre délicatesse
Merci pour votre empathie
Reposez en paix.
Et à vous CHRISTOPHE, à vous MATTEUS, à vous sa famille réunie autour d’ELZBIETA, au nom de l’association des membres de l’ordre des palmes académiques, nous vous adressons nos condoléances et nous vous disons notre fidèle amitié.
Jean Pierre BIOT
Conférence : Claude Martin
27/11/17
Claude MARTIN et les écoles « LA MARTINIERE »
Conférence de Jacques GARDEN, président de la « Fondation Claude Martin ».
Il est impossible de résumer la conférence de M. Garden, tant elle est riche historiquement. Aussi choisissons-nous de présenter le Major Martin selon trois rubriques : Le personnage, sa fortune, son legs.
1 - Le personnage
Le Major, véritable aventurier, est un homme dont l’activité est très éclectique et très intense jusqu’à son dernier souffle.
Né à Lyon en 1735 dans une famille de classe moyenne (père vinaigrier et fabricant de tonneaux). À l’école, il se montre très doué pour les mathématiques et la physique. En 1751, il est embauché dans une usine de soierie. Mais, en raison de la crise, il s’engage dans la fascinante Compagnie des Indes, comme simple soldat.
En 1752, il débarque à Pondichéry, ville acquise par la France, port commercial actif. Sur le plan militaire cependant le général Dupleix, gouverneur de la Compagnie Française des Indes, est mis en difficulté par Sir Eyre Coote qui dirige la Compagnie Anglaise rivale. C’est le déclin de l’hégémonie française. En 1760, Claude Martin rallie les forces anglaises. Remarqué par sa vivacité d’esprit, son intelligence, sa perspicacité a-t-il subi des pressions ? Déserteur ou prisonnier ? Les historiens s’interrogent…
En raison de ses connaissances mathématiques, il œuvre, avec succès, comme arpenteur, dans une région où les diverses provinces se disputent les frontières. En 1772, le Cooch Behar entre en conflit avec le Bouthan voisin. Le prince de cet Etat supplie la Compagnie Anglaise des Indes de lui venir en aide, en échange de la promesse de reverser la moitié de ses revenus ! Belle aubaine !...
Claude Martin abandonne ses fonctions de géomètre pour se porter volontaire et venir en appui dans une Compagnie de soldats indiens. Sa bravoure et sa loyauté lui permettent de relancer sa carrière militaire dans l’armée britannique : enseigne en 1763, lieutenant en 1764, capitaine en 1766, major général en 1799).
2 – Sa fortune
Comme le font ses pairs et comme c’est l’usage, lors des batailles, Claude Martin n’hésite pas à piller les biens des temples. Au XVIIIe siècle, les trésors culturels d’un pays sont considérés comme butin naturel. C’est le début d’une immense fortune qu’il consolide notamment en devenant associé de la puissante filature de soierie James Wiss.
S’ajoutent les profits tirés par les ventes d’armes de la Compagnie aux divers princes. Claude Martin est en effet directeur de l’Arsenal ! Habile négociant, il achète des produits de France et d’Angleterre qu’il vend de 100 % à 500 % plus cher ! Commerce des plus variés : mobilier, glaces, ustensiles ménagers, œuvres d’art, télescopes, médailles (qu’il frappe lui-même), flasques de verre ciselées pour l’Attar (parfum qu’il fabrique aussi en distillant les roses de sa production !), vieilles pièces de monnaie chinoises, machines à tailler les diamants, lingots de plomb, tables de billard, tissus, pinceaux, crayons, montres, cathéters, guitares, …
Sa bibliothèque de 5 000 volumes révèle un large éclectisme : littérature, médecine, histoire, architecture, musique, astronomie, mécanique, politique, récits de voyages, cartes, étymologie, anthropologie, agriculture, mathématiques, physique, navigation, franc-maçonnerie, anatomie, œuvres de Molière, Voltaire, Shakespeare, Homère, Virgile…
On n’en finit pas d’établir l’inventaire de toutes ses sources de revenus (plantations d’indigotiers et de roses, commissions diverses, loyers de maisons et terrains acquis, intérêts de prêts à 12 % ...) mais aussi de ses largesses … À Calcutta, il se montre très généreux avec le gouverneur général (son supérieur !). il participe à des soirées caritatives organisées par les Francs-Maçons en vue de financer des orphelinats …
3 – Son legs
En 1799, Claude Martin présente son projet de testament à 25 amis. Sa fortune s’élève à 4 millions de roupies, équivalent en 1800 à un demi-million de livres sterlings. Il la doit à son opportunisme, son travail acharné, sa persévérance, ses prises de risques toujours calculées, ses prévisions visionnaires, son aptitude à optimiser toute entreprise rentable, ses talents de négociants, sa capacité à développer un réseau et, bien sûr, à une chance exceptionnelle.
Son testament de 83 pages est achevé le 1er janvier 1800. Il meurt le 13 septembre de la même année. Dans son legs, il n’oublie personne : famille, amis, maîtresses (il en a 7), serviteurs, mais aussi indigents.
L’utilisation posthume de son patrimoine va permettre, selon ses vœux, d’ouvrir des Ecoles en Inde et à Lyon, toutes ayant la dénomination prestigieuse La MARTINIERE !
- 2 écoles à Calcutta (1 pour filles et 1 pour garçons),
- 2 écoles à Lyon (1 pour filles et 1 pour garçons),
- 2 écoles à Lucknow (1 pour filles et 1 pour garçons)
À Lyon, l’ouverture provisoire se fait en 1826, à la date du premier versement du legs, au Palais Saint-Pierre, sur un projet de Charles-Henri Tabareau, polytechnicien.
Par la suite seront créées trois autres ENP « La MARTINIERE ».
« La MARTINIERE filles » en 1879 (école professionnelle ménagère). Cet établissement bénéficie d’un legs de Madame de Cuzieu équivalent à la moitié de sa fortune (2,650 millions de francs en 1895). Elle sera ENP en 1937, puis lycée technique d’Etat en 1959.
En 1979, trois lycées « La MARTINIERE » sont ouverts en remplacement de « La MARTINIERE » originelle filles et garçons :
- La MARTINIERE-Terreaux (devenue La Martinière-Diderot en 2006), lycée des Arts appliqués et de chimie (1600 élèves),
- La MARTINIERE-Duchère, lycée des formations tertiaires et bio-médico-social (2 300 élèves),
- La MARTINIERE-Monplaisir, lycée scientifique et industriel (1 800 élèves et étudiants).
Il convient de faire état également de prolongements dans le cadre de la doctrine du « Saint-Simonisme » (rêve d’un âge industriel, sorte de « nouveau christianisme », voulant lutter contre l’égoïsme et l’individualisme …).
S’est ainsi créée une école La MARTINIERE « supérieure » à l’origine de l’Ecole Centrale Lyonnaise. On peut citer également, dans la même veine, la Société d’Enseignement Professionnel du Rhône (SEPR) et La MARTINIERE du soir, cours assurés en partie par les professeurs de La MARTINIERE.
Il existe une « Fondation Claude MARTIN » (1832) et une « Société des Anciens Martins » (1869). Rôle actuel : gestion des biens immobiliers et mobiliers, placements, communications, bourses, bulletins. Des relations subsistent avec les « La MARTINIERE » de l’Inde.
Mention particulière doit être faite de la pédagogie du premier directeur Charles-Henry Tabareau qui a notamment légué à la postérité, et dans toutes nos écoles, le fameux « procédé La MARTINIERE », dont le célèbre levé d’ardoises permet, tout en stimulant les élèves, d’assurer un contrôle continu et un repérage des difficultés à surmonter. Un bas-relief le représente place Gabriel Rambaud (Lyon 1er).
Pour ceux qui voudraient imiter le Major Claude MARTIN, rappelons que sa devise est simple « LABORE ET CONSTANTIA ».
André DEMEURE
Photos : Internet
Visite du "New Deal"
14/11/17
Nous nous sommes retrouvés nombreux dans l’immense hall du garage pour cette visite organisée par Jean-Pierre Biot et Michèle Antignac. C’est M. Jean-Pierre Gagneux, Président Fondateur de « 6ème Sens immobilier », qui assure la visite. Il est fier et ému de nous faire visiter ce lieu emblématique que connaissent tous les Lyonnais.
Propriétaire depuis 2010, la société vient de revendre l’ensemble à un groupe financier allemand, Deka.
Nous découvrons un navire de 31 500 m2 de béton armé, de verre et de métal construit en 1932 par André Gustave Citroën qui était ingénieur polytechnicien de formation mais aussi créateur, sorte de génie ayant le goût de la démesure, inventeur en 1913 de la S.A. des engrenages Citroën.
L’édifice de six étages devint la plus grande station-service du monde pour peu de temps car Henri Ford en construisit une plus grande encore à Détroit. Il avait confié la construction à Jacques Ravazé, son architecte attitré et la ferronnerie, la verrière, la porte d’entrée monumentale en accordéon à Jean Prouvé.
En plein boum des années folles, André Citroën implante cette structure grandiose à Lyon. C’est pour lui le symbole de l’apogée de la marque aux chevrons : 8 300 m3 de béton armé, 1 500 tonnes d’acier : un véritable chef d’œuvre, un Palais de la voiture.
Michelin rachètera le garage en 1934 à la mort d’André Citroën, puis l’entreprise Citroën devenue P.S.A. cédera le bâtiment en 2011, qui sera inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1992.
La rénovation dirigée avec méthode, rigueur et précision a mobilisé 19 architectes dont 3 architectes de patrimoine, assistés de 21 bureaux d’études et de 250 ouvriers.
L’aspect garage est respecté ainsi que le béton armé brut, la ferronnerie, le hall, la rampe, les ouvertures… tout en faisant évoluer l’ensemble, en utilisant des matériaux performants et en introduisant l’accès à toutes les technologies les plus innovantes.
Le New Deal est « durable ». Il a obtenu la certification « Breeam Excellent », l’un des plus hauts niveaux d’agrément concernant les qualités environnementales des bâtiments.
Au rez-de-chaussée, le show-room Citroën et le garage rénové à l’identique sont aujourd’hui désaffectés : on y attend la nouvelle enseigne « Leroy-Merlin ».
Le 1er étage abrite des bureaux.
Le 2e étage abrite un parking de 200 places pour les usagers et les clients.
Le 3e étage abrite 1 800 élèves de l’INSEEC Business School (Ecole de management) sur un plateau de 4 500 m2. Trois atriums, 42 salles de cours, un amphithéâtre de 300 personnes, des locaux dédiés à la recherche et une vue magnifique font de ce campus urbain un lieu d’étude séduisant.
Les 4e et 5e étages sont consacrés à des espaces de « coworking » ouvrant 7 jours/7 et 24 h/24 agencés en « open-space » et en bureaux « boîtes vitrées » dans un style très contemporain et très singulier. Ces bureaux, nouvelle génération, sont très recherchés par les start-up et les étudiants.
Sur le toit, 3 ruches, 7 500 abeilles cohabitent avec des chauves-souris et des martinets qui ont eux aussi des abris aménagés.
Quel beau destin pour ce garage !
Michèle ANTIGNAC
Photos : Jean-Marie PALLIER
Une journée en Ardèche
10/10/17
Le Domaine du Pradel à MIRABEL - Olivier de SERRES (1539-1619)
présenté par Christiane FERRA, avec la collaboration d’Aurélie BOUVAREL et de M. BRUNET, géographe.
Partis un peu tôt le matin du 10 octobre de Lyon, après avoir quitté l’autoroute et gagné la rive droite du Rhône, nous longeons le versant méridional du plateau du Coiron. Il s’agit d’une coulée de lave qui au Miocène suivait une vallée fluviale en direction du Rhône. Aujourd’hui, les versants marneux de la vallée ont été érodés et la coulée de lave est en fort relief. Il s’agit de l’inversion de relief la plus ample de France.
Nous sommes accueillis vers 10 h par Aurélia BOUVAREL qui nous présente l’enseignement agricole et la particularité de son établissement qui est une antenne du lycée agricole public d’Aubenas.
Nous assistons ensuite à la projection d’un film de 30 minutes relatant la vie bien remplie d’Olivier de SERRES. Cet écrivain, agronome et protestant était un visionnaire pour l’agriculture.
Né en 1539 à Villeneuve- de -Berg, il perd son père à l’âge de 7 ans et devient chef de famille. Il fait l’acquisition du Pradel à 19 ans et constitue un vaste domaine de 150 ha, espace rare avec bois, plaine, eau, vivier… Il s’installe à 30 ans, avec sa famille sur le domaine et partage son temps entre l’exploitation, l’éducation de ses 7 enfants et le diaconat de l’église réformée de Berg. Dans le domaine agricole, il constitue un « théâtre » qui rassemble les recherches qu’il a effectuées sur l’agriculture de son temps. Son ouvrage, rédigé en occitan et en français, est toujours édité. Il distille de sages méditations et de profondes connaissances théoriques et pratiques. Il met en place l’élevage du ver à soie et la brochure qu’il rédige sera diffusée largement par Henri IV de 1602 à 1605. Il crée un réseau hydraulique indispensable aux productions agricoles et extrait l’eau en excès dans les champs. Il décède en 1619. Hélas, sur l’ordre de Richelieu, le domaine est rasé en 1618, il ne subsiste donc que très peu de traces matérielles hormis son « théâtre ».
Selon le vœu de la dernière propriétaire du domaine, Mme de WATRE, la première école d’agriculture fut hébergée en 1926. De six élèves à ses débuts, elle augmenta régulièrement jusqu’en 1931 avec un enseignement qui se déroulait sur 2 ans durant 4 mois d’hiver.
En 1970, un collège et un lycée agricole Olivier de SERRES furent construits à Aubenas entraînant la fin de l’agriculture d’hiver remplacée par une formation plus pratique par alternance.
En 1976 voit le jour un CFPPA (Centre de Formation Professionnel et Promotion Agricole) pour permettre la reconversion et le perfectionnement d’adultes en proposant des stages plus ou moins longs.
En 1987 est mis en place un brevet professionnel agricole en élevage et agriculture, puis en 1990, un brevet professionnel dans les compétences en élevages de bovins, caprins, gibiers, lapins et en production de fourrages, céréales, viticultures et maraîchage.
Une ferme expérimentale caprine à vocation de recherche et d’expérimentation voit le jour en 1990.
En 2000 s’ouvre une licence professionnelle.
De 2007 à 2011 sont créées diverses expérimentations sur la vigne, la taille des arbres fruitiers, l’entretien des jardins, des chantiers d’insertion en agroforesterie.
En 2012 s’ouvre la ferme expérimentale pour la viticulture, les gibiers, la restauration, l’accueil touristique...
En 2017 est mis en place la démarche qualité.
Ce centre de formation a su évoluer ces 80 dernières années pour s’adapter et anticiper les évolutions agricoles et rurales, dans le sillon d’Olivier de SERRES.
Une visite claire et pédagogique d’un petit musée qui recèle des gravures, textes et représentations d’Olivier de SERRES nous permet de terminer nos découvertes historiques et pédagogiques.
Aurélia nous invite à déguster et goûter les vins et les fromages de chèvre produits par l’établissement. Quelques Amopaliens purent réaliser des achats de ces productions.
Pour clore cette matinée riche en informations, un repas typique ardéchois nous sera servi avec caillettes, estouffades de bœuf au miel de châtaignier et tarte ardéchoise.
Sous un ciel clément, nous poursuivons notre route en direction de Vallon- Pont d’Arc.
La grotte Chauvet-Pont d’Arc et sa réplique, la Caverne du Pont d’Arc
présentées par Michèle ANTIGNAC et Monique ROUGEMONT
Située à proximité du Pont d’Arc, la grotte ornée dite grotte Chauvet-Pont d’Arc a été découverte le 18 décembre 1994 par Eliette BRUNEL, Jean-Marie CHAUVET et Christian HILLAIRE dans le cadre de leurs activités spéléologiques privées. La cavité préhistorique présente trois caractéristiques très rarement réunies : l’ancienneté, la qualité de la conservation et la richesse. Cette découverte a bouleversé le regard porté sur l’art pariétal préhistorique.
La grotte Chauvet-Pont d’Arc est une suite de salles qui ne servaient pas d’habitations. Son état de fraîcheur est saisissant. Les premières peintures datées de 36 000 ans remontent à l’Aurignacien, ce qui les classe parmi les plus anciennes du monde. Ce joyau présente un bestiaire exceptionnel avec 1 000 dessins dont 425 figures animales, 14 espèces différentes. Les représentations pariétales recensées se développent sur plus de 400 m pour une superficie de 8 500 m2. Les artistes préhistoriques ont fait preuve d’une technique picturale et d’un sens artistique très développé.
La grotte présente un très grand intérêt scientifique sur les plans paléontologique et art pariétal. L’UNESCO, en inscrivant la grotte au Patrimoine mondial de l’Humanité le 22 juin 2014, a reconnu sa dimension unique et universelle.
Pour préserver le trésor fragile qu’elle recèle, la grotte ne pourra jamais être ouverte au public. En tant que Patrimoine mondial de l’Humanité, le projet d’une restitution était indispensable. Depuis le 25 avril 2015, à quelques kilomètres de l’original, la plus grande réplique de grotte ornée au monde, la Caverne du Pont d’Arc, nous permet de découvrir le premier chef d’œuvre de l’Humanité.
Parce qu’il est difficile de reproduire tous les dessins de la grotte originale, seules 80% des œuvres pariétales ont été restituées et sont fidèles au millimètre près à leurs modèles.
Transmettre un patrimoine inaccessible, c’est un incroyable défi technologique, artistique et scientifique. Quelle belle émotion partagée devant ce bestiaire saisissant de beauté !
La Galerie de l’Aurignacien sur le site très étendu de la caverne, aurait mérité une visite plus longue : Un espace entièrement dédié à la vie en Ardèche à l’époque de l’Aurignacien, celle des habitants de la grotte, les Homo Sapiens, entre 36 000 ans et 30 000 ans avant JC. Films, bornes tactiles, reconstitution de paysages et d’animaux nous montrent que ces « hommes » nous étaient très semblables comme le suggérait déjà le commentaire de notre guide. L’archéologie moderne ne se limite plus à la découverte d’ossements et d’outils mais se poursuit par une recherche en laboratoire comme par exemple par l’ADN. Des questions demeurent encore sur l’arbre généalogique de l’humanité, le grand livre reste ouvert et encore à écrire..
Jacqueline DAUPHIN
Photos : Jean-Marie PALLIER
Médiathèque de la grotte Chauvet
Voyage à Berlin, Potsdam et Dresde
07/09/17
Après le voyage dans une Autriche plongée l’an passé dans les affres d’une élection présidentielle difficile, après notre propre élection présidentielle, l’AMOPA nous a conduits cette année en Allemagne, à la veille des élections législatives : choix passionnant tant par ses aspects actuels dont l’avenir de l’Europe n’est pas le moindre, que par l’enrichissement culturel qu’il nous a apporté. Car l’histoire allemande est tant liée pour le meilleur et dans le passé aussi pour le pire à la nôtre que chaque jour était une source de réflexions et d’échanges. Le choix de ces deux villes ajoutait à la qualité du voyage : situées, l’une, Dresde complètement dans l’ancienne Allemagne de l’Est et l’autre, Berlin coupée en deux parties hostiles par la balafre du mur : elles témoignaient toutes deux du traumatisme qu’est encore pour la conscience allemande cette longue séparation, fruit de la guerre froide. Au visiteur attentif d’observer comment le passé a façonné ces cités et comment l’Allemagne actuelle agit pour construire l’avenir.
Un mot sur la qualité du voyage : les choix de l’avion, d’une accompagnatrice unique pour tout le voyage, d’autant plus intéressante que née en ex-Allemagne de l’Est et de parents originaires de Silésie, terre redevenue polonaise après 1945, et d’hôtels situés en pleine ville, nous ont rendu le séjour très confortable et très agréable à tous les points de vue.
A la capitale l’honneur : nous avons commencé par Berlin qui ne redevint la capitale fédérale qu’après la réunification et non sans un long débat, Bonn exigeant de garder des services fédéraux. La partie occidentale fut rebâtie durant la guerre froide comme vitrine de l’Ouest avec commerces pimpants, lieux intellectuels et restaurants. L’église dite du souvenir car édifiée à la fin du XIXe siècle à la mémoire de l’empereur Guillaume Ier, mutilée par les bombes a été conservée en l’état, flanquée d’une tour moderne, comme appel douloureux à la paix.
Le parlement, l’ancien Reichstag, devenu le Bundestag, était avec la porte de Brandebourg au milieu de la frontière : il a été doté par l’architecte Foster d’une magnifique coupole d’où l’on peut admirer toute la cité et, d’abord, la chancellerie très lumineuse. L’avenue Unter den Linden, lieu de prestige jusqu’en 1939 avec ambassades, palais, musées, université, cathédrale et églises, située à l’Est est en pleine rénovation, ce qui n’est pas aisé à cause d’un sous-sol spongieux (d’où la présence de tuyaux importants). L’avenue redevient un lieu très attachant, monumental et aussi vivant, où l’on reconstruit même le palais Hohenzollern en mêlant ancienne et moderne architectures.
Une visite pédestre trouve à chaque moment le souvenir du mur et ce n’est pas au fameux Checkpoint Charlie où de faux GI montent la garde comme en 1961 qu’on le voit le mieux mais plutôt à l’East Side Gallery, longue section avec des moignons peints par des artistes contemporains mais que déjà les grandes entreprises vont submerger de leurs locaux.
Autres souvenirs émouvants : de petites plaques rappelant les demeures de familles juives englouties par le nazisme. Mais le génocide est surtout commémoré par un étrange et fort monument constitué de sortes de cubes placés côte à côte sur un terrain volontairement inégal. Un peu plus loin, les tziganes assassinés ont aussi un monument invitant au recueillement.
Les grands musées de Berlin sont en bordure de l’avenue Unter den Linden dans ce qu’on appelle l’île des musées. Ils montrent la puissance des archéologues allemands qui exhumèrent en Asie Mineure et en Égypte de fabuleuses pièces (le buste de Néfertiti, la grande porte de Babylone, le portique de Milet). La rénovation complète est loin d’être achevée : manque à la visite l’autel de Pergame. L’appartement privé de la chancelière est juste en face de ces musées, gardé par deux policiers débonnaires !
La famille royale puis impériale des Hohenzollern vivait surtout à Potsdam, aujourd’hui jolie ville de banlieue classée à l’UNESCO. Parmi les nombreuses demeures et palais nous avons visité le château de Sans Souci(sic) voulu par Frédéric II, étrange construction pour un roi souvent solitaire mais féru d’Arts, français et italien, dont la tombe frappe par sa simplicité et son voisinage avec celles de ses chiennes. Le château de Cecilienhof est de 150 ans plus jeune : érigé dans un style composite pour le prince impérial (qui commanda le secteur de Verdun en 1916), il est surtout célèbre pour avoir hébergé la conférence entre les trois alliés qui devaient décider en 1945 du sort de l’Allemagne. Cette conférence est bien présentée de salle en salle.
Longtemps plus prestigieuse que Berlin, Dresde, surnommée la Florence de l’Elbe, est passionnante à bien des égards : ville baroque avec des églises tant luthériennes que catholiques, splendides, des palais et des musées somptueux contenant des collections d’orfèvrerie et de peintures exceptionnelles, dotée au XIXe siècle d’un opéra à l’acoustique remarquable, elle fut ravagée par un bombardement en février 1945 qui fit de très nombreuses victimes et laissa beaucoup de ruines. La reconstruction débutée par la RDA n’est pas terminée et est plus qu’intéressante pour sa façon de mêler ancienne et moderne architectures. L’église de la Frauenkirche a été magnifiquement refaite à l’identique par un travail d’une précision fantastique.
La Saxe fut le berceau européen de la porcelaine et la manufacture de Meissen maintient haut une tradition artistique très exigeante dont la renommée est mondiale. Les clients commandent des pièces depuis tous les continents, surtout l’Asie. Les prix sont à la hauteur de la qualité des pièces ! Ces deux villes nous ont montré comment juxtaposer des monuments anciens dont ne restent parfois que des lambeaux avec une reconstruction parfaitement moderne. Il en est de même avec l’architecture civile que les architectes du XXIe siècle adaptent à notre temps, en particulier dans la partie orientale de Berlin encore marquée par un urbanisme à la soviétique qui se métamorphose peu à peu. C’est à l’image de l’Allemagne qui gère son passé, même le plus douloureux, et se projette dans l’avenir avec une certaine hardiesse.
Cette Allemagne nous est apparue très accueillante et même francophile : la présence de touristes français cultivés plaisait au personnel des musées et des hôtels et l’engagement européen de la majorité de la population ne fait aucun doute, même si, à l’est surtout, on sent une certaine insatisfaction que les résultats des élections ont confirmée quelques jours après. Ce n’est qu’évidence pour les participants : nous avons été heureux de parcourir ces cités, heureux pour beaucoup de découvrir l’Allemagne contemporaine, heureux d’en partager quelques jours le quotidien.
Jean-Louis COPPERE
Photos : Albert DIAS
Conférence sur Berlin et Dresde
19/06/17
Berlin et Dresde
Conférence de Jean-Louis Coppéré
le lundi 19 juin 2017 à l'ESPE de l'académie de Lyon
Ce jour-là, dans les locaux de l’ESPE, se trouvaient réunis une vingtaine d’amopaliens, venus tout spécialement écouter la présentation de la conférence préparatoire au voyage prévu du 7 au 14 septembre 2017.
Nous n’allons pas retracer ici l’intégralité de son exposé mais seulement présenter les grandes lignes de son déroulement. Jean-Louis a su, comme d’habitude, capter l’attention de son auditoire.
Nous adressons nos plus vifs remerciements et le félicitons pour ce beau travail de synthèse. Bravo !!!
Berlin et Dresde
Deux villes capitales de royaumes longtemps rivaux
Trois capitales : Allemagne, Land de Brandebourg, Land de Saxe
Le Moyen Âge
- Saxe : conquête de Charlemagne (alliance des noblesses franque et saxonne pour créer le duché de Saxe) ; germanisation de terres slaves par le duc Henri et son fils Otton 1° (Ostmark de Meissen) ; 1423 : le duché est investi de la dignité électorale.
Brandebourg et Prusse
- Le Brandebourg : une marche face aux Slaves, investie de la dignité électorale vers 1230
- 1415 : arrivée de la famille des Hohenzollern
- La Prusse : terre extérieure à l’empire, conquise sur les Baltes païens par les chevaliers teutoniques au XIIIe siècle et gouvernée par l’ordre jusqu’à son reflux face aux Polonais au XVe
Le tournant des XVIe et XVIIe
- Choix par le prince électeur Frédéric le Sage de la Réforme luthérienne : opposition aux Habsbourgs la guerre de 30 ans (1618-1648) ravage le pays.
- Le Brandebourg passe à la Réforme peu après la Saxe ;
Berlin devient résidence permanente entre la fin du XVe et le début du XVIe
La Prusse
- 1525 : le grand maître de l’ordre Albert de Hohenzollern passe à la Réforme et prend le titre de duc.
- 1618 : l’électeur de Brandebourg unifie les deux terres ; ravages de la guerre de trente ans mais reconstruction sous le « grand électeur » Frédéric-Guillaume 1er avec appel à des colons dont des Huguenots français
Le royaume de Prusse
- En 1700, Frédéric III obtient de l’empereur le titre de roi en Prusse.
- Il se fait vite appeler Frédéric Ier roi en Prusse et son fils devient Frédéric-Guillaume Ier roi de Prusse.
L’éclosion du XVIIIe
- Saxe : règne de Frédéric-Auguste dit Auguste le Fort, électeur de Saxe et roi de Pologne (i.e. devenu catholique !)
- Développement des mines, essor technologique (porcelaine), arrivée de colons
- Splendeur baroque : Dresde, « la Florence de l’Elbe », le Zwinger, la Hofkirche, la Frauenkirche
Frédéric II dit Le Grand
- Règne de 1740 à 1786 : guerres avec Vienne, un pays épuisé mais agrandi
- Berlin ville française à 20%, capitale des Lumières et du baroque
- Potsdam entre influences italiennes et françaises comme Sans Souci.
De Napoléon à 1945
- Vaincue à Iéna en 1806, la Saxe se rallie à lui, devient royaume mais l’abandonne à Leipzig en 1813.
- Amoindrie et réduite à un rôle secondaire, la Saxe connaît un fort développement économique (textile, mécanique…) avec des crises sociales (1831, 1849) et une tradition socialiste jusqu’en 1933.
- Février 1945, Dresde est ravagée.
La Prusse triomphante
- Riche de ses bassins houillers, auréolée du prestige militaire, la Prusse conduit l’unité allemande d’abord économique (le Zollverein) puis politique (1866, 1871).
- Berlin et ses styles : héritière d’Athènes (la porte de Brandebourg, Schinkel à Berlin et Potsdam) puis du néogothique germanique (le Reichstag devenu le Bundestag), hésitant au XXe entre modernisme du Bauhaus et réaction.
La reconstruction
- Dresde : restitution des pièces des musées par l’URSS ; reconstruction de la Frauenkirche après 1989 ; continuité des travaux.
- Berlin en 1939 : centre industriel très étendu (8 fois Paris) avec belle vitalité culturelle des années 20 ;tout est à refaire après les combats d’autant plus que deux styles s’opposent de 1948 à 1989, la Karl Marx Allee et le Kulturforum.
Aujourd’hui
- Berlin cité de l’architecture moderne (J. Nouvel, Foster…)
- Berlin et Dresde ou le complexe de l’Est ; naissance à Dresde du mouvement Pegida ; difficultés économiques de la capitale toujours en chantier
- 2016 : élections en Autriche, 2017 : élections en RFA
Escapade en Brionnais
15/06/17
Le 12 juin 2017 au matin, une vingtaine d’amopaliens montent dans le car « Michel » pour quatre jours de découverte du « Brionnais » sous la houlette de Jean-Pierre Biot. On se demande quelquefois à quoi correspond cette région que les guides touristiques désignent sous le nom de Bourgogne sud et Beaujolais. De fait, les lieux que nous allons visiter se situent majoritairement en Saône-et-Loire, un peu dans le Rhône et dans la Loire, à Charlieu plus précisément où se trouve notre hébergement. Le périmètre territorial n’est pas très étendu mais les richesses architecturales, économiques et humaines valent le détour. Le paysage est vallonné, verdoyant, tranquille à l’image des bovins charolais qui paissent tranquillement dans les prés en attendant des jours moins heureux au moment où ils seront prêts pour notre assiette. L’image est tout à fait conforme à la France profonde telle que nous l’imaginons, douce mesurée, à l’écart de l’agitation, voire un peu délaissée selon les clichés répandus aujourd’hui. Mais ce n’est pas du tout ce que nous en retiendrons au cours des visites soigneusement choisies par notre mentor. Nous allons découvrir un coin de France riche de son passé, de ses traditions mais résolument tourné vers l’avenir par le dynamisme de ses habitants : paysans, militants d’association et entrepreneurs.
Notre première découverte est pour l’artisanat d’art avec la faïencerie de Charolles qui conjugue tradition et modernité : motifs dits à l’œillet pour les faïences de table et formes très novatrices destinées à la décoration pour des marques prestigieuses d’ameublement. Notre guide nous montrera les étapes de la fabrication avec beaucoup de pédagogie et nous fera une belle démonstration de son talent de peintre.
C’est au Moulin de Lugny-les-Charolles que nous allons déjeuner. Une association très dynamique fait revivre cet ancien moulin à eau situé au bord de l’Arconce pour perpétuer la mémoire de ce savoir-faire ancestral et le transmettre aux jeunes générations. Nous en suivrons, grâce à notre guide bénévole, les étapes de rénovation, notamment la remise en état de la roue. A l’intérieur, nous redécouvrons les mécanismes de fabrication de la farine, la meule, les courroies. Tout cela sent bon le froment et nous met en appétit. Nous passons à table pour déguster un délicieux repas avec les membres de l’association et ce sera un vrai moment de convivialité.
Après le déjeuner, changement de décor avec le château de Drée, magnifique demeure princière du siècle des Lumières que son propriétaire actuel, M. Prouvost, entretient avec passion, aidé de ses jardiniers. Nous parcourons avec grand plaisir un ensemble de pièces meublées dans le style de l’époque : cuisine, salles à manger, salons, chambres à coucher, et même salle de bain ! Sans oublier les tableaux, les tapisseries, et aussi le jardin bien restauré avec ses allées d’ifs et de buis taillés, ses massifs de rosiers et ses perspectives sur la campagne alentour.
Nous terminons le périple de cette première journée par le bourg de La Clayette avec son château médiéval datant du XIVe siècle qui se reflète dans un plan d’eau très bucolique.
Nous prenons nos quartiers dans la Loire, à Charlieu dans le très beau cadre du « Relais de l’Abbaye » où nous dormirons au calme et dégusterons de très bons repas le soir sur la terrasse en admirant le coucher du soleil.
Le lendemain, nous voici repartis à la découverte de Paray-le-Monial, célèbre lieu de pèlerinage avec sa magnifique basilique du Sacré Cœur fondée au Xe siècle et restaurée en 2005. Elle donne une idée très exacte de l’autre merveille locale, l’abbaye de Cluny détruite en grand partie. On dit qu’elle est sa petite sœur. Depuis le style roman jusqu’au gothique flamboyant tout est remarquable : la façade, les tours, le chevet à étagement, les voûtes et chapelles intérieures avec leurs peintures, le cloître. Nous poursuivons nos visites en admirant l’Hôtel de Ville, bel hôtel particulier du XVIe siècle et le Musée du Hiéron. Ce Musée, conçu comme tel dès son origine, réactive la curiosité sur le sacré avec des tableaux anciens et modernes. Nous admirons particulièrement l’œuvre monumentale et précieuse du joaillier Joseph Chaumet toute d’or d’ivoire, d’albâtre et de pierres précieuse qui retrace la vie du Christ.
Après un repas léger, nous nous dirigeons vers un lieu où nos papilles vont se réveiller agréablement, un lieu de pur plaisir gustatif : la chocolaterie Dufoux. Confortablement installés, nous écoutons avec attention et bien au frais, un exposé très pédagogique sur la confection du chocolat. Bien sûr, on nous fait déguster les spécialités de la maison. Oubliés les régimes… nous ne résistons pas à la tentation ! Le temps de passer à la boutique pour quelques achats. Nous sortons de cet endroit convaincus du grand savoir-faire de nos artisans et cela est rassurant.
Rassurant aussi, ce musée de la Mémoire paysanne à Oyé. Des habitants passionnés font revivre la vie du village en présentant dans neuf salles des collections d’objets et en extérieur des photos. Telle vieille dame aujourd’hui âgée de 90 ans est représentée enfant avec sa famille au début du XXe siècle. Des objets de la vie courante, des meubles et accessoires de la vie champêtre ont été recueillis auprès des habitants. Une histoire retracée aussi par des récits, notamment sur la guerre de 14-18. Nous replongeons dans la vie rurale d’autrefois avec ses joies et ses peines.
Le périple se poursuit enfin par une visite à l’Eglise de Saint Germain-en-Brionnais, robuste église romane à nef obscure. Nous y découvrons un objet bien étrange, le débeurdinoir destiné à rendre la raison aux « beurdins » (en patois local, beurdin signifie « simple d’esprit »). Quelques courageux vont insérer leur tête dans un trou ménagé dans un gros cube de pierre et en ressortir avec une intelligence décuplée quand ce n’est pas avec une bosse !
La journée n’est pas terminée, nous partons le soir pour le Domaine du Carillon, belle maison du XVIIIe siècle qui abrite une salle de spectacle. Nous écouterons avec ravissement le concert de clarinette, guitare, vielle et accordéon diatonique donné par le trio Béatrice Berne, Mathias Collet et Patrice Rix, avec qui nous échangerons autour d’un pot sympathique à l’issue du concert.
Courage, il faut repartir le lendemain pour le marché aux bestiaux de Saint Christophe-en- Brionnais. Notre sort est plus enviable que celui des bestiaux qui arrivent par camions dans ce vaste espace de rassemblement et de vente. C’est un marché très ancien qui a su se moderniser et qui est en pointe sur les techniques de gestion. Notre guide très expert nous fait parcourir tous les espaces : « stockage » des bestiaux selon leur destination, vaste amphithéâtre en forme de cirque où les animaux font un tour de piste aiguillonnés par un bouvier et où s’affichent les enchères gérées par ordinateur en liaison avec les pupitres installés dans les gradins. Ce sont des enchères dites « au cadran » .Nous sortons assourdis par les meuglements mais admiratifs de cette alliance des traditions et la modernité.
Pour les animaux comme pour nous, c’est le départ : pour eux, destination l’abattoir et pour nous, dégustation de viande, délicieuse bien sûr puisque c’est du Charolais. Après un bon repas où nous mangeons le traditionnel bœuf bouilli en compagnie de quelques éleveurs familiers de notre mentor Jean-Pierre. Celui-ci, avec beaucoup d’à propos, a prévu un arrêt dans un magasin d’usine de porcelaine alimentaire, Emile Henry. Nous en ressortirons bien lestés de quelques accessoires de cuisine qui nous manquaient encore !
Nous terminons l’après-midi avec une très intéressante visite des vitraux modernes de l’église de Saint Nizier-sous-Charlieu sous la houlette d’un membre de l’association Arcanson. Ces vitraux ont été magnifiquement restaurés par l’association d’un mécène et d’un grand artisan verrier.
La soirée qui suit à l’auberge de l’abbaye est poétique et théâtrale, nous écoutons Marine Ramet dans son interprétation de sketches originaux tirés de son expérience de professeur : discours d’élèves et poètes revisités.
Voici la dernière journée. Nous partons pour Cluny. Il ne reste qu’une petite partie de la Major Ecclésia, millénaire, mais sa resplendissante beauté nous laisse imaginer ce qu’elle devait être avant sa destruction sous la révolution où elle soutenait la comparaison avec St Pierre de Rome. En témoignent les quelques vestiges prestigieux que nous pouvons encore admirer : le bras sud du grand transept, la voûte en berceaux brisés à 30 m de hauteur, la chapelle Jean de Bourbon. Nous pourrons voir les chapiteaux provenant du chœur, exposés dans le farinier du XIIIe siècle qui a conservé sa charpente. Le monastère du XVIIIe siècle attenant à l’église est bien conservé et restauré. Il abrite l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers dont le chargé de communication nous fait un historique et une présentation.
Après un rapide déjeuner au self de l’école, nous regagnons Lyon pour visiter le musée Couty à Saint Rambert l’Ile Barbe. Sous la conduite de notre guide M. Gouttenoire, nous découvrons ce peintre lyonnais du XXe siècle justement remis en valeur. Deux cents œuvres sont exposées et c’est un véritable régal pour les yeux que ces tableaux colorés, expressifs dans un style très original et en même temps très accessible.
Il est l’heure de nous séparer en espérant se retrouver pour d’autres découvertes, non sans avoir remercié Jean-Pierre Biot pour l’organisation de ce parcours très riche au plan culturel et humain.
Ce récit n’est qu’un aperçu. Nous aurions encore beaucoup à dire. Aussi, nous vous recommandons vivement la lecture du recueil annuel des activités, confectionné avec un savoir-faire éprouvé par Monique Rougemont. Vous y trouverez des impressions et des descriptions plus détaillées sur de nombreuses visites grâce notamment aux « coups de cœur » rédigés par les voyageurs.
Bonne lecture !
Jacqueline Dauphin
Photos : Jacqueline Dauphin
Cérémonie de remise des prix
31/05/17
du mercredi 31 mai 2017
La cérémonie annuelle de remise des prix récompensant les lauréats des actions en faveur de la jeunesse s’est déroulée le mercredi 31 mai 2017 dans l’un des magnifiques amphithéâtres de l’ISARA (Institut supérieur d’agriculture et d’agroalimentaire Rhône-Alpes) à Lyon en présence de Monsieur Jean-Christophe BIDET Inspecteur d’académie, Directeur académique adjoint des services de l’éducation nationale du Rhône, de Monsieur Yves QUINTEAU - Président de la section du Rhône et de la Métropole de Lyon de l’AMOPA accompagné des membres du bureau de la section.
Nos chaleureux remerciements vont à Monsieur Pascal DESAMAIS Directeur de l’ISARA pour la qualité de son accueil, ainsi qu’au nombreux public présent, aux responsables des différents concours et prix et, bien entendu, à nos fidèles partenaires grâce auxquels cette belle cérémonie peut avoir lieu.
Après les discours d’accueil des personnalités présentes, la cérémonie a débuté à 14h par la remise du « prix AMOPA-AAUL ». Ce prix décerné pour la première fois cette année est le fruit d’une collaboration entre la section du Rhône de l’AMOPA et l’AAUL (Association des amis de l’Université de Lyon). Il est en effet apparu aux deux associations, pour le regretter, que les arts du spectacle n’étaient pas valorisés dans les prix qu’elles décernent.
Ce prix vise à récompenser un(e) étudiant(e) ayant soutenu en 2016 dans un établissement de l’Université de Lyon un mémoire de fin d’études dans le domaine des arts du spectacle.
Le prix a été décerné cette année à Melle Sibil CEKMEN de nationalité turque, étudiante à l’Université Lumière Lyon 2 en master : « Études cinématographiques et audiovisuelles » pour son mémoire de master 2 intitulé : « Le cinéma arménien postsoviétique et la représentation des frontières ».
Melle CEKMEN présente un parcours universitaire et professionnel très diversifié : études en Turquie, à Paris puis à Lyon (elle prépare actuellement un doctorat), expériences professionnelles dans le domaine audiovisuel : édition, présentation d’émissions de télévision, journalisme, réalisation de courts métrages…
Citons quelques lignes du résumé qu’elle présente de son mémoire :
« Ce mémoire explore un corpus constitué de films de fiction et de documentaires produits en Arménie après 1991, évoquant ses deux frontières conflictuelles : turque et azérie. Lieux fragiles de rencontre et de séparation, ces frontières se présentent comme des lignes instables où s’accumulent l’inquiétude, la peur, mais aussi l’espoir des populations. C’est à travers leurs regards que j’ai essayé de comprendre comment une telle situation de conflit frontalier influence la vie des habitants. »
La cérémonie s’est poursuivie par la remises des « Palmes Jeune Arbitre ». Ce concours a été mis en place en septembre 2016 en collaboration avec l’Union Nationale du Sport Scolaire du Rhône et de la Métropole.
Le prix intitulé « Les Palmes Jeune Arbitre », est attribué à quatre lauréats – une lycéenne, un lycéen, une collégienne et un collégien- qui se sont fait remarquer par leur engagement – fondé sur leur motivation dans des actions solidaires, de fraternité et de citoyenneté – vis-à-vis d’autres élèves pratiquant un sport le mercredi après-midi dans le cadre de rencontres sportives organisées par l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS).
Pratiquant une ou deux activités sportives, ce sont des jeunes qui se sont très tôt intéressés pour prendre des décisions dans le fonctionnement d’organisation de compétions sportives. Ils ont trouvé leur utilité dans la direction du jeu : avoir une bonne connaissance des règlements, un comportement loyal, la maîtrise des gestes arbitraux et dans le langage vis-à-vis d’un groupe ou d’un individuel. C’est un excellent apprentissage dans la communication avec les autres.
Lauréats 2017 :
- Emilien DUPORT, élève de Terminale au Lycée René Descartes St Genis-Laval – juge national escalade
- Alycia PERREIRA, élève au Collège Pierre VALDO – Vaulx-en-Velin - arbitre académique hand-ball
- Ornella MARCELLINO, élève de Terminale au Lycée Aiguerande – Belleville-sur-Saône, juge sport partagé (artistique, biathlon, course d’orientation et tennis de table).
- Vincent GEAY, élève au Collège Georges CHARPAK – Brindas – juge national gymnastique
(En savoir plus : https://www.amopa69.fr/palmes-jeune-arbitre.html)
Ensuite ce fut au tour des lauréats des « Mariannes de l’AMOPA », d’être récompensés par Yves QUINTEAU, Président de l’AMOPA, Jean-Philippe TATU et Jeanine CREUNET du Crédit Mutuel, notre partenaire des « Mariannes de l'AMOPA », pour la deuxième édition de ce concours. Son objectif est de valoriser les projets fondés sur l'engagement des élèves dans des actions solidaires ou sur le développement d'attitudes de fraternité.
Convaincus que ce n'est que par la mise en pratique des valeurs auxquelles nous croyons que nous pourrons les faire partager, nous souhaitons ainsi promouvoir les valeurs de fraternité et de solidarité au sein de l’Éducation Nationale.
Huit lauréats ont été récompensés :
- 1er prix :Le collège de MORNANT à qui il a été attribué un prix de 1 200 euros et une Marianne en plâtre pour son projet de prévention du harcèlement des élèves de 6ème et de 5ème par les élèves de 4ème et de 3ème.
- Deuxième prix : Le LP Camille CLAUDEL de Lyon, les collèges François BROSSETTE de COURS, et Émile MALFROY de GRIGNY à qui il a été attribué à chacun un prix de 600 euros et une Marianne en plâtre.
Les élèves du L.P. Camille CLAUDEL ont organisé 3 collectes au profit des restos du cœur : alimentaire, jouets et vêtements ainsi qu'une soirée au profit de l’association Rêves.
Ceux du collège François Brossette, lors d'une journée organisée autour du thème vestimentaire « noir et blanc » ont amené chaque élève à s'engager dans une action solidaire : don financier, alimentaire, heure de travail, aller chanter à la maison de retraite, …
Enfin les élèves du CVC (Conseil de la Vie Collégienne) du collège Émile MALFROY ont organisé une collecte de pâtes lors du cross annuel avec les restos du cœur qu'ils sont allés visiter. Un film et un diaporama ont été réalisés pour sensibiliser les autres élèves et assurer l’accueil des nouveaux.
- Troisième prix :Les collèges Hector BERLIOZ de COMMUNAY, Claude BERNARD de VILLEFRANCHE, Lucie AUBRAC et Paul VALLON de GIVORS à qui il a été attribué à chacun un prix de 300 euros et une Marianne de bureau en verre et qui ont principalement organisé des collectes alimentaires ou financières.
(En savoir plus : www.amopa69.fr/mariannes-amopa.html)
La cérémonie s’est poursuivie par la remise des « Palmes de l’apprentissage », concours unique en France créé en 2012 en partenariat avec La Chambre de Métiers et de l'Artisanat du Rhône et en collaboration avec la section du Rhône des Meilleurs Ouvriers de France. En 2017, ce sont 5 apprentis particulièrement méritants qui ont été honorés : un métallier et un menuisier dans le secteur bâtiment et trois fleuristes dans celui des métiers de service. Chaque lauréat a reçu un prix de 250 euros et un diplôme remis par M. Gilles GIROUD, Vice-Président de la CMA du Rhône, représentant M. Alain AUDOUARD Président de la CMA, Mme Pascale JOUVANCEAU, membre du bureau de la CMA, M. Christian JANIER, Président des M.O.F. du Rhône, M. Gabriel PAILLASSON, membre du jury, M. Yves QUINTEAU, Président de la section de l’AMOPA et Mme Maéva TREFEL du Service Jeunes/Entreprises de la CMA, en présence de leur maître de stage et de leur responsable de Centre de formation.
(En savoir plus : www.amopa69.fr/palmes-de-lapprentissage.html)
Puis ce sont les lauréats du concours départemental « Nous l’Europe » qui ont été à leur tour récompensés. Ce concours s’inscrit dans l’esprit du concours national sur sujets imposés, celui de favoriser le rapprochement des jeunes européens dans une compréhension mutuelle.
Dans une Europe en crise et dans une institution scolaire française en interrogation, des échanges scolaires européens sont des initiatives à encourager.
Ces échanges ne peuvent se révéler fructueux qu’en s’appuyant sur un projet éducatif fondé sur des objectifs clairement exposés. C’est particulièrement le cas des deux échanges distingués cette année. Il ne faut pas occulter le plaisir qu’ont eu les adolescents européens d’agir dans des activités communes qui s’efforcent de mettre en œuvre la réciprocité, la négociation. Les jeunes ont pu se voir, vivre ensemble, partager leur repas, et ils ont créé des souvenirs communs. Des liens de fraternité se sont construits.
Ce sont des dossiers sur des échanges franco-allemands qui ont retenu l’attention du jury départemental constitué du Président et de cinq membres du bureau :
- Échange franco-allemand du Collège LASSAGNE à Caluire avec le Gymnasium Worms
Il a nécessité un fort engagement de cinq professeurs français de disciplines différentes et de trois enseignants allemands auprès de trente élèves français de classes de 5ème, 4ème, 3ème et de trente élèves allemands. L’initiative s’inscrivait dans le domaine de la langue et la culture française partagées par les élèves français et allemands. Après un voyage dans les pas de Madame de SEVIGNE en Drôme provençale, les élèves devaient s’approprier le langage d’un extrait de l’œuvre littéraire de Madame de SEVIGNE en rédigeant dans les deux langues, des nouvelles, des écrits mettant à l’honneur les saveurs des produis locaux. La rédaction par binôme s’est faite dans la langue du partenaire.
Le jury départemental a attribué à ce projet un prix accompagné d’une récompense de 700 euros.
- Échange franco-allemand du Collège Laurent MOURGUET à Écully avec le Humboldt Tegel Gymnasium Berlin
Ce fut un échange sérieux et fraternel maintenant une coopération entre jeunes dans une Europe très fragilisée. Dans le contexte tourmenté de la ville de Berlin en janvier 2017, ne pas renoncer à réaliser l’échange dans cette ville, grâce à une préparation rigoureuse et après la consultation des parents et des autorités, a été une décision courageuse appréciée par les partenaires allemands. Ce fut l’apprentissage au vivre-ensemble et la découverte culturelle de sites emblématiques de la ville (le mur, le Reischtag.), sans oublier le plaisir du partage entre camarades, le temps d'une parenthèse enchantée ! Dans l’exposition présentée au collège sur leurs découvertes, les vingt-cinq élèves de 3ème montrent leur aisance à parler dans la langue du partenaire, premier outil essentiel dans les échanges.
Un article du Progrès en mars 2017 vient en appui souligner que la visite retour des élèves allemands à Écully est bien placée sous le signe qu’il n’y a pas de frontière à l’amitié franco-allemande.
Le jury départemental a attribué un prix départemental accompagné d’une récompense de 700 euros.
En réponse aux félicitations du Président de la section, M.DAÏCHE et M. ODEN, respectivement Principal du Collège L. MOURGUET et du Collège A. LASSAGNE, ont chacun leur tour chaleureusement remercié l’AMOPA pour sa reconnaissance des travaux accomplis par les élèves et leurs maîtres et ont souligné combien cette reconnaissance contribue à la réputation de leur établissement.
(En savoir plus : www.amopa69.fr/concours-europe.html)
La cérémonie s’est terminée par la remise des prix du concours 2017 « Défense et illustration de la langue française ».
Ce concours a concerné 23 établissements, 35 professeurs et 169 élèves du CM1 à la classe de Khâgne.
Le jury remercie l’ensemble des professeurs qui se lancent dans cette aventure car elle demande beaucoup de travail d’organisation et de mise en place. Merci aussi aux élèves qui, une fois de plus, ont su donner aux membres du jury, le plaisir de la lecture de tout texte quel qu’en soit le thème : narratif, fantastique ou conte, argumentation, science-fiction, nouvelle, poésie…
Comme les autres années, la participation des classes du premier degré et du collège est satisfaisante mais nous regrettons vraiment la faible participation des lycées. Surtout que les rares productions reçues sont toujours de qualité.
Dans l’ensemble, les professeurs ont joué le jeu du travail fait en classe, sans aide extérieure. Par contre, pour le concours, certains – peu nombreux – doivent essayer de donner des consignes moins critériées pour laisser plus de souplesse aux élèves et faire en sorte qu’ils soient tous sur un pied d'égalité quant à la spontanéité de leurs écrits. Certains élèves ont des difficultés au niveau de la structure des textes en paragraphes, d’autres des difficultés d’argumentation où le développement des idées est mal maîtrisé, notamment pour les élèves de 4ème et de 3ème. La mention « encouragement à l’écriture » permet toutefois de reconnaître s’il y a lieu, la richesse des idées et d’attribuer une récompense.
Les membres du jury, tous bénévoles et au nombre de 5 personnes, ont confronté leurs appréciations portées sur les productions des 169 élèves et ont attribué :
- 62 prix départementaux dont 1 accessit national
- 46 encouragements à l’écriture
- 2 prix de calligraphie
- 2 prix Katarzyna
(En savoir plus : www.amopa69.fr/concours-defense-illustration-langue-francaise.html)
Cette cérémonie de remise des prix, moment solennel, pour l’ensemble des candidats ayant participé à un des concours en faveur de la jeunesse organisés par notre section du Rhône et de la Métropole de Lyon, s’est déroulée dans d’excellentes conditions de 14h à 17h et près de 15 000€ de prix ont été attribués. Les lauréats des différents concours se sont succédé de manière dynamique, émouvante pour présenter leurs très variées et intéressantes productions.
Quelques remarques nous ont été faites quant à l’organisation de l’après-midi, notamment au niveau de l’attente et de la longueur de la cérémonie, le bureau réfléchira à une autre organisation pour la session 2018.
Les coordonnateurs des concours : Yves QUINTEAU « Prix AMOPA-AAUL », Gérard BOUCHET – « Palmes Jeune arbitre », Antoine CASTANO - « Concours Mariannes de l’AMOPA », Jean-Marie PALLIER - « Concours Palmes de l’apprentissage ». Marie-Annie MICHOU-SAUCET et Jean-Louis COPPERE - « Concours Nous l’Europe », Annie MAMECIER-DEMOUNEM - « Concours Défense et illustration de la langue française ».
Photos : Christiane FERRA
Sortie AMOPA sur la biodiversité
17/05/17
A la suite de la conférence du 15 mai à l’ESPE sur la biodiversité, un groupe d’Amopaliens a effectué une marche dans le massif des Monts d’Or, afin de repérer des exemples de relations entre la biodiversité, la nature géologique du sous-sol et la gestion des milieux par l’Homme.
Le Mont Thou (611 m), couvert de chênes pubescents, correspond à une butte témoin calcaire (pierre jaune du Jurassique moyen) qui a résisté à l’érosion. Le versant érodé, constitué par des marnes argileuses plus anciennes (Lias) est exploité par l’Homme. Les prairies destinées à l’élevage bovin révèlent une grande richesse floristique ; avec les cultures céréalières situées plus bas vers le talweg, elles constituent un domaine agricole péri-urbain exploité par l’unique cultivateur.
Le second site visité est une pelouse en pente (versant Est du Thou) sur le ciret, la pierre blanche qui surmonte la pierre jaune : un protocole de débroussaillage et fauche manuels est suivi par le syndicat intercommunal des Monts d’Or (12 communes). Dans cette pelouse rase, essartée (dépierrée) autrefois prisée par les caprins, maintenue ouverte, on peut compter plusieurs milliers d’Orchis pyramidal et, en fonction de la saison, une dizaine d’espèces d’orchidées sauvages.
En se dirigeant vers le col du Mont Verdun, on traverse successivement une châtaigneraie, forêt anthropique entretenue par l’Homme, sur un grès siliceux (Trias), puis une forêt artificielle d’épicéas sur calcaire, une monoculture avec une flore et une faune très pauvres. Au col du Mont Verdun (585 m), la vue panoramique sur la batterie (1872) et les méandres de la route révèle les pâturages des versants sur les marnes argileuses et l’arête rocheuse de la pierre grise plus ancienne du Bois des Roches couverte de Chênes pubescents.
Plus bas, le groupe rejoint la ferme de la Glande avec ses sources, ses riches pâturages sur marnes pour bovins, et ses maigres pelouses broutées par des ânes et des chevaux sur l’arête rocheuse de pierre grise du Bois de La Glande. Une forêt sèche de Chênes pubescents avec un sous-bois particulier prolonge celle du Bois des Roches.
A une cote inférieure, sous la pierre grise, on entre dans la chênaie-charmaie-hêtraie de Chasselay (475 m). Le Chêne sessile remplace le Chêne pubescent ; le milieu siliceux et acide est constitué par le grès ancien (Trias) et le Charme et quelques Frênes témoignent de la présence d’un sol plus frais ; le Hêtre, espèce montagnarde, colonise ce versant nord du Mont Verdun. On peut y observer de beaux Lis Martagon, du fragon et un très riche sous-bois. La marche a aussi donné l’occasion d’observer un patrimoine local, l’ancien four à Chaux vive.
Merci aux marcheurs, qui malgré la chaleur, ont été très attentifs et un grand merci à Jean-Marie pour ses belles photos.
Régis Demounem
Photos : Jean-Marie Pallier
«La diversité du vivant et sa dynamique»
15/05/17
La biodiversité
Conférence de Régis DEMOUNEM, Inspecteur général honoraire
le lundi 15 mai 2017 à l'ESPE de l'académie de Lyon
Le néologisme s’est imposé au monde en 1992, lors de la conférence de RIO, en présence de 173 Chefs d’État. La variabilité à sauvegarder existe aux niveaux de l’individu, des espèces et des écosystèmes. Il s’agit de la comprendre, pour gérer au mieux la vie sur notre globe terrestre.
L’espèce n’est pas stable, du fait des mutations liées aux croisements reproducteurs. La définition moderne de l’espèce intègre la durée ; elle est une synthèse entre la théorie de l’évolution par sélection naturelle (Darwin 1859) et les apports de la génétique moderne (écologie moléculaire).
La variabilité intraspécifique décrit les différences entre les individus d’une même espèce. Très simplement, ces différences tiennent à l’information génétique portée par les chromosomes des cellules vivantes, et plus précisément par l’acide désoxyribonucléique (ADN) au niveau des gènes. L’origine moléculaire de cette information est représentée par l’ordre linéaire des couples de bases A, T, C, G (par exemple TTACCCG…) dont dépend des versions différentes, nommées allèles du gène, à l’origine de la diversité individuelle (par exemple, les allèles des groupes sanguins chez l’Homme de type A ou B ou 0). La nouvelle épigénétique évolutive (voie prometteuse, Axel Kahn, 2017), soutient le rôle des changements environnementaux dans l’inactivation et l’expression des gènes hérités.
Afin d’identifier les gènes propres à une espèce, on réalise un séquençage à haut débit de l’ADN. Les séquences choisies permettent de classer les organismes en TAXONS représentant l’ensemble des descendants relativement proches et issus d’un ancêtre commun. La séquence d’un gène choisi « fossilise » en effet plus d’informations que la morphologie. Il s’agit donc désormais de décrire les espèces (identification morphologique, identification moléculaire et recherche de parentés), de déterminer l’effectif et le nombre des populations, ainsi que les échanges entre elles. Cette nouvelle vision, prenant en compte les parentés évolutives, fonde la systématique phylogénétique (Lecointre, Le Guyader, 2006) ; elle révolutionne la science des classifications. Biodiversité et Évolution sont 2 thèmes scientifiques progressivement plus imbriqués. De façon générale, les espèces les plus éloignées survivent alors que celles qui se ressemblent sont en compétition. L’espérance de vie des espèces est estimée entre 1 et 10 millions d’années. Sur des indications morphologiques, Linné (1707-1778) a décrit 6 000 espèces. Les espèces vivantes répertoriées au Museum National d’Histoire Naturelle sont au nombre de 1,8 millions. Mais on estime à 30 millions le nombre d’espèces à découvrir, dont en particulier des champignons microscopiques, des bactéries et des virus.
À l’échelle des écosystèmes, la biodiversité regroupe les interactions entre les facteurs physiques et biologiques des milieux de vie, les relations de dépendance alimentaire entre les espèces et les complémentarités liées à leur reproduction comme dans les roselières des lieux humides, les pelouses sèches sur calcaire ou encore la forêt feuillue, les champs de monoculture intensive… Cette diversité est sous la dépendance de l’action humaine (passée et actuelle). La biodiversité dans l’écosystème sol concerne des milliers d’espèces (flore, faune). Des réseaux trophiques fondamentaux existent aussi dans les écosystèmes marins (océans et milieux littoraux). Les relations symbiotiques prévalent dans les récifs coralliens : les polypes des coraux recueillent les glucides élaborés par les algues zooxanthelles. La richesse en espèces est comparée à celle des forêts tropicales humides. Ces espèces appartiennent à tous les groupes zoologiques (500 000 espèces passent au moins une partie de leur vie dans les récifs). La forêt amazonienne est un autre empire de la biodiversité : 90% des espèces sont permanentes dans la canopée riche de plus d’un millier d’espèces d’arbres. Le nombre d’individus par espèce et par hectare y est supérieur à celui de l’Eurasie entière !
Il existe un gradient latitudinal de la biodiversité : les coraux se répartissent dans les eaux des latitudes tropicales et subtropicales entre 21°C et 30°C. La biodiversité explose dans l’écosystème corallien du Pacifique : des espèces sont observées dans tous les groupes zoologiques. On détermine plus de 13 espèces de poissons des récifs ; on compte 100 espèces de vers Polychètes, dans un morceau de récif de 1mètre carré et 500 000 espèces de toutes sortes passent au moins une partie de leur vie dans les récifs...
Une érosion de la biodiversité est liée à l’Homme. Les atteintes à la mégafaune sont connues : sur les 8 espèces d’ours, 6 sont vulnérables ; l’effectif des 5 espèces de Rhinocéros comportait 1 million d’individus en 1800 et seulement 29 500 individus en 2016... ; une érosion de 60% en 10 ans des éléphants d’Asie est reconnue. On note aussi la diminution du nombre des chimpanzés (50% en 50 ans) liée au braconnage, aux maladies, aux destructions de leur habitat. Par ailleurs, la pêche retire des océans plus de 1/3 de leur production primaire en organismes marins au niveau des côtes. La surpêche favorise alors le développement des algues. Un exemple d’érosion majeur est la déforestation de la forêt amazonienne au profit du soja. On perd 1% de la forêt par an, ce qui est lié à la disparition d’une espèce vivante toutes les 100 minutes. Du fait de la restriction des aires de vie des espèces, la diversité s’effondre et le risque d’extinction apparaît.
La Biodiversité est aussi liée aux changements climatiques globaux. Il importe de mesurer l’impact du réchauffement climatique sur les régions tropicales où vivent la plupart des espèces animales et végétales. L’impact existe aussi sur l’Antarctique : par exemple, la modification de leur habitat et des ressources alimentaires font que les 2/3 des 18 espèces de manchots, vivant des Galapagos à l’Antarctique, sont en déclin. Les issues pour les espèces sont l’acclimatation, l’adaptation génétique ou la migration vers des zones plus favorables.
Le fait bien établi de l’élévation du niveau marin compromet les habitats des rivages, tandis que l’acidification des océans liée au rejet de CO2 a un fort impact sur les récifs coralliens du Pacifique. Celle-ci intervient dans le mécanisme d’expulsion des algues zooxanthelles avec lesquelles les polypes vivent en symbiose ; il se traduit par le phénomène de blanchissement des coraux. Notre responsabilité en outre-mer est importante : 80% de la biodiversité en France est intertropicale, dans les océans Atlantique, Indien et Pacifique.
En conclusion, la responsabilité collective de la perte de biodiversité dans le monde fonde notre cadrage sociétal. Il s’exprime, par exemple, par le programme Man and Biosphère de l’UNESCO, l’agenda 21 adopté par 173 chefs d’Etat, les dispositions du Grenelle Environnement, la loi française sur la transition énergétique pour la croissance verte, ainsi que par des types de suivis et de protections : ZNIEFF, UICN, CITES, WWF, Liste Rouge d’espèces en voie de disparition. Quelques millions d’espèces actuelles, pour une durée de vie de 1 à 10 millions d’années, succèdent aux quelques milliards d’espèces qui ont existé au cours des temps géologiques marqués par 5 extinctions massives. Les faits montrent que dans l’anthropocène, période actuelle, les phénomènes généraux, physiques et biologiques liés, changent plus vite que le processus d’adaptation des espèces.
Régis Demounem
Visite des Hôtels particuliers du quartier Bellecour-Ainay
13/04/17
Nous commençons notre visite par une rapide présentation du quartier au pied de la statue de Louis XIV sur la place Bellecour.
Nous sommes nombreux à être passés dans les quartiers de Bellecour et d’Ainay, devant d’élégantes façades sans y prêter attention, et pourtant ces lieux, témoins des grandes familles des XVIIe et XVIIIe siècles, sont imprégnés d’histoire.
Au XVIIe siècle, le quartier Bellecour est considéré comme le plus beau de Lyon. Les hôtels particuliers se répandent. Mais le modèle typiquement parisien, avec cour d’honneur et jardin, ne s’est guère implanté à Lyon pour deux raisons : le parcellaire urbain de Lyon était en effet particulièrement contraint à l’époque par la présence du Rhône et il n’y avait ni Parlement, ni Université.
On développe ici l’hôtel sur rue, avec cour, mais souvent sans jardin. Des lieux remarquables néanmoins. Les intérieurs ne sont pas ouverts aux visites.
Nous nous dirigeons ensuite vers les n° 8 et 10 de la rue du Plat :
Nous entrons par le côté rue de l’hôtel, celui-ci se prolonge à l’arrière par un côté jardin avec vue sur la rive gauche de la Saône et la colline de Fourvière. Le bâtiment s’étage sur trois niveaux :
- Au rez-de-chaussée, les écuries, la cour en arrondi avec une fontaine et un abreuvoir reliés à un puits. Au-dessus les fenières pour conserver le foin,
- Un étage attique,
- Le dernier étage commun pour étendage du linge.
L’entresol est réservé aux commerçants.
Les fenêtres, de type XVIIIe siècle, sont hautes avec traverse plate au-dessus. Le décor de l’ensemble est sobre, avec des pierres travaillées en bossage pour donner du relief. L’entrée des appartements s’orne de deux petits pilastres avec chapiteau ce qui révèle un air, modéré, d’anticomanie à cette époque.
À l’intérieur, non visité, l’espace est divisé en alcôve, antichambre, cabinet, toutes des pièces où l’on reçoit. On utilise les premiers papiers peints, des peintures très claires, on pose des lambris d’appui et de hauteur. Tailleur de pierres, forgeron, ébéniste sont des métiers reconnus à cette époque. La porte sur rue supporte un balcon de type XVIIIe siècle.
Au n° 27 de la Place Bellecour :
Cet immeuble de la fin du XVIIIe siècle présente une cour intérieure et un « jardin » avec vue sur les tilleuls de la place Bellecour. Les fenêtres sont à arc bombé avec décor simple et cranté. La porte, magnifique, présente un mélange d’architectures, avec ses moulures typiques de l’époque Louis XV, et son entablement composé de glyphes et métopes... anticomanie encore ! Ici fut fondée en 1645 « l’Académie de l’Équitation » de Lyon, tenue dès 1740 par Claude Bourgelat.
Nous continuons par la rue Boissac :
Au n°1, nous découvrons une « Maison » qui ne fait pas partie des hôtels particuliers, mais fut peut-être un couvent au XVIIe siècle ? Elle présente quelques particularités : deux petites tourelles carrées avec angles en pierres dorées, une galerie avec des colombages. C’est le seul exemple à Lyon ce qui n’est pas surprenant, la région offrant des carrières et non des forêts. On y trouve aussi une cour pavée de galets, ce qui est assez rare.
Au n°6, c’est Hôtel de Fleurieu bâti en 1646 :
On entre par une porte typique du XVIIe siècle : chambranles très carrés, sculpture en gros boudins, feuilles d’acanthe et décors sur l’imposte, heurtoir et guichet (grille). On découvre ensuite un jardin d’une grande richesse botanique. Dans ce centre de la culture lyonnaise, il y avait une bibliothèque renommée, Voltaire et Rousseau y passèrent. C’était aussi un lieu de divertissements où on jouait au jeu de paume. Louis XIV est venu s’entraîner. La demeure a été vendue en 1801 à Mademoiselle de la Barmondière. Elle y installa les religieuses du Sacré Cœur pour instruire « les demoiselles de qualité ». La maison fait partie aujourd’hui de l’École Saint Marc, la cour de récréation correspond à l’emplacement du jardin.
Au n° 8, l’Hôtel de Fleurieu-Claret de la Tourette, édifié en 1645, avec porte cour et jardin, est échu aux sœurs du Sacré Cœur.
Rue Auguste-Comte :
Au n° 2 se trouve le plus « parisien » des hôtels particuliers : l’Hôtel de Varey construit en 1758 par Toussaint Loyer, disciple de Soufflot, pour la famille Darvieu, seigneur de Varey. On y trouve deux cours et un « jardin » avec vue sur les plantations de la place Bellecour. Le perron devant la porte présente un fronton triangulaire soutenu par une frise grecque - glyphes et gouttelettes - le toit est dit « à la Mansart ». La maison de maître est au nord et la maison de services, avec puits à balancier du XVIIIe siècle, au sud. La façade est sobre, avec balustres en ferronnerie du XVIIIe siècle, mais l’intérieur, avec ses pièces de réception, est richement décoré. La grande porte sur rue avec son entablement dorique est sculptée avec guirlande et nœud.
Rue Sala :
n°42 : On ne possède pas d’information précise sur le nom, rarement cité, de cette cour dite la « Cour des Fainéants » au XIXe siècle. Une traboule à double passage entre les n° 42 et 44 rue Sala et les n° 29 et 31 rue Sainte Hélène est un passage pavé « en tête de chats ».
À l’entrée cochère du 31 rue Sainte Hélène, on découvre un plafond somptueux et des murs moulurés en stuc. Des petits ateliers artisanaux se trouvent au rez-de-chaussée.
Rue Sainte Hélène :
n°30 : Hôtel de Cuzieu construit en 1759. C’est la demeure de la famille Yéméniz. De 1830 à 1860, Madame Yéméniz y tint un salon littéraire réputé où se retrouvaient Mérimée, Lamartine, Montalembert… Le beau portail d’entrée du XIXe siècle ouvre à l’arrière sur une cour et un jardin aménagé au XVIIIe siècle. Ce lieu, restauré par Michel Wilmotte, est devenu propriété de la famille Dentressangle.
Rue de la Charité :
n°17 : L’Hôtel de Nervo, construit en 1753 était l’hôtel du prévôt de Lyon.
On entre par une belle porte cochère datée de 1788. A l’arrière se trouvent une cour et un petit « jardin » avec terrasse d’agrément qui, à l’époque, avait vue sur les remparts du Rhône, situés alors tout près de la rue de Fleurieu. Les constructions qui le séparent actuellement du fleuve sont plus récentes, elles datent du XIXe siècle.
Nous terminons notre visite par les hôtels particuliers qui abritent aujourd’hui des musées.
Au n° 30 : l’Hôtel de Lacroix-Laval, d’architecture très sobre, attribué à Soufflot en 1739, abrite le Musée des Arts décoratifs depuis 1925. Ce bâtiment, de trois niveaux de même hauteur, présente en son centre une cour et un beau jardin avec des arbres séculaires.
Au n° 34 : l’Hôtel de Villeroy, construit par Claude Bertaud de la Vaure en 1730, abrite le Musée des Tissus depuis 1950.
Le portail, monumental, s’ouvre sur une cour d’honneur où s’élève un bâtiment de trois étages, composé de trois pans symétriques. On y remarque la travée axiale avec fronton. Les ferronneries des fenêtres sont richement travaillées. À l’arrière se trouvait un jardin aujourd’hui disparu.
À l’intérieur, les boiseries et parquets sont conservés. Dans le hall, on remarque le départ d’un splendide escalier d’honneur, particulièrement large en raison de la mode féminine de l’époque, les robes à crinoline.
Pour l’heure, l’avenir de ce magnifique Musée des Tissus reste grandement menacé.
Mais ne laissons point ce passé figé dans la description. À cette époque, 100 000 personnes peuplent la presqu’île, très différentes entre elles selon qu’elles habitent au nord de la place Bellecour, lieu dédié au commerce ou au sud, lieu de résidence. Aussi pour clore cette balade découverte limitée aux extérieurs de ces hôtels, donnons libre cours à notre imagination pour supposer les intérieurs, les animer, en laissant parler Nicolas-François Cochard (1763-1834), dans sa description historique du quartier de la presqu’île :
« La noblesse et les familles qui vivent de leurs rentes l'habitent de préférence à tout autre parce qu'elles y trouvent des appartements plus vastes, plus commodes et mieux aérés que dans l'intérieur de la ville ; qu'elles y jouissent de plus de tranquillité, et que les réunions dans les longues soirées d'hiver y sont plus fréquentes que dans les quartiers de négoce ».
Nous terminerons cette visite par un passage dans la boutique du Musée, toujours attractive, et plusieurs d’entre nous emporteront quelques souvenirs.
Suzanne Bonditti
Photos : Jean-Marie Pallier
Lyon contre Vichy : " L'affaire de Vénissieux " (26-29 Août 1942)
01/04/17
Histoire et mémoires d'un sauvetage emblématique
Conférence de Mme Valérie Perthuis-Portheret
le samedi 1er avril 2017 à l'ESPE de l'académie de Lyon
La venue de Hitler au pouvoir et la mise en place de la politique du IIIème Reich provoquent l'arrivée en France de plusieurs vagues successives de réfugiés provenant d'Allemagne et de tous les pays nouvellement conquis par le nazisme ainsi que la création de nouvelles œuvres d'assistance et de secours. Lyon véritable citadelle contre l'obscurantisme allait s'élever comme un rempart pour les protéger et venir en aide aux nouveaux arrivants, et parmi eux les Juifs.
Le 26 août 1942, 1016 juifs étrangers entrés en France après le 1er janvier 1936, hommes, femmes et enfants des dix départements de la Région de Lyon, situés en zone dite libre, avaient été arrêtés et dirigés au camp de Vénissieux, situé dans la proche banlieue de Lyon, par les forces de la police de gendarmerie française afin d'être livrés par Vichy à l'occupant nazi. D'autres l'ont été également à Fort-Barraux et au Fort du Paillet avant de rejoindre Vénissieux.
En utilisant la couverture de l'Amitié Chrétienne et grâce au soutien des membres résistants des services de Vichy, des combattants sans armes et de toutes obédiences, qui ont déjà entrepris d'autres actions de sauvetage et qui se connaissent, participèrent au travail de la commission de criblage de Vénissieux afin de plaider chaque dossier des internés dans un sens favorable à des exemptions.
Le jeune docteur Jean ADAM se charge de la lutte médicale en distribuant des doses de poison, en dressant de faux diagnostics afin de rendre intransportables le plus possible d'entre eux.
Au camp de Vénissieux, l’action la plus déterminante se porte sur le sauvetage de tous les enfants et aucun ne partira. Dans la journée du 28 août, un stratagème a été décidé : l'abbé GLASBERG en compagnie de Jean-Marie SOUTOU subtilise le télégramme qui enjoint de livrer les enfants tandis que Gilbert LESAGE leur propose de s’appuyer sur une autre circulaire bien connue des autorités du camp, mais annulée depuis sans que ces mêmes autorités le sachent, et qui exempte de la déportation les enfants non accompagnés. Dans la nuit du 28 au 29 août 1942 s’organise alors une opération de course contre la montre où il faut persuader les parents affolés de signer des actes de délégation de paternité en faveur de l'Amitié Chrétienne patronnée par le cardinal GERLIER et le pasteur BOEGNER et que dirige le père CHAILLET, afin de laisser aux enfants une chance de survivre. Trois jours plus tard, le 29 août 1942, 545 d'entre eux ont été conduits à la gare de St Priest pour être livrés à l'occupant en vue de leur déportation à Auschwitz tandis que les 470 restants dont une centaine d’enfants viennent d'être libérés dans un temps record, et prennent le chemin de la liberté.
Une liberté jonchée d'embûches et marquée par les risques d'être repris comme pour ceux-là même qui ont pu échapper à la rafle. Ce fut un nouveau défi à la vie que de s'en sortir vivant jusqu'à la fin de la guerre.
L'"affaire dite des enfants Juifs" allait marquer toutes les consciences. Transportés en car dans un local des scouts israélites situé montée des Carmélites à la Croix-Rousse ils sont ensuite dispersés avant que la police ne les reprenne. Le cardinal GERLIER dû faire face aux demandes pressantes du préfet régional ANGELI venu le voir à Fourvière pour obtenir les adresses des enfants et prendre position ouvertement contre ces mesures inhumaines. Ceux que nous avons pu retrouver nous livrent le récit de cette épopée avec ses joies et ses peines en hommage à ceux qui les ont sauvés, héros parfois devenus Justes Parmi les Nations, et en souvenir des leurs le plus souvent morts à Auschwitz.
L'affaire emblématique de Vénissieux qui restera dans l'histoire de la shoah en France comme la plus grande opération de sauvetage entreprise dans un camp en France ne tient pourtant pas du miracle. Elle a été le résultat d'une conjonction d'éléments favorables saisis avec brio par les meilleurs du sauvetage : des résistants sans armes, membres des œuvres charitables de toutes confessions qui agirent avec Gilbert LESAGE du Service des Étrangers (SSE) et sous le couvert de l'Amitié Chrétienne de concert avec le Service Social d'Aide aux Étrangers (SSAE). Elle a également été rendue possible grâce à la coopération avec des membres de l'œuvre de Secours aux Enfants (OSE) et du Comité Inter Mouvement auprès des évacués (CIMADE) sans oublier le soutien des Éclaireurs Israelites de France, du Consistoire, des rabbins, des sympathisants de la Croix-Rouge française, des résistants de la première heure, membres du réseau "Combat » » et de l'Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide. Elle est l'histoire d'une épopée où le Bien triomphe des forces du mal.
(De gauche à droite - Photo prise en 2014 en Ardèche )
Paul DEJOUR, enfant du sauveteur, Jean BAUMEL, enfant sauvé au camp de Vénissieux et Valérie PERTHUIS-PORTHERET Historienne, membre des Fils et Filles des Déportés Juifs de France, Association présidée par Serge KLARSFELD - Représentant Rhône- Alpes Auvergne, M. Lévy
Valérie Perthuis-Portheret
Assemblée Générale de la Section
25/03/17
Compte rendu abrégé de l'Assemblée Générale de la Section du Rhône et de la Métropole de Lyon
Cette année, l'assemblée générale s'est tenue à VILLEFRANCHE-SUR-SAÔNE, à la Cité Scolaire Claude Bernard.
M. Jacques GUILLAUMAT, Proviseur, nous a présenté son établissement scolaire composé de trois unités de formations : une filière générale et technologique, une filière professionnelle et une filière en apprentissage, en insistant sur le projet d'établissement élaboré avec le consensus des partenaires de la communauté éducative : " Œuvrer à la réussite de tous les élèves, quelles que soient leurs origines sociales, géographiques ou culturelles ».
Dans l’exercice de ses missions, le lycée Claude BERNARD s’emploie tout particulièrement à permettre à chacun d’accéder au meilleur de lui‐même par son travail et son mérite.
Allocution des personnalités:
M. Michel BERTHET, Président de l'AMOPA, a tenu à féliciter la section du Rhône pour son dynamisme et son investissement dans les actions en faveur de la Jeunesse.
M. Bernard PERRUT, Député Maire de Villefranche, remercie le Président Yves QUINTEAU d’avoir choisi la capitale du Beaujolais pour la tenue de l'assemblée générale. Il félicite l’AMOPA pour ses actions en faveur de la jeunesse et également le Proviseur pour la place de tout premier plan de son établissement dans le dispositif de formation de la région caladoise.
Le Président Yves QUINTEAU remercie chaleureusement M. Jacques GUILLAUMAT d'avoir mis à notre disposition ce lycée ainsi que M. Michel Berthet et de M. Bernard PERRUT.de leur présence. Il évoque ensuite le fonctionnement et la politique de la section (réunions mensuelles, fonctionnement des commissions, liens avec les instances territoriales, partenariat…) et le site internet de la section du Rhône www.amopa69.fr. Enfin, le Président propose une minute de silence en citant les noms des amopaliens décédés au cours de l'année 2016.
Gérard BOUCHET, Secrétaire général, commente et récapitule les activités de l'année écoulée en les illustrant par un diaporama.
Activités à destination des adhérents :
Cérémonie des vœux du nouvel an avec la galette des rois, réunion de remise de décoration pour les nouveaux nommés en 2016 à l'Inspection d'Académie du Rhône, organisation de deux voyages, de trois conférences, de trois concerts, .de trois visites / musées.
Activités en faveur de la jeunesse :
- Concours : «Défense et Illustration de la Langue Française», responsable Annie MAMECIER DEMOUNEM - En 2016 sur le plan départemental, 5 écoles primaires, 14 collèges et 3 lycées ont été récompensés.
- Concours : «Nous, l’Europe», responsables Annie-Marie MICHOU SAUCET et Jean-Louis COPPERE Le Rhône a primé en 2016, deux collèges.
- Les Palmes de l'Apprentissage, responsable Jean-Marie Pallier - Organisé conjointement par l’AMOPA du Rhône et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Rhône avec le soutien de la section des Meilleurs Ouvriers de France du Rhône ; ce concours s’adresse aux apprentis dont cinq d'entre eux ont été récompensés en 2016. Ce concours est spécifique au département du Rhône.
- Les Mariannes de l'AMOPA, responsable Antoine CASTANO. Deuxième concours spécifique au département du Rhône, trois prix décernés, pris en charge en totalité par une convention liant l'AMOPA section du Rhône au Crédit Mutuel Sud-Est.
- Bourses à des étudiants de l’Enseignement supérieur, responsable Christiane Ferra - En 2016, quatorze bourses ont été attribuées.
- Concours AMOPA pour les Jeunes en Formation Technologique et Professionnelle.- responsables Jacques NOCLIN et Louis SANYAS ; le prix départemental 2016 a été attribué au Lycée Marcel Sembat de Vénissieux
- Francophonie, responsables Gérard Hepp et Chantal Dentzer. Une bourse d'étude a été attribuée à un étudiant béninois présent à notre assemblée générale.
- Cérémonie de remise des prix départementaux, le 25 mai, organisée dans les salons de l'Hôtel du Département en présence de Mme Christiane GUICHERD, Vice-présidente du Conseil départemental du Rhône et de nombreux partenaires, personnalités, chefs d'établissement, professeurs et de 130 lauréats.
RAPPORT FINANCIER:
Danièle ANRÈS, Trésorière, détaille le compte financier au 31 décembre 2016, sous la forme de trois rubriques : dépenses, recettes et trésorerie (détails sur LT d'été 2017).
Renouvellement des vérificateurs aux comptes :
MM. Jean-Pierre BESSARD et Alain BEZARD ont été désignés en qualité de Vérificateur aux comptes pour 2017.
Présentation des rapports de stage :
Quatre étudiantes de l'École Supérieure de Commerce et de Développement 3A nous ont présenté, grâce à deux diaporamas, leur stage en détaillant l'expérience enrichissante qu'elles ont acquise aux Philippines : "Développer l’autosuffisance alimentaire à une communauté Gawad Kalinga" puis "Projet de développement à une communauté Gawad Kalinga".
Remises de décorations dans l'Ordre des Palmes académiques :
- Commandeur à M. Jean-François JAL, éloge prononcé par M. Joseph REMILLIEUX.
- Chevalier à Mme Catherine MASSOUBRE, éloge prononcé par M. Jean-Pierre BIOT.
Le Président Yves QUITEAU, clos l'Assemblée générale, et invite les participants à prendre le verre de l'amitié puis au déjeuner préparé par le service de restauration du Lycée.
Gérard Bouchet, le 7 avril 2017
Visite " Derrière les voûtes de Perrache, à la redécouverte du quartier " : Le nouveau quartier de la Confluence
16/03/17
Un projet novateur qui se poursuit
Il ne faut plus dire « derrière les voûtes »
Voilà une expression devenue complètement désuète pour la quarantaine d’amopaliens qui se sont retrouvés dans ce quartier le 16 mars 2017. Les visites et les rencontres de cette journée ont changé si c’était encore nécessaire, notre vision des lieux. Dès notre arrivée à la Maison de la Confluence un film de 25 minutes retraçant l’historique de la transformation du quartier, par une étudiante anglaise virtuelle, va nous captiver. Nous suivrons ensuite devant une maquette très réaliste les explications de notre guide, en particulier sur la deuxième tranche de travaux sur la rive est côté Rhône.
Ce projet fait appel à la créativité sous toutes ses formes. Il a acquis une renommée internationale et fait l’objet de nombreuses visites. À l’évidence ce quartier enclavé depuis le 19ième siècle, coupé du reste de la presqu’île par les « voûtes » de la gare de Perrache, et par l’autoroute, voué aux prisons et aux entrepôts, puis aux friches industrielles et portuaires, délaissé par les lyonnais, a connu à partir des années 2000 un regain d’intérêt. Emplacement unique en prolongement du centre-ville et dans un site remarquable de confluence de deux cours d’eau, cet espace de 150 hectares a fini par susciter l’intérêt des édiles lyonnais comme nous le fera remarquer Monsieur Roland Bernard, adjoint au Maire de Lyon, farouche défenseur depuis de longues années de ce projet d’aménagement. Depuis, l’image du quartier a complètement changé. À partir de 2003 on va prolonger le centre-ville et aménager sur ce lieu une ville de 35 000 habitants intelligente, écologique, conviviale et améliorer sa desserte. Un partenariat public privé va se mettre en place, notamment avec le groupe japonais NEDO ; on va solliciter des financements européens pour l’innovation, créer une démarche écologique avec les habitants en y associant l’ancien quartier de Ste Blandine.
Quelques dates :
2003 : Début des travaux du tramway et de la voie ferrée.
2005 : Début des travaux de la place nautique.
2007 : Inauguration du premier bâtiment du Progrès et Pavillon des Douanes.
2009 : Transfert du marché gare à Corbas.
2010 : Réalisation de la place des Archives, de la place nautique, des îlots d’habitation et du parc de la Saône.
2011 : L’Hôtel de Région est terminé.
2012 : Ouverture du pôle de commerces.
2013 : Démolition des prisons inauguration de la MJC et du siège de GL Events.
2014 : Inauguration d’Euronews et prolongation du T1 jusqu’à Debourg.
2015 : inauguration de l’Université catholique à l’emplacement des anciennes prisons.
Les grands principes d’aménagement :
Le quartier devient un modèle d’écologie et d’environnement couronné par le label WWF en 2010. Il suffit de se rendre au bord de la darse autour du centre nautique, comme nous l’avons fait en fin de matinée pour apercevoir ces architectures novatrices et économes en énergie comme les trois immeubles « Hikari ». L’Hôtel de Région y a toute sa place avec sa façade sobre qui abrite un espace intérieur lumineux et fonctionnel. On utilise largement les anciens bâtiments comme les hangars parfaitement adaptés aux espaces culturels ou d’exposition comme c’est le cas de la Maison de la Confluence, du gymnase à la place de l’ancienne halle aux fleurs et de l’usine de chaudronnerie qui accueille la « French Tech ». N’’oublions pas l’extrême bout de la presqu’île, le confluent, qui abrite le nouveau Musée des Confluences.
L’architecture volontairement décalée et un peu provocatrice de la première tranche d’aménagement (voir les cubes colorés du bord de Saône) va se poursuivre pour la deuxième tranche, à l’emplacement de l’ancien marché gare, et en continuité avec le quartier de Ste Blandine, par des constructions plus classiques correspondant à « l’âge de raison « du projet : trente bâtiments d’habitation de couleur blanche de hauteurs variées pour permettre la circulation de la lumière, avec une tour de 16 étages, et des jardins . Le long de l’autoroute on prévoit des immeubles de bureaux. La transformation va se poursuivre par une amélioration des transports : les voitures passeront par le quai Rambaud la circulation se fera à pied, en bus, par la navette fluviale, à vélo en tram et en voiture électrique. On prévoit des structures collectives écoles, parkings mutualisés, jardins. On vise à terme pour cette deuxième tranche 16 000 résidents en 2025 et 1 million de m2 habitables avec 55% de logements locatifs privés à caractère social. Le pont des Girondins, immense passerelle entre Rhône et Saône et le déclassement de l’autoroute A7 devraient parachever l’ensemble. Le réaménagement de la gare de Perrache permettra une circulation en continu et piétonnière de toute la presqu’île. En passant sous les voûtes !
Il faudrait encore beaucoup de lignes pour avoir une vision complète de ce site très riche et novateur. Une abondante documentation est disponible sur place et sur Internet pour tout connaître de ce quartier. Il faudra revenir dans quelques années.
Au cours du repas pris au restaurant « Le Tournesol » Monsieur Roland Bernard, adjoint au Maire de Lyon nous communique son enthousiasme pour ce projet. Il nous retrace l’histoire de la construction du quartier et les différents épisodes techniques et politiques qui se sont succédé. Reprenant les propos que nous avons entendus, il évoque le cheminement du projet depuis l’époque du béton et de l’autoroute urbain dans les années soixante, jusqu’à la prise de conscience de la valeur exceptionnelle de ce lieu unique au monde. Après l’avis favorable de Raymond Barre et sous l’impulsion de G Collomb, des architectes sont mobilisés, français et étrangers comme Ms Villemotte et Ricciotti. Les espaces verts seront aménagés au plus proche de la nature. Lyon est devenue la 4e ville verte de France.
Il évoque ensuite la poursuite des lignes de transport en élargissant son propos à l’ensemble de l’agglomération. On va poursuivre la desserte, combinée entre voiture et transport en commun, des banlieues et des villes périphériques par le tram et le bus.
En savoir plus : http://www.lyon-confluence.fr/
Michèle Antignac et Jacqueline Dauphin
Photos : Jacqueline Dauphin, Gilles Janodet et JM Pallier
Visite " Derrière les voûtes de Perrache, à la redécouverte du quartier " : Le nouveau campus Saint Paul de l'université catholique de Lyon.
16/03/17
C’est Origami Architecture, seul organisme à proposer des visites du nouveau campus universitaire Saint Paul en partenariat avec l’Université catholique de Lyon (UCLy), qui va nous guider.
Ce qui frappe en pénétrant dans le lieu c’est l’impression de luminosité, de clarté, d’espace, d’immensité, de beauté, de bien être, de facilité de déplacement, de blancheur. Tout le contraire de l’univers carcéral. Les riverains ont tenu à conserver des souvenirs de ce lieu de souffrance et d’enfermement. Au cours de la visite le passé ressurgit discrètement mais immanquablement : fenêtres à barreaux, tour ronde.
« Transformer une prison en université c’est transformer un lieu d’enfermement en espace de liberté. C’est croire que l’ouverture à la connaissance peut permettre de dépasser la souffrance. C’est développer la capacité de renouveau du territoire et de l’homme » dit Thierry Magnin recteur de L’Université Catholique de Lyon.
La prison Saint Paul a été construite en 1847. L’architecte Antonin Louvier adopte un plan radial à six branches. Il donne deux directives à son projet : L’unité de surveillance et la division indépendante des sexes et des catégories parmi les prisonniers. C’est une disposition « panoptique » qui permet à un gardien logé dans une tour centrale d’observer tous les prisonniers. Il existait un tunnel de communication entre la maison d’arrêt et la maison de correction voisine.
Les prisons St Paul et St Joseph sont désaffectées et déménagent à Corbas en 2009 et on envisage rapidement de vendre le terrain. C’est le projet de rachat par l’université Catholique de Lyon qui va recueillir l’assentiment des autorités de l’Etat pour 10 millions d’euros. Créée en 1875 cette université était située rue du Plat. L’aménagement est chiffré à 72 millions d’euros. L’ensemble du projet sera financé par la revente des locaux de la rue du Plat pour 25 millions d’euros, du Mécénat pour 5 millions d’euros et par des emprunts.
Le nouveau campus s’étend sur 37000 m2 en mêlant bâtiments anciens entièrement restaurés et nouvelles constructions. Sur les 10 000 m2 de l’ancienne prison, 5000 m2 ont été conservés, Ce sont certains bâtiments du XIXe siècle particulièrement intéressants en belle pierre calcaire, blanche ou dorée, de Villebois, de Lucey et de Tournus, comme le mur d’enceinte, la demi-tour ronde et cinq des six ailes de la prison (voir photo). L’agence Garbit et Blondeau et Thierry Roche qui a coordonné l’ensemble du projet St Paul St Joseph, ont conçu une université ouverte sur le quartier en pleine transformation. Une grande verrière marque l’entrée du campus et abrite une rue intérieure qui permet aux étudiants, mais aussi aux riverains, de traverser l’université de part en part et de rejoindre le site de Saint joseph. Cet îlot est transformé en îlot mixte : tertiaire et logements. On a conservé la tour centrale en rénovant la chapelle St Irénée en étage, que nous visitons, et en réaménageant en salle d’exposition l’espace panoptique, conçu en 1890 par J. Bentham, (un amphithéâtre avec des cellules sur deux niveaux contrôlées par un poste placé au centre du demi-cercle). Les ailes en pierres de taille ont été complètement évidées de leurs cellules pour y aménager des espaces de circulation ou des salles de cours. On a implanté des jardins à la place des cours intérieures et construit au bout de chaque aile des bâtiments neufs.
La liaison entre les ailes est réalisée parfois par des toits vitrés ce qui donne à l’ensemble une allure très lumineuse et met bien en valeur les murs en pierre. On trouve dans ce bâtiment les facultés de sciences de droit et l’école de commerce. Les facultés de lettres et de philosophie sont logées sur le campus Carnot de l’UCLy, dans les bâtiments déjà existants. L’université noue de nombreux partenariats avec l’université d’état et des universités étrangères, elle a une vocation internationale affichée. Elle se veut en pointe sur les méthodes modernes de travail.
Les étudiants disposent d’un campus avec des installations très modernes.
- 19 amphithéâtres
- une bibliothèque de 2500 m2
- un espace de restauration
- une salle de sport
- un espace de musique
- une salle de Co design
- une salle de coworking
Nous n’avons pas pu tout voir mais nous avons essayé les fauteuils confortables de la salle de coworking et rencontré des collégiens qui occupaient la salle de sport car l’université loue ses espaces communs pour les rentabiliser. Nous terminerons par l’évocation de prisonniers célèbres comme Emmanuel Mounier, mais aussi la figure de l’abbé Marty, aumônier défenseur des droits des détenus, résistant dénoncé et mort en déportation.
Dans la nouvelle prison à Corbas l’ambiance est plus froide, plus de « yo-yos » entre les fenêtres !
En savoir plus : http://www.ucly.fr/campus-saint-paul/
Michèle Antignac et Jacqueline Dauphin
Photos : Jacqueline Dauphin, Gilles Janodet et JM Pallier
Remise des insignes de Chevalier dans l'ordre des Palmes académiques 2017
15/02/17
PROGRAMME
La cérémonie s’est déroulée le mercredi 15 février 2017 à l’école supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE) sous la présidence de Monsieur l’Inspecteur d’académie, directeur académique des services de l’éducation nationale (DASEN) du Rhône.
Entre les promotions de janvier et de juillet 2016, 186 courriers ont été envoyés aux promus dans le grade de chevalier de l’ordre des palmes académiques. Il y a eu une soixantaine de réponses et 17 personnes ont pu venir afin de recevoir la médaille.
L’après-midi a commencé par l’allocution de Monsieur Alain MOUGNIOTTE, Directeur de l’ESPE, suivie de l’allocution de Monsieur Philippe COUTURAUD, IA-DASEN du Rhône. Avant la remise des décorations, Monsieur Yves QUINTEAU, Président de la section du Rhône et de la métropole de Lyon a présenté l’AMOPA et ses diverses activités.
Pour chaque récipiendaire, le parrain ou la marraine faisait un court éloge suivi d’une réponse du nouveau ou de la nouvelle promu(e).
L’après-midi s’est terminé par un moment de convivialité.
BILAN ET PROSPECTIVES
La cérémonie a été très solennelle, de très bonne tenue et s’est bien déroulée dans le temps imparti. L’ambiance détendue et chaleureuse pendant le moment de convivialité a permis des échanges fournis et enrichissants entre tous les participants venus d’horizons variés.
On peut toutefois regretter un léger souci au niveau des candidats proposés car plusieurs récipiendaires ne savaient pas ce qu’était la médaille de l’ordre des palmes académiques et ignoraient qui les avait proposés ! Un problème plus sérieux est celui de l’absence, annoncée souvent au dernier moment, du parrain ou de la marraine.
REMERCIEMENTS
Le Président de la section AMOPA du Rhône et de la Métropole de Lyon remercie Monsieur l’Inspecteur d’académie IA-DASEN pour avoir présidé toute la cérémonie, Monsieur le Directeur de l’ESPE pour nous avoir accueilli dans ses locaux et honoré de sa présence, tous les organisateurs, membres du bureau de l’AMOPA, tous les participants et adressent ses très sincères félicitations à tous les nouveaux promus en espérant les voir bientôt à des manifestations de la section.
En savoir plus :
http://www.ac-lyon.fr/dsden69/cid113464/ceremonie-de-remise-des-insignes-de-chevalier-dans-l-ordre-des-palmes-academiques.html
Annie Mamecier-Demounem
Photos : Gérard Bouchet
La traque des particules élémentaires
20/01/17
Conférence de Jacqueline Desselle-Marinacce
le jeudi 20 janvier 2017 à l'ESPE de l'académie de Lyon
Après les petits problèmes habituels de la technique, le rétroprojecteur faisant quelques caprices, c’est dans une ambiance très sympathique et conviviale que la conférence a commencé ; Jean-Marie Pallier se met à la manœuvre à l’ordinateur, et sera la « voix off » lisant des phrases d’Irène Joliot-Curie et Georges Charpak pendant la causerie.
Nous avons fait tout d’abord un grand bond dans le passé, rencontrant en Grèce, sous le ciel d’Ionie, les premiers atomistes Leucippe et son élève Démocrite, qui, en une véritable fulgurance, ont imaginé l’atome et les liaisons atomiques ! Cette intuition fabuleuse qui initie nos modes de pensée, jette les bases de la démarche scientifique. Elle est approfondie plus tard par Épicure, puis à Rome par Lucrèce, mais l’atomisme subira ensuite une longue éclipse, qui durera deux millénaires. Pendant ce temps, « l’Alchimie » accumule des connaissances variées sur la matière : la métallurgie d’abord, art sacré réservé aux grands prêtres, l’invention de la teinture par Marie la Prophétesse avec son « Bain-Marie », la connaissance de pierres précieuses, les florissantes préparations des poisons, parfums et cosmétiques, et toute une vaste pharmacopée qui s’élabore. Mais il manque à l’Alchimie, piétinant dans la recherche d’une impossible transmutation, de trouver une structure d’ensemble à tout ce corpus de connaissances. Il faut attendre l’heure de gloire du génial Lavoisier qui va révolutionner les connaissances au XVIIe siècle, comprenant ce qu’est une réaction chimique, et nous faisant ainsi basculer dans l’ère de la Chimie. Plus tard, à la fin du XIXe siècle, à Cambridge est débusquée notre première particule, l’électron. Les choses vont aller ensuite très vite. Après la découverte fabuleuse de la radioactivité et de ses rayonnements par Marie Curie (qui aura deux fois le prix Nobel, et s’illustrera pendant la guerre de 14/18), une porte s’entrouvre, les physiciens s’y engouffrent et commencent à percer les secrets de l’atome : son noyau, son cortège d’électrons, le proton puis le neutron. Ensuite les accélérateurs de particules et leurs détecteurs entrent en jeu, et nous font découvrir un autre degré d’élémentarité de la matière, notamment l’existence des quarks. Le génie de Georges Charpak, avec la découverte de sa chambre à fils en 1968 (il aura pour cela le Prix Nobel en 1992 et par ailleurs montrera son humanisme), va accroitre extraordinairement les possibilités de la recherche au CERN, permettant aux milliers de nos chercheurs de tous pays d’aboutir à la découverte en 2012 du Boson de Higgs, chainon manquant du « Modèle Standard » de la Physique, donnant sans doute leur masse aux particules. Enfin les recherches actuelles font apparaître que la matière « ordinaire », accessible à nos sens ou à nos instruments, ne constitue que 5% du contenu de l’univers ! Elles portent donc sur la « matière noire », totalement invisible, qui constituerait 27% de l’univers, et sur « l’énergie sombre », encore plus énigmatique, qui constituerait 68% de l’univers…
Pendant l’échange en fin de conférence, Jacqueline Dauphin se demande si une visite du CERN pourrait faire l’objet d’une sortie ? Il convient d’examiner la faisabilité d’une telle visite par notre groupe.
Quatre fiches philatéliques, biographies des scientifiques : Marie Curie, Georges Charpak, Lavoisier et Ampère (lyonnais), ont été offertes par l’Association Philatélique Educaphil aux auditeurs, en souvenir de ces moments partagés de l’Histoire des Sciences.
Jacqueline Desselle-Marinacce
Photos : Gérard Bouchet
Vœux du nouvel an 2017 – Galette des Rois
04/01/17
La cérémonie annuelle des vœux de nouvel an 2017 fut honorée par la présence de M. Emmanuel CAPDEPONT Inspecteur d’Académie, DASEN Adjoint représentant M. Philippe COUTURAUD Inspecteur d’Académie DASEN empêché, M. Maurice JOINT Adjoint au Maire de Caluire, M. Roland MINAUDIER, Président de la SMLH du Rhône, M. Armand DELCLOS, Président de l’ANONM du Rhône, M. René LARRIERE, DRARA de l’AFDET, M. Dominique LETARD, Directeur de l’UNSS Rhône et Métropole de Lyon, M. Alain MAMESSIER, Secrétaire général adjoint de l’AFDET, M. Jean-Philippe TATU du Crédit Mutuel, M. Jean-Pierre BIOT, Président d’Honneur de l’AMOPA section Rhône et Métropole de Lyon et membre du CA national de l'AMOPA.
M. Yves QUINTEAU, Président de l’AMOPA section Rhône et Métropole de Lyon n’a pu être présent parmi nous. Il a demandé à M. Gérard BOUCHET, Secrétaire général de l’AMOPA de le remplacer.
Sur soixante-treize personnes inscrites, vingt n’ont pu se joindre à nous les unes victimes d’une épidémie de grippe et d’autres pour des motifs de santé divers. Tous et toutes se sont excusés et nous les en remercions en leur souhaitant un prompt rétablissement.
Nous étions donc cinquante-trois amopaliennes et amopaliens accueillis chaleureusement par M. Yves FRANQUELIN, Directeur de l’Établissement Ethic-Etapes-CISL de Lyon que nous remercions vivement.
A la suite de l’allocution de M. Yves FRANQUELIN, M. Gérard BOUCHET ouvre la séance. Il cite les personnes excusées et présente chaque personnalité en les remerciant pour leur participation. Il résume les diverses actions menées par la section Rhône et Métropole de Lyon en 2016. Puis, il évoque la dernière convention AMOPA/UNSS, correspondant à la création du prix intitulé "Les Palmes - Jeune Arbitre" précisant les élèves concernés et les critères d'attribution de ce prix : lycéens et collégiens, jeunes arbitres, qui se sont faits remarquer par leur engagement, vis-à-vis d'autres élèves pratiquant un sport le mercredi après-midi dans le cadre de rencontres sportives organisées par l'Union Nationale du Sport Scolaire en leur transmettant les valeurs de fraternité et de citoyenneté.
Il donne ensuite la parole à M. Dominique LETARD, Directeur de l'UNSS, qui aborde les organisations et les manifestations sportives scolaires dans le Rhône regroupant des effectifs importants de pratiquants comme par exemple le cross départemental ayant réuni plus de trois mille concurrents au stade de Parilly.
Ensuite, Jacqueline DAUPHIN présente à l'assistance les activités culturelles 2016 illustrées par un diaporama résumant les conférences, les visites, les sorties et les voyages.
Ce moment de présentation fut suivi par celui, convivial, de dégustation de la galette accompagnée d’un excellent crémant pris dans la salle de restaurant. Les convives, assis par petits groupes autour d’une table, heureux de se retrouver, ont pu échanger leurs impressions, commenter leurs souvenirs et présenter leurs projets à venir.
Gérard Bouchet
En savoir plus sur Ethic Etapes - CISL - Lyon : http://www.cis-lyon.com/