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Les oiseaux de nos jardins, une biodiversité menacée
09/12/19
Conférence de Louis GIRARD, agrégé de biologie, professeur honoraire de CPGE
Un constat en France
Le Museum National d’Histoire Naturelle et le CNRS ont mené indépendamment, de 2001 à 2017 une enquête pour dénombrer les populations d’oiseaux sauvages selon des méthodes très scientifiques… et patientes.
Le constat est simple et triste : en moins de 20 ans les populations d’oiseaux en France, ont régressé de 1/3 de leurs effectifs. Ce constat est le même un peu partout en Europe.
- Les milieux agricoles sont les plus affectés par ces disparitions et nettement plus que les milieux forestiers.
- Les oiseaux « généralistes » (ex : pie, étourneau etc.), plus tolérants pour leur alimentation et leurs lieux de nidification, capables de s’adapter à la présence des humains sont stables ou en progression.
- Les oiseaux « spécialisés » (bouvreuil, …) plus exigeants pour leurs aliments favoris et les lieux où ils peuvent se reproduire en paix, sont parfois en nette régression.
Les jardins sont des milieux particuliers : c’est un simple espace privé de quelques ares, très artificiel parce que « tiré à 4 épingles » ou bien, moins soigné et un peu plus sauvage ; ce peut être un parc privé et très arboré de quelques hectares, soit un milieu hautement favorable aux oiseaux. Mais de plus en plus, l’urbanisation galopante des banlieues aboutit à des micro-parcelles, où les arbres et les haies sont rares, par conséquent où les lieux de vie des oiseaux sont de plus en plus restreints. Enfin, les jardins privés des banlieues reçoivent des visites hivernales d’oiseaux sauvages (s’ils existent encore dans les bois ou les espaces agricoles), dont la fréquence des visites près de nos maisons est un bon indice des populations hors des jardins.
Une nécessité : les aider à passer l’hiver
Ne pas les nourrir (ou leur apporter un complément de nourriture en hiver) est une solution de facilité. La solution idéale, est de les nourrir de novembre à mars. Les nourrir toute l’année se pratique aussi, avec cependant une forte réduction des quantités à la belle saison.
Quels aliments ? Le plus prisé de nombreux oiseaux est sans conteste le tournesol (on parle couramment de graines de tournesol, alors que du point de vue botanique, en toute rigueur ce sont des fruits secs appelés akènes) : le tournesol fournit des lipides, mais aussi des protéines. Les mésanges frappent violemment avec leur bec pour ouvrir ces « graines », alors que d’autres (gros-bec, verdier, pinson) écrasent le tout avec leur bec puissant.
Autres aliments : maïs écrasé, noisettes et noix pilées, cacahuètes, margarine, blé, millet etc.
Ne pas oublier l’eau car on leur fournit des aliments assez déshydratés.
Les objectifs sont simples : essayer de limiter la mortalité hivernale (à cause du froid ou de la rareté des aliments), compenser si possible les agressions diverses inévitables (prédateurs, pesticides, véhicules). En outre, les observer près de sa maison, procure des petits bonheurs permettant de mieux comprendre le mode de vie de chacun.
En résumé, un jardin sans oiseaux est comme un jardin sans fleurs, alors protégeons les !
Notre conférencier, observateur chevronné, passionné et patient, excellent photographe,
a suivi les allées et venues des oiseaux de son jardin.
Que Louis Girard soit vivement remercié de nous avoir enchantés par son érudition !
Photos Louis Girard, Internet
Le cinéma à Lyon
19/11/19
Conférence de Jean-Charles BONNET, agrégé de l’Université (Histoire)
La ville des Frères Lumière, devenue, depuis dix ans, la capitale « rêvée » du cinéma, grâce à son Festival d’octobre, est aussi la cité où furent tournés - comme l’a si bien montré Thierry Frémaux - quelques-uns des premiers films de l’Histoire du Septième Art. C’est également à Lyon que, 2 rue de la République, furent projetées le 25 janvier 1896, les premières réalisations cinématographiques, juste après Paris.
1/ Les salles de cinéma de Lyon
À Lyon, comme partout en France, « l’art de voir fut d’abord un art de foire » et les noms de Jérôme Dulaar et de Melchior (Pinard) s’imposent immédiatement à l’historien ! Ces forains projetaient sur des draps passés au lait de chaux de petits films achetés notamment à Charles Pathé, l’un des deux pionniers (avec Léon Gaumont) de l’industrie du cinéma. Dulaar comme Melchior finirent par se sédentariser.
Au départ, sur l’avenir de cette invention subsistaient bien des doutes, ce qui explique pour les salles un taux élevé de « mortalité infantile » mais surtout une polyvalence qui dura, parfois, fort longtemps. Beaucoup de salles de spectacles ne furent pas, d’entrée de jeu, complétement vouées au cinéma : le Septième Art y fit bon ménage, notamment avec le music-hall. D’ailleurs, longtemps, dans les annonces du « Progrès », music-hall et cinéma furent présentés sous la même rubrique.
Comme l’a bien montré Renaud Chapelain, le système dominant de distribution de Pathé et de Gaumont ne fit pas obstacle à une stupéfiante floraison de cinémas de moindre importance, « commerces de proximité » ou cinémas paroissiaux. Mais à ceux-là échappaient, lors de leurs sorties, les films majeurs, monopolisés par les « grandes surfaces » de la presqu’île.
En vue cavalière, disons que, pour toutes ces salles, il y eut deux grands tournants : l’arrivée du cinéma « sonore et parlant » au début des années trente et la mutation des années 1980, explicable par de multiples facteurs : présence en nombre de téléviseurs dans les foyers, politique agressive de l’UGC passé au secteur privé en 1971, rapprochement des deux vieux concurrents Gaumont et Pathé.
L’arrivée du cinéma parlant (premier film à Lyon au « Tivoli », en mars 1929) décida nombre de propriétaires de salles jusqu’ici polyvalentes à passer entièrement au cinéma. Se développa aussi la pratique du « cinéma permanent », que Jean Cocteau fustigeait en 1951. Bertrand Tavernier nous a conté, dans ses livres ou films de souvenirs, de pittoresques anecdotes sur la vie de ces cinémas permanents lyonnais, par exemple le « Splendor », rue Puits Gaillot. Le « permanent » donnait tout son sens au métier des « ouvreuses » et à leurs deux outils de travail : la lampe électrique et le panier de friandises. Dans son « Dictionnaire amoureux du cinéma », Jean Tulard regrette la disparition de ces animatrices de la pénombre.
De grands et beaux cinémas, souvent proches les uns des autres, ornaient le centre de Lyon : Royal-Aubert, Majestic, Tivoli, Scala, Grolée et Ciné-journal. La modernisation du Pathé-Palace, qui s’appelait alors le Pathé-Nathan, retint, en 1933, l’attention des journaux parisiens : 1 800 places et… la climatisation ! Sur la rive gauche, on admirait le « Lumina-Gaumont », ancienne brasserie (elle en gardait le profil, cours Vitton) et l’« Eldorado » (cours Gambetta) avec sa magnifique salle qui, ultérieurement, servit de décor pour le film « La chair de l’orchidée ». Saluons aussi le « Chanteclair » sur le boulevard de la Croix-Rousse !
La création de multiplex - où selon le slogan de l’UGC : on partage « plus que du cinéma » - a transformé, autour de l’année-pivot 1985, le centre de Lyon en un cimetière de cinémas. L’un d’entre eux a fait place à un marchand de chaussures, un autre à un centre dentaire. Un troisième a muté en un grand commerce de produits pour dessinateurs et peintres. Et l’entrée, autrefois destinée aux spectateurs de l’« UGC Concorde » est devenue celle des marchandises du magasin Habitat. Quant à l’ex-Scala, rebaptisée « Les 8 nefs », morte plus tardivement, elle laisse une sorte de friche au cœur de la Presqu’ile. Ailleurs, le « Lumina-Gaumont », le « Chanteclair » et l’ « Eldorado » ont été purement et simplement rasés.
Trois salles d’aujourd’hui me semblent mériter une mention particulière. Le « Pathé-Bellecour » qui, au centre de Lyon, est le grand témoin des heures glorieuses d’avant et d’après la Seconde guerre mondiale. Le « Comédia » (avenue Berthelot, juste en face du bâtiment où furent torturés tant de résistants), réquisitionné par les Allemands en 1943, détruit par le bombardement de mai 1944, reconstruit et repris par l’UGC, abandonné et laissé pour mort mais revenu à la vie et même agrandi. Enfin le valeureux cinéma « Saint-Denis », vestige bien vivant à la fois des cinémas paroissiaux et des « commerces de proximité » de surcroit modèle pour d’autres cinémas associatifs de la banlieue lyonnaise.
Depuis quelques années, le dynamique Institut Lumière propose non seulement une belle salle, rue du Premier film, mais a repris et modernisé trois salles au long parcours (Terreaux, Bellecour et Fourmi), dans la droite ligne des cinémas d’Art et d’essai.
2/ Lyon dans le cinéma
Aucun des films tournés à Lyon ne figure au box-office des cent premiers films français. Il est vrai que les réalisations d’avant 1945 ne comptent guère et que le gros rire ne sied pas à l’ancienne capitale des Gaules. Rien de comparable au Gendarme de Saint-Tropez ! Le prouve le ratage de « La Divine poursuite » de Michel Deville, un réalisateur d’ordinaire si subtil. Toutefois, « L’Armée des ombres », qui montre magistralement les heurs et malheurs d’un mouvement de Résistance, est un film bien placé dans le classement des œuvres programmées à la télévision.
Comme Philippe Roger l’a bien souligné (Lyon, lumière des ombres), le rôle de Lyon en tant que « capitale de la Résistance » a suscité comme jamais après 1945, l’intérêt des réalisateurs. Ce fut d’abord « Un revenant », qui reprenait une ténébreuse histoire criminelle de l’entre-deux-guerres, un fait divers que le romancier Henri Béraud avait déplacé dans le temps et dans l’espace pour son roman « Ciel de suie ». Autre revenant : Louis Jouvet, figure centrale du film !
L’année suivante, une autre réalisation (Coïncidences) baladait le héros, en quête d’un emploi, dans divers quartiers de Lyon.
Outre « L’armée des ombres », la Résistance lyonnaise suscita d’autres productions, dont le film de Bresson : « Un condamné à mort s’est échappé », reconstitution fidèle, dans la prison Montluc, de la préparation et de l’évasion du résistant Henry Devigny. Interprété par des acteurs quasiment inconnus, ce film, épuré et presque mystique, est un pur chef d’œuvre.
Le témoignage de Lucie Aubrac, « Ils partiront dans l’ivresse » fut l’objet de deux films. La sortie du premier « Boulevard des Hirondelles », retardée faute de distributeur, passa presque inaperçue. Le second « Lucie Aubrac », qui prenait quelques libertés avec l’Histoire, connut un succès modéré.
D’autres productions tournèrent autour des histoires de gendarmes et de voleurs, ou plutôt de « flics et de voyous », pour parler comme les deux frères Papet, natifs de Caluire - l’un flic, l’autre voyou- dont l’histoire fut romancée dans le film « Les liens du sang ». C’était déjà le même schéma dans « Les voleurs », deux frères dans des camps adverses, produit quelques années plus tôt. Quant au film « Les Lyonnais », à partir du témoignage d’Edmond Vidal, « Pour une poignée de cerises », il complète bien cette série policière.
On pourrait, certes, évoquer tous les titres, minutieusement recensés dans la publication de Bruno Thèvenon : « Lyon au cinéma ». Mais nous préférons parler, fut-ce brièvement, des œuvres de réalisateurs lyonnais et pour commencer de Bertrand Tavernier. Pour lui, « tourner à Lyon était un pèlerinage. » Il fit ce pèlerinage, soutenu par Philippe Noiret, dès son premier film « L’Horloger de Saint Paul », en 1974. Il continua avec « Une semaine de vacances », en 1980, histoire d’une enseignante en déprime, inspirée par le livre de Duneton « Je suis comme une truie qui doute ». Et même dans un film qui se passe outre-Atlantique, (« Autour de minuit »), Tavernier ne peut s’empêcher de faire faire à son héros un sympathique petit tour à Lyon.
Dans deux réalisations assez éloignées l’une de l’autre : « Coup de foudre » et « Pour une femme », Diane Kurys a narré quelques moments forts et douloureux de l’histoire à Lyon de ses parents, un couple plutôt mal assorti. Dans son roman, « Gamines », Sylvie Testud parle également de ses parents séparés après la naissance d’une troisième fille. Notre lyonnaise figure parmi les actrices du film tiré de son livre, délicatement porté à l’écran par Eléonore Faucher. Quant à Jacques Deray, il plante son décor dans un immeuble de la place Bellecour pour un huis clos étouffant : « Un crime ».
3/ Ombres et lumières
Quelle est l’image de Lyon à travers ces réalisations et bien d’autres ? Cette image est ambivalente.
La ville n’est souvent qu’une étape au cours d’une cavale (« L’insoumis », « La sirène du Mississipi ») ou lors d’une permission de taulardes (« Au pays des Juliets »). Avec « Regarde les hommes tomber », Lyon n’entre en scène que pour que s’accomplisse un crime de sang !
Si l’on prend en compte les films de flics et de voyous, précédemment cités, et quelques autres comme « Vielle canaille », on imagine aisément une première image angoissante de Lyon : clandestinité, planques, prison, commissariats, Palais de justice…
Plus ambiguë, la ville « des secrets et du repli intérieur » pointée par André Téchiné. Les rues étroites du Vieux Lyon, les escaliers qui dégringolent de la Croix rousse sont autant de motifs d’heureuses surprises ou de peurs. « La ville m’apporte son mystère » confesse le réalisateur lyonnais Jacques Deray.
Mais la présence de deux fleuves, qui sont les éléments les plus souvent filmés (et la Saône deux fois plus que le Rhône) donne à Lyon des reflets inégalés, tout comme son ciel changeant, parfois « lavé de pluie ». C’est la « qualité rare de la lumière » qui avait attiré à Lyon le metteur en scène André Cayatte pour « Verdict ».
Michel Deville, cité par Bruno Thèvenon, résume excellement le sentiment général : « Ville aux ressources inépuisables, photogénique par excellence, avec ses reflets d’eau, de lumière et son architecture hétéroclite. » Des années plus tôt, un personnage du film « Un Revenant » avait affirmé : « Les peintres lyonnais ne quittent jamais Lyon. Ils savent très bien qu’ici, ils ne manqueront jamais de paysages et qu’ils n’en trouveront pas de plus beaux ailleurs ».
Deux films, sortis en 2019, pourraient symboliser cette ambivalence de Lyon : « Grâce à Dieu », côté sombre (pédophilie et procès) et plus souriant : « Alice et le Maire », comédie douce-amère sur l’usure du pouvoir. Ces deux réalisations nous offrent de splendides paysages lyonnais, notamment de Fourvière.
Un dernier mot pour redire le succès croissant du « Festival Lumière », belle manifestation « patrimoniale ». Hommage donc à ses créateurs, organisateurs et programmateurs ! Mais hommage aussi à ses fidèles bénévoles et aux spectateurs lyonnais si nombreux et si vibrants !
Jean Charles BONNET
Sortie automnale
08/10/19
Les conditions étaient favorables pour réussir notre sortie : temps idéal, car confortable, chauffeur prévenant et groupe motivé.
Le village de Saint-Antoine et son abbaye
Situé en bordure de la forêt de Chambaran, à la limite de la Drôme, le village de Saint-Antoine fait partie des joyaux du patrimoine Rhône-Alpin. Inscrit aux monuments historiques depuis 1840, le site a conservé de riches témoignages du passé. C’est le seul village de l’Isère labellisé « Plus beaux villages de France ».
Notre guide nous attend au pied du car et nous fait traverser le village et ses siècles d’histoire. Aux côtés de l’imposante abbaye se côtoient, dans le faubourg, les simples maisons à colombage en torchis ou en galets à pans de bois de châtaignier où vivaient, au bord du Lioran, les tanneurs et les vignerons.
Trois artères parallèles, les corsières, traversées par des goulets (rues étroites parfois couvertes) permettaient de faire la jonction entre le Bourg Bas, véritable cœur économique avec le four banal, la halle, les tavernes, les échoppes et le Bourg Haut où vivaient les notaires, les notables, les seigneurs. Les maisons sont alors des demeures élégantes, aux façades percées de fenêtres à meneaux et décorées plus tard de génoises. Au XVIIIe siècle s’installent de puissantes manufactures de soie qui exigent de grands bâtiments. Beaucoup de constructions sont en tuf, pierre locale née de sources pétrifiantes.
Après une ascension lente et progressive, nous arrivons au pied d’un grand escalier menant à l’abbatiale. Cette entrée émouvante était réservée aux pèlerins. Nous sommes impressionnés par cette église, témoin d’une histoire extraordinaire qui a commencé au XIe siècle, au moment d’une grande fièvre religieuse et bâtisseuse. Le pays s’est recouvert d’un blanc manteau d’églises en pierre, d’églises sanctuaires où l’on vénérait des saints et des reliques. Ici, ce sont celles de Saint Antoine l’Egyptien rapportées en 1070 par le seigneur local Geilin. C’était un saint populaire anachorète qui soignait les maladies. Le premier monastère construit est confié aux Bénédictins. L’édification de l’abbatiale commence au XIIIe siècle et se poursuit jusqu’au XVe car les reliques attirent une foule de malades et de pauvres gens. En 1217, la confrérie des Frères de l’Aumône, qui soigne les personnes atteintes du mal des Ardents et des épidémies de l’époque, devient l’ordre de Saint-Antoine. Les Antonins fondent des hospices dans toute l’Europe. Dans cette abbatiale viendront s’agenouiller devant les reliques de Saint- Antoine des empereurs, des papes et des rois de France.
Une terrasse artificielle soutient l’édifice. C’est une abbatiale horizontale de style gothique flamboyant. L’ensemble est saisissant. Le portail central est décoré de statuettes sans tête rappelant les guerres de religion, ici le passage des troupes du Baron des Adrets. L’intérieur est gigantesque : 62 m de long, 36 m de large et surtout une belle lumière grâce à des verrières à quadruple meneaux (au lieu de rosaces). La nef possède 7 travées et une multitude de chapelles dont certaines ont conservé des fresques des XVe et XVIe siècles. Quatre-vingt-dix-sept stalles meublent le chœur ainsi que dix tapisseries d’Aubusson. Partout les armoiries des Antonins reconnaissables par un T (ou TAU) sont peintes sur les murs. Le maître Autel, conçu comme un mausolée de marbre abrite la chasse de Saint6Antoine couverte d’argent repoussé (XVIIe siècle)
Dans la salle du Trésor, un Christ sculpté dans de l’ivoire du XVIe siècle, célèbre par son expression d’agonie. On y trouve aussi des instruments de chirurgie et un chapier en chêne de Hongrie.
Le repas sur place au « Restaurant de l’Abbaye » est raffiné et bio, les mets sont joliment présentés. Nous redescendons vers le car en admirant encore le village, la vue et en découvrant la porte d’entrée en tuiles vernissées réservée aux personnalités de l’époque. Nous quittons ce lieu à regret.
Le Palais Idéal du facteur Cheval
Par une route départementale bucolique, la campagne vallonnée et ses prés verdoyants offrent un beau spectacle. Nous arrivons à Hauterives pour visiter le Palais du facteur Cheval. Sur un quadrilatère d’environ 300 m2 s’élève une construction d’une dizaine de mètres de haut hérissée d’étranges ornements : voici le Palais Idéal, œuvre naïve et étonnante. La vie du facteur Cheval est à la fois tragique et incroyable. Cet homme est hanté par des rêves de palais. Il lit beaucoup les magazines de l’époque : « les Veillées des chaumières », « la Grande Illustration ».
Un jour, en 1879, à 43 ans, après avoir trébuché sur sa « pierre d’achoppement », il décide d’entreprendre sa construction. Il va y consacrer trente-trois années de sa vie pour modeler ce monument d’obstination inspiré par la nature et ses lectures. En 1912, après l’achèvement de son œuvre, il lance un défi au monde : « 1879-1912, 10 000 journées, 93 000 heures, 33 ans d’épreuves, plus opiniâtre que moi se mette à l’œuvre ». Son œuvre sera classée en 1969 par l’écrivain et ministre André Malraux qui dira : « Il serait enfantin de ne pas classer la seule architecture naïve du monde quand c’est nous qui avons la chance de la posséder ».
La façade Est du palais se présente à nous avec ses trois géants qui ressemblent à ceux de l’Ile de Pâques. Ce sont César, Archimède et Vercingétorix. Un clin d’œil à l’histoire et à la science.
Sur la façade Ouest, le facteur Cheval fait cohabiter les cultures : un temple hindou, un chalet suisse, la Maison Blanche, un château-fort. Le monde entier avec ses monuments s’offre à nous. Le Sud est consacré aux pierres qui lui tiennent à cœur. Le Nord voit l’achèvement de son art avec des sculptures d’animaux de figures étranges et l’évocation du paradis de la vie et de la mort.
Il faut accéder à la terrasse par un escalier sculpté pour découvrir dans la galerie des inscriptions écrites d’une belle main qui rappellent ses idéaux. Le Belvédère, que le facteur avait construit pour admirer son œuvre, permet de découvrir un spectacle particulièrement beau au soleil couchant et c’est avec plaisir que nous jetons un dernier coup d’œil sur ce monument insolite.
Le village se moquait de cet architecte de l’inutile. Son vœu de faire de son palais son tombeau ne sera pas exaucé ; il repose dans un monument qu’il a construit lui-même au cimetière du village, de 1914 à 1922, dans le style de son palais : le tombeau du silence et du repos sans fin. Il meurt en 1924.
Michèle Antignac
Photos Michel Gurgo et Jean-Marie Pallier
Voyage en Aveyron du 8 au 13 septembre 2019
13/09/19
Nous n’avons mis qu’une matinée pour atteindre le but de notre voyage. Après avoir traversé l’Auvergne, nous voici déjà presque dans le midi, dans cette région occitane riche en découvertes. Le département de l’Aveyron s’honore d’un passé glorieux particulièrement au Moyen Âge, période troublée mais féconde au plan architectural et culturel. Les paysages aux reliefs de plateaux creusés de gorges voient fleurir les châteaux et les cités carrefours à cette période où le commerce et l’artisanat enrichissaient les habitants. Il n’en est plus de même aujourd’hui. C’est dire que nous avons été à la fois émerveillés et aussi un peu amers de voir ces cités, autrefois florissantes, aujourd’hui en déshérence, tout particulièrement dans les centres villes. À chaque étape sera évoqué un artisan voire une industrie anciennement très prospère et qui a soit disparu, soit a subsisté essentiellement grâce au regain d’intérêt pour les savoir-faire traditionnels. Voyager en Aveyron, c’est pénétrer dans cette France profonde naguère riche et peuplée et qui vit aujourd’hui, même si l’agriculture et l’industrie sont encore présentes, en grande partie du tourisme. Nous avons été séduits et dans le recueil des activités 2019, de nombreux « coups de cœur » seront évoqués (marqués*) pour décrire ces lieux attractifs. On retracera ici les principales étapes de cet itinéraire.
En arrivant à Espalion, nous découvrons les rives du Lot bordées par d’anciennes maisons de tanneurs, avec leurs pierres plates, donnant sur le fleuve et le célèbre « Pont Vieux » bien typique de l’époque moyenâgeuse. Un petit tour en centre-ville pour admirer les églises : l’Eglise Saint-Jean qui abrite le Musée Joseph Vaylet des « Arts et traditions locales », la chapelle des pénitents avec sa façade de grès rose et les rives du Lot bordés par le Vieux Palais de style Renaissance. La ville est un lieu important sur la route de Saint-Jacques comme beaucoup d’autres que nous visiterons.La chapelle de Perse aux environs vaut le détour. Construite autour de l’an mil, c’est un bijou de l’art roman dont le grès rose fait l’originalité.
Sur la route de Rodez, une halte impressionnante : le « Trou de Bozouls »*, canyon profond, lieu de refuge et de fortifications depuis le IXe siècle. L’occasion de réviser quelques notions de géologie et d’histoire naturelle devant cette merveille de la nature. Nous nous installons à Rodez pour rayonner ensuite dans le département.
Notre première visite va nous conduire tout au sud à la cité de La Couvertoirade*, cité templière et hospitalière dont les chevaliers ont été les bâtisseurs et les gardiens depuis le XIIe siècle. C’est un remarquable ensemble villageois avec son château, son église et ses ruelles qui nous replongent dans l’atmosphère du Moyen Âge particulièrement en faisant le tour des remparts.
Ce sera ensuite une halte touristique et gourmande au village de Roquefort*. Nous allons naviguer dans les profondeurs de la roche le long des « fleurines », failles qui permettent la circulation de l’air pour la fabrication du fromage longuement détaillée par notre guide. Il ne reste plus qu’à acquérir quelques bons souvenirs gustatifs.
N’oublions pas le passage au viaduc de Millau*, chef d’œuvre d’architecture moderne.
La ville de Rodez valait une visite d’une journée. La cité des Ruthènes, bâtie sur un promontoire, se situait au XIe siècle au croisement de deux axes importants de circulation sur une hauteur au bord de l’Aveyron. Les constructions à pans de bois étaient entourées de remparts. Deux cités vont rapidement s’édifier et se concurrencer : la Cité, fief de l’évêque et le Bourg qui abritait l’activité marchande. Quatre foires se tenaient au Moyen Âge dans la ville dont l’Âge d’Or se situe aux XIVe et XVe siècles.
Si la place de la cité, malheureusement en travaux, nous empêche d’admirer l’ensemble de ses maisons anciennes, le quartier ne manque pas d’attraits en particulier la célèbre cathédrale*, très originale, de style gothique méridional, construite en plusieurs étapes. Sa silhouette de grès rose, imposante est visible à plus de trente lieues. La façade ouest est austère mais le portail d’entrée situé sur le côté est de belle facture gothique flamboyant ainsi que le clocher dentelé haut de 87 m. L’intérieur abrite une croisée d’ogives et des voûtes de 30 m de hauteur, imposantes et dépouillées contrastant avec les chapelles latérales plus décorées. Puis, au fil des ruelles étroites, nous gagnons le quartier du Bourg. Nous admirons au passage les maisons avec leurs façades en croisées de bois plaquées de minces dalles de grès. Les hôtels particuliers, tels que la Maison Benoit ou la maison Canoniale, donnent une idée de la richesse de la ville au Moyen Âge. La tour de la maison Guitard, partiellement en ruine, est l’unique, rescapée des tours civiles médiévales, Après le passage Mazel, vestige d’un marché couvert qui nous rappelle les traboules, la place du Bourg, offre un bel ensemble de maisons en encorbellement. Celle de l’Annonciation avec sa tour d’angle de style Renaissance et plus loin la maison dite d’Armagnac avec sa façade ornée de médaillons de couples à l’antique, offrent de beaux exemples de style Renaissance. Nous arrivons au cœur de la cité : la place de l’Olmet avec l’hôtel Le Normand d’Ayssières du XVIIIe siècle, siège du conseil départemental, et le cinéma dont la façade style années trente remplace celle d’un ancien couvent. La visite du Musée Fenaille* dans un bel hôtel Renaissance, avec sa collection de statues-menhirs et celle du Musée Soulages à l’architecture ultra moderne qui abrite une importante collection des œuvres de ce peintre du « noir », occuperont le reste de notre journée.
Partons à la découverte des châteaux et cités fortifiées du département. C’est au fil des rivières et sur des promontoires que les bâtisseurs du Moyen Âge se sont installés. Le château et la Cité d’Estaing sont au bord du Lot. Du château, sur son éperon rocheux, on peut admirer la cité, l’église médiévale et le pont sur la rivière.
Ancienne propriété des seigneurs d’Estaing dont la lignée a servi les rois de France, elle abrite maintenant la fondation Valery Giscard d’Estaing. Une exposition est consacrée à la vie et à l’œuvre de l’ancien président de la République qui y séjourne quelquefois.
Une halte prestigieuse et renommée nous attend à Conques*. Ce site est classé parmi « Les plus beaux villages de France ». Cette étape incontournable sur la route de Saint-Jacques se niche dans un cadre naturel préservé. Il est particulièrement célèbre pour son abbatiale romane avec son tympan du Jugement dernier et son Trésor.
La journée se termine par le château de Belcastel du Xe siècle restauré par l’architecte François Pouillon. Nous grimpons vers le site perché pour franchir les douves et visiter les salles restaurées, la chapelle et la salle des gardes et admirer la vue sur le village pittoresque qui date du VIIe siècle avec le pont ancien sur l’Aveyron.
Il fallait aussi ne pas manquer la visite de quelques villes anciennes qui ont été des cités importantes de la région du Rouergue : la bastide de Villefranche-de-Rouergue*, fondée au XIIIe siècle est bâtie en plan quadrillé. La collégiale gothique se situe sur la place du marché entourée d’arcades où nous allons flâner au milieu des étals colorés et bruyants. Nous ne manquerons pas de visiter la chapelle des pénitents noirs de style baroque « flamboyant ».
Bastide de Villefranche de Rouergue et Cité de Najac
Toute différente est la forteresse de Najac*, cité castrale défensive des comtes de Toulouse avec sa grande rue qui serpente en montant vers le château perché sur un piton rocheux. En traversant les trois quartiers délimités par des portes, on visite l’église de Saint-Jean l’Evangéliste.
Nous terminons notre escapade par la petite ville de Laguiole connue pour son savoir-faire dans l’artisanat du métal mais qui honore le bœuf de l’Aubrac sur sa place principale. La fabrication du célèbre couteau ne sera plus un secret pour nous après la visite de cette fabrique ancestrale qui continue la tradition.
Grâce à la bienveillance de notre « chauffeure », nous allons voir au retour le viaduc de Garabit. C’est un bien beau voyage qui se termine.
Jacqueline Dauphin
Photos Jacqueline Dauphin
Un diaporama des autres sites visités
Voyage en Pologne du 16 au 22 juin 2019
22/06/19
Dès que notre guide Agnieszka nous prend en main à notre arrivée à Varsovie, nous sommes plongés dans l’atmosphère du pays ; le martyre est un élément majeur de l’histoire de la Pologne. Trois éléments dans cette histoire sur fond de fierté nationale : les invasions et la mouvance des frontières voire la disparition du pays, la résistance du peuple polonais et le martyre des juifs. C’est pourquoi nous verrons beaucoup de monuments, de statues de héros, d’églises aussi car le catholicisme incarne l’identité de la Pologne. Le patrimoine polonais n’en est pas moins riche au plan culturel et très ancré dans l’histoire européenne par ses palais, architectures urbaines et institutions diverses que nous aurons le loisir de visiter. C’est la seconde guerre mondiale qui est la plus présente dans la mémoire polonaise actuelle. L’occupation russe allemande et autrichienne au cours des siècles précédents sera surtout évoquée dans les musées avec des tableaux représentatifs de l’héroïsme polonais et de sa contribution à l’histoire de l’Europe. N’oublions pas le héros romantique cher au cœur des Polonais : Frédéric Chopin dont les « Polonaises » suscitent l’émotion et le savant Copernic, fierté du pays.
Dans le car qui nous conduit vers notre première visite les paroles de notre guide sur la ville de Varsovie sont celles-ci : Varsovie est une ville qui a été détruite presque entièrement pendant la seconde guerre mondiale. Si la ville qui, compte aujourd’hui 2 millions d’habitants, a l’aspect d’une capitale moderne avec ses gratte-ciel et sa circulation, tout au long de notre premier parcours, nous serons vite rattrapés par le passé en arrivant au Musée POLIN. Ce musée ultra moderne construit de 1995 à 2015 retrace l’histoire et le martyre des Juifs de Pologne. Dans le jardin qui l’entoure, le monument intitulé « Le peuple juif à ses guerriers » érigé en 1948 présente les deux faces de l’histoire, la bravoure de ceux qui ont lutté et à l’envers le martyre de ceux qui ont subi l’holocauste. La statue de Jan Karski rappelle que des Polonais ont sauvé des Juifs. Tout au long du parcours, on évoquera l’histoire des 400 000 Juifs qui habitaient Varsovie sur les 3 millions que comptait la Pologne, le ghetto et sa révolte en 1943, le massacre des officiers polonais à Treblinka.
Après avoir admiré de notre hôtel le gratte-ciel stalinien conservé du Palais de la culture, au milieu des tours ultra modernes, la visite de Varsovie commence par le monument aux héros de l’insurrection de 1944. Cette lutte acharnée et désespérée s’est terminée dans le sang juste avant l’occupation du pays par l’armée rouge. Elle est évoquée avec amertume au regard des années de régime communiste où le pays a souffert.
Nous arrivons aux remparts de briques rouges avec leur barbacane imposante avant d’aborder le cœur de la vieille ville entièrement reconstruit à l’identique en commençant par la place du Marché aux façades surélevées colorées et pittoresques. Le centre, occupé par des cafés aux vasques fleuries réserve une place à la petite sirène, symbole de la défense de la ville. Plus loin, La colonne Sigismond se dresse sur une perspective large allant du château à l’allée royale, prestigieuse avenue qui relie la vieille ville au château de Wilanow.
Après une incursion pour admirer les rives de la Vistule, nous parcourons les rues pittoresques de la vieille ville avec ses nombreuses églises baroques et sa cathédrale, qui abrite les plaques commémoratives des héros patriotes, avant de nous diriger vers le Parc Lazienki*. Nous commençons par la statue de Chopin*. Nous cheminons à travers le parc pour arriver à l’orangerie puis au Palais sur l’Ile du roi Poniatowski sur le beau plan d’eau où flânent les embarcations.
La promenade se termine par le palais Wilanow, le « Versailles polonais » merveille de l’art baroque marqué par la personnalité du roi Jean III Sobieski. Avant de visiter le château transformé en musée avec de très belles salles abritant du mobilier et une galerie de tableaux mêlant portraits et paysages, nous faisons le tour des abords du château, du jardin à l’italienne et du parc romantique à l’anglaise agrémenté d’une pagode. Le soir, nous assistons à un concert de Chopin*. Ce sera un moment de véritable ravissement à l’écoute des valses mazurkas et polonaises les plus célèbres.
Le lendemain commence par la visite du Château Royal, fidèle témoin de l’histoire de la Pologne depuis le XVIe siècle où régnèrent les rois, élus par la noblesse, de la République des deux nations : la Pologne et la Lituanie où une constitution fut votée en 1791. Maintes fois dévasté et pillé par les puissances qui ont occupé la Pologne, en particulier les Russes, il a abrité les gouvernements successifs avant d’être totalement détruit puis reconstruit après la seconde guerre mondiale. Ses deux façades sont différentes : coté Vistule, façade classique et jardin ; côté place, façade unie de brique rouge. À l’intérieur, on admire la salle du trône, les portraits des rois parmi lesquels Henri de Valois, les appartements royaux mais aussi une belle galerie de peintures avec notamment deux toiles originales de Rembrandt et des vues de la ville peintes par Canaletto (en réalité Bernardo Bellotto).
Nous prenons ensuite la route vers Cracovie avec une halte au sanctuaire de Jasna Góra à Czestochowa qui abrite la Vierge Noire. Ce sanctuaire, dont les origines remontent au XIVe siècle, est très fréquenté en particulier en raison de la présence du tableau de la Vierge Noire. Le monastère qui a subi les assauts au cours des siècles des Suédois et des Hussites a résisté aux pillages et a su conserver cette icône grâce aux restaurations successives des rois de Pologne. C’est l’emblème de la reconnaissance de la Pologne à Notre Dame. Les Polonais, comme les étrangers, la vénèrent en ce lieu, la foi catholique étant un élément de l’identité polonaise
Nous voici à Cracovie, la ville aux 104 églises, heureusement préservée des destructions du XXe siècle. La ville est très ancienne, on trouve son nom au VIIIe siècle comme cité fortifiée de l’Etat des Vislanes. Se libérant de l’emprise des ordres teutoniques, marquée par l’hommage du grand maître sur la grande place du marché de Cracovie au roi Sigismond 1er, elle connut une apogée militaire et économique devenant capitale de la Pologne sous la dynastie des Piast et des Jagellon. À son apogée au XVIe siècle, elle rayonne au plan culturel avec son Université Javellonne* qui s’honore d’abriter le savant Copernic, elle participe activement à la Renaissance et à l’humanisme en Europe. Elle a gardé tout son attrait aux périodes sombres de l’histoire de la Pologne avant de connaitre la persécution des Juifs au XXe siècle.
La vieille ville
Notre hôtel se situe à la limite de la vieille ville que nous abordons par les remparts. Cette enceinte protégeait la ville au Moyen Âge des incursions des Tatars avec 47 tours et huit portes. Détruits au XVIIIe siècle, les remparts ont fait place au Parc des Planty. Il n’en reste que la portion de muraille attenante à la porte Saint Florian et trois tours dites des menuisiers, des charpentiers et des merciers. Nous pénétrons sur la place du Marché* divisée en deux par la Halle aux Draps.
L’église gothique de Sainte Marie* dresse ses deux tours dissymétriques.
Cracovie s’enorgueillit de son Université Jagellonne* qui date du XVe siècle : le Collégium Maius et le Collégium Novum.
Nous visitons encore l’église Sainte Anne, église universitaire de style baroque chargé voire surchargée d’or et de stucs avec un maître autel à colonnes, une chaire décorée de motifs d’angelots et le remarquable tombeau de Saint Jean de Kęty : un sarcophage porté par quatre personnages représentant la philosophie, la théologie, le droit et la médecine. L’église des Franciscains de style néogothique abrite le vitrail moderne de la création du monde et une représentation de Maximilian Kolbe, martyr déporté à Auschwitz qui sauva la vie d’un père de famille. Signalons encore sur Ulica Grodzka, parcours touristique obligé, l’église Saint Pierre et Paul de style baroque avec la représentation en façade des apôtres et qui fait face à l’église Saint André dans une magnifique perspective.
Notre périple de la vieille ville s’achève par l’origine même de la ville de Cracovie : la colline du Wawell qui abrite la cathédrale et le Château Royal*.
Les lieux de mémoire des Juifs de Cracovie
Les Juifs étaient établis dans le quartier du Kazimierz situé dans une anse de la Vistule. Ce territoire leur avait été accordé comme ville autonome par le roi Casimir le Grand au XIVe siècle. Ils y demeurèrent jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Ce quartier est empreint d’une atmosphère particulière où la culture juive renaît. Nous visiterons la synagogue et le cimetière de Remuh et ses tombes très anciennes à la belle architecture. Le mur des lamentations s’orne des fragments de tombeaux anciens. Quelques sépultures ont été restaurées dont celle de Remuh, philosophe et rabbin du XVIe siècle.
La mémoire des Juifs, c’est aussi les traces du ghetto où sur 20 hectares, entre des murs dont certains vestiges sont conservés, ont été parquées environ 3 000 personnes. Il existait heureusement certains hommes qui tentèrent de sauver les juifs. C’est ce que nous découvrons dans l’ancienne usine Schindler* transformée en musée. Le comble de l’émotion sera la visite du camp d’extermination d’Auschwitz Birkenau où la tristesse nous étreint devant les lieux où les souvenirs de la vie atroce des détenus sont à la limite de l’insoutenable. Nous avons marqué notre passage par le dépôt d’une bougie.
Ceux qui ne nous ont pas accompagnés à Auschwitz ont visité la basilique des Paulins* et la crypte des grands hommes*. Ils se sont rendus également au musée Europeum*.
Quelques visites encore
La mine de sel gemme Wieliczka*, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, est un des plus anciens témoignages de l’exploitation de sel.
La ville nouvelle de Nowa Huta aux environs de Cracovie est le symbole de la ville idéale sous le communisme. Elle servait de résidence aux ouvriers du complexe sidérurgique destiné à relancer une industrie qui faute d’aide du plan Marshall devait tout à l’aide des Russes. La ville est belle car les ouvriers sont considérés comme les rois de la société communiste. Le quartier est en pleine renaissance. Nous visitons l’église de l’Arche du Seigneur construite par les habitants contre le pouvoir communiste. Elle présente une architecture originale avant-gardiste avec son fronton de béton en forme de voile et un beau décor intérieur moderne : crucifix chemin de croix et autel.
Ce compte rendu est un survol de nos visites. Vous trouverez dans les différents « coups de cœur », marqués d’une*, du recueil de nos activités des compléments plus détaillés et des impressions personnelles.
Jacqueline Dauphin
Photos Michel Gurgo et Jean-Marie Pallier
Cérémonie de remise des prix départementaux 2019
29/05/19
La cérémonie de remise des prix organisée par la Section du Rhône et de la Métropole de Lyon de l’AMOPA a réuni environ 500 personnes dans les salons de l’Hôtel de Ville de Lyon, le 29 mai 2019.
Personnalités, représentants des collectivités locales, partenaires, chefs d’établissement, professeurs et maîtres de stage ainsi que les membres du bureau de l’AMOPA ont félicité et récompensé les lauréats, accompagnés de leur famille, pour un moment exceptionnel.
Monsieur Franck LEVY, adjoint représentant Monsieur le Maire de Lyon, se réjouit de nous accueillir dans les magnifiques salons de l’hôtel de ville et félicite l’association de ses actions vers la jeunesse. Il remercie le public de sa présence et félicite les lauréats.
Le Président Yves QUINTEAU remercie Monsieur le Maire, son représentant ainsi que les personnels qui ont œuvré à la réussite de cette réunion. Il félicite toutes les personnalités présentes ou représentées et excuse celles qui n’ont pu se libérer.
Monsieur Guy CHARLOT, IA-DSDEN se dit heureux de participer chaque année, quand il le peut, à cette distribution des prix et félicite les membres de l’AMOPA pour l’organisation de tous ces concours pour la jeunesse. Il remercie chaleureusement les enseignants et les élèves pour leur engagement.
Le président Yves QUINTEAU présente l’AMOPA en mettant en valeur les actions en faveur de la jeunesse. Il en détaille les contenus ainsi que les publics visés. Il remercie les partenaires publics et privés qui soutiennent l’association par leurs dons et les membres bénévoles qui coordonnent les actions. Il précise et explique ensuite le déroulement de la cérémonie en deux temps.
PREMIERE PARTIE :
Remise des prix du concours « Défense et Illustration de la langue française »
Coordonnatrice : Annie MAMECIER-DEMOUNEM
Cette année 2018-2019, 23 établissements ont été primés : 7 écoles primaires, 14 collèges et malheureusement seulement 2 lycées. Le jury composé de Mesdames Roseline ALLINIEU-SEIGNOBOS, Denise FERRERI, Bénédicte REVEYRAND, Nicole RIONDET, Monsieur André DEMEURE coordonné par Annie MAMECIER-DEMOUNEM a reçu 254 copies ; 124 ont été récompensées soit 60% des participants. Le choix est souvent difficile tant les élèves savent nous étonner, nous amuser, nous émouvoir et montrer à quel point les problèmes sociétaux et environnementaux sont au cœur de leurs préoccupations. Parmi les diplômés, 45 élèves ont reçu un prix départemental, 69 un encouragement à l’écriture, 3 un prix de calligraphie et 20 un prix spécial Katarzina.
Un très grand merci à la famille TRYLINSKI, à la librairie DECITRE, aux partenaires qui permettent de récompenser les élèves. Un grand merci à Monsieur l’Inspecteur d’Académie- Directeur Académique des Services de l’Education Nationale Guy CHARLOT qui a pris le temps de remettre tous les prix de ce concours et un merci particulier à Jean-Marie PALLIER qui donne beaucoup de son temps et de son énergie pour solliciter les donateurs.
Un grand merci aux professeurs qui s’investissent avec le soutien des chefs d’établissement et aux élèves pour nous apporter chaque année émotion, sourire, découverte et plaisir de lire les expressions écrites, les jeunes nouvelles ou les poésies. Merci enfin aux parents qui les soutiennent et nous encouragent.
Quelques lauréats du prix « Défense et Illustration de la langue française » en présence de M.l'Inspecteur d'académie et du président de l'AMOPA Rhône et métropole de Lyon
Remise des prix du concours « Bien s’exprimer à l’oral »
Coordonnatrice : Annie MAMECIER-DEMOUNEM
Ce nouveau concours national, expérimental cette année, a connu un vif succès dans la section du Rhône et de la Métropole de Lyon. Les directives nationales sont arrivées tardivement et les consignes, comme l’intitulé du concours ont été modifiés en cours de session. Un grand merci aux professeurs des 4 collèges qui se sont lancés dans cette aventure car le travail était d’envergure. En effet, les établissements devaient sélectionner 2 élèves ou 1 binôme par niveau de classe. Dans un établissement, plus de 100 collégiens ont été volontaires, privant ainsi les enseignants de l’heure du repas pour les auditionner entre les vacances d’hiver et celles de printemps ! Le jury composé de Monsieur Yves QUINTEAU, Madame Roseline ALLINIEU-SEIGNOBOS et Madame Annie MAMECIER-DEMOUNEM s’est déplacé dans chacun des établissements pour classer les élèves retenus. Le travail du jury a été extrêmement intéressant mais rendu très difficile par la sévère sélection qui avait déjà été faite. Que d’émotion ! Que de stress, mais au final, quel bonheur de voir des débats dignes de professionnels ou des défenses de personnages préférés allant de « ma maman » au général DE GAULLE en passant par Harry POTTER ! Au final, le jury a attribué 10 prix départementaux, 11 accessits et 5 diplômes. La vidéo d‘un débat entre deux élèves de 3ème a été envoyée au jury national et a obtenu un prix spécial. Un grand bravo à tous les participants et longue vie à ce concours très apprécié et qui correspond exactement à la demande du Ministère afin d’entraîner les élèves à l’expression orale.
Remise des prix du concours « Nous l’Europe »
Coordonnateurs : Marie-Annie MICHOU-SAUCET et Jean-Louis COPPÉRÉ
De la découverte des peuples européens par des échanges linguistiques et des voyages, à l’implication citoyenne face aux immenses enjeux de l’avenir proche, des projets d’établissement assument cette noble mission d’éducation de l’Ecole et méritent notre reconnaissance. Nous avons été honorés de récompenser des adolescents et leurs maîtres qui contribuent par des initiatives pédagogiques à une compréhension de l’Europe et surtout en cette année scolaire 2018-2019, année d’élections au Parlement de Strasbourg. Nous avons attribué pour le concours départemental, « Nous l’Europe” 2019 trois distinctions.
Un prix départemental rehaussé de la distinction «Elzbieta » est attribué au projet « Débats citoyens/assemblée parlementaire inter-délégués sur l’égalité européenne" du Collège Lucie Aubrac de Givors. Le travail d’exception a été reconnu pour son ampleur, son intérêt et son investissement important dans la formation de collégiens de classes de 4ème à une citoyenneté européenne pleine et entière : confection de la loi pour répondre aux grandes questions du 21ème siècle (en particulier à la responsabilité individuelle avec une égale répartition de droits et devoirs). Le prix et la récompense ont été remis par Krzysztof TRYLINSKI.
Un prix départemental au projet « Affiches » est décerné au Collège André Lassagne de Caluire. Pour seize élèves de la section SEGPA de 4ème, le projet a permis de répondre à leur quête d’estime de soi et d’espoir en l’avenir. Un important travail pédagogique a favorisé leur prise de conscience des notions citoyennes et de la préparation à les défendre. Réalisées par les élèves, des affiches éloquentes et émouvantes parlent de paix, de démocratie, d’union et de liberté « voter pour rester libre ». Les élèves expriment leur foi en l’Europe.
Un encouragement au projet « Voyage découverte de Madrid » est attribué du Collège Simone Veil de Chatillon d’ Azergues. Par une préparation pédagogique culturelle et linguistique approfondie, 45 élèves de 3ème se sont approprié le projet et anticipé le voyage. Leur séjour axé sur la découverte de Madrid s’est inscrit dans une démarche pédagogique originale qui sollicitait leurs ressources de dynamisme et d’intelligence. La découverte des sites importants de Madrid leur a permis de s’enrichir à la fois culturellement et en linguistique en prenant en charge les commentaires en espagnol.
GOÛTER POUR TOUS LES ELEVES DE TOUS LES CONCOURS DANS L’ATRIUM DE L’HOTEL DE VILLE
Plusieurs mercis doivent être adressés aux « travailleurs de l’ombre » :
- Monique ROUGEMONT, Marie-Thérèse PECCEU et Nicole RIONDET pour avoir préparé, organisé et servi le buffet ;
- Jacqueline ABBAL-LOISY, Jacques NOCLIN et Louis SANYAS pour les émargements ;
- Jacqueline DAUPHIN, secrétaire générale, pour avoir veillé à la circulation et aux flux de tous les participants avec sourire et courtoisie.
DEUXIÈME PARTIE
Remise des prix du concours « Palmes de l’apprentissage »
Coordonnateurs : Claire CHANY et Jean-Marie PALLIER
Ce concours se fait en partenariat avec la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Lyon-Rhône et en collaboration avec le Groupement du Rhône des Meilleurs Ouvriers de France. Jean-Marie PALLIER invite successivement sur scène pour une courte allocution Messieurs Alain AUDOUARD, président de la CMA Lyon-Rhône, Gérard CARTET, président des MOF du Rhône et Gabriel PAILLASSON, MOF. Les palmes de l’apprentissage comprennent 4 secteurs : bâtiment, alimentation, fabrication et métiers de service. C’est la 7ème édition de cette distinction spécifique au département du Rhône. Les objectifs sont d’encourager et récompenser des apprentis particulièrement méritants en apprentissage dans les entreprises du Rhône. La sélection se fait sur dossier et entretien avec la prise en compte de l’œuvre présentée à un concours, de la motivation de l’apprenti, de son projet professionnel à court et moyen terme ainsi que de l’environnement du candidat.
Le jury est composé de M. Alain AUDOUARD, M. Gilles GIROUD (3ème vice-président de la CMA Lyon-Rhône), Mme Pascale JOUVENCEAU (CMA Lyon-Rhône), M. Gérard CARTET, M. Gabriel PAILLASSON (fondateur de la coupe du monde de pâtisserie), M. Yves QUINTEAU, M. Jacques NOCLIN (AMOPA), Mme Claire CHANAY et M. Jean-Marie PALLIER.
Cette année, le jury a distingué :
- dans le secteur alimentation Sofiane TREZIERES pour la réalisation d’une vitrine de boucherie ; il est apprenti dans l’entreprise « Boucherie MASSOT » de Lyon ; son maître de stage est M. Didier MASSOT. Il a déjà été plusieurs fois bien classé dans des concours régionaux : 3ème au concours régional du Meilleur Apprenti de France en 2019 et 5ème au concours des Vitrines 2019 de Charolles ;
- dans le secteur alimentation Maxence MOKHBI pour la réalisation d’une œuvre en chocolat et de nombreuses pâtisseries qu’il a présentées au concours régional du Meilleur Apprenti de France en 2019 où il a été classé 1er. Il a été apprenti dans l’entreprise « Gouthé Coloré » de Lyon avec M. NICOLLE pour maître de stage puis dans l’entreprise « Maison Delorme » de Lyon avec M. et Mme DELORME comme maîtres d’apprentissage ;
- dans le secteur bâtiment Nicolas CALAIS pour la réalisation d’une maquette de charpente en bois pour laquelle il a obtenu une médaille d’argent au concours régional du Meilleur Apprenti de France en 2018. Il a fait son apprentissage aux ateliers de la Giraudière à Brussieu puis dans l’entreprise « SARL Jean-François Dubuis » à Theizé ;
- dans le secteur des métiers de service Emma SOGOS pour la création d’un maquillage « tourbillon de fleurs » pour laquelle elle a obtenu une médaille de bronze au concours régional du Meilleur Apprenti de France en 2018. Après un CAP d’esthétique, elle est entrée au CFA et entreprise « Silvya Terrade » de Lyon, avec M. Jonathan LEVY pour maître de stage et après l’obtention d’un brevet professionnel, elle a rejoint l’entreprise « Nocibé » de Vénissieux.
Très sincères félicitations aux 4 lauréats et tous nos remerciements à la CMA du Rhône qui finance ce concours.
Remise du concours « Palmes du Jeune Arbitre »
Coordonnateur : Gérard BOUCHET
Ce concours, organisé en association avec l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS), est destiné à récompenser de jeunes officiels lycéens et collégiens en tant que Jeune Arbitre. Il vise à distinguer l’engagement fondé sur la motivation des élèves en vue de développer un esprit d’entraide, de fraternité et de citoyenneté pratiquant un sport dans le cadre scolaire. Gérard BOUCHET invite M. Dominique LETARD, directeur départemental de l’UNSS, à le rejoindre sur la tribune pour présenter cette troisième édition et remettre aux lauréats un très beau trophée personnalisé. Le jury a récompensé 7 candidats :
- Mahaut BERTHONNEAU en danse Battle Hip-Hop ;
- Emeric MASSIRE en basket ;
- Mamadou Djoulde DIALLO en futsal ;
- Alexandra SAGNARD en rugby à 13 ;
- Enzo MORE en football ;
- Lucas RABASTE en football ;
- Arthur TESSIER en football.
Ces jeunes arbitres ont impressionné l’assistance par leurs parcours d’excellence.
Remise des prix du concours des Mariannes de l’AMOPA
Coordonnateur : Antoine CASTANO
Antoine CASTANO rejoint par Madame Jeannine CREUNET, Présidente du Crédit Mutuel Enseignant et Yves QUINTEAU rappellent les objectifs de ce prix à savoir apporter son concours à l’école pour la transmission des valeurs de la République et promouvoir les valeurs de fraternité et de solidarité au sein de l’Éducation Nationale en valorisant les projets fondés sur l’engagement des élèves dans des actions solidaires ou sur le développement d’attitudes de fraternité. Les critères permettant la sélection des actions sont la mise en œuvre des valeurs de fraternité ou de solidarité, la qualité de l’engagement des élèves dans une action concrète, le nombre d’élèves concernés et enfin la pérennisation du projet. Les lauréats 2019 sont :
- pour un premier prix, le collège Lucie Aubrac de Givors récompensé pour son projet contre le harcèlement scolaire (les élèves ambassadeurs formés à cette thématique sensibilisent non seulement les élèves de leur collège, mais également tous les élèves de CM2 de leur secteur, ils œuvrent également tout au long de l'année pour lutter contre le harcèlement dans leur établissement), ex-aequo avec le collège Vendôme de Lyon qui a entrepris plusieurs collectes et un cross (une collecte pour deux enfants atteints de maladies lisosomales, une collecte de bouchons et surtout un cross organisé pour l'association handichien qui a rapporté 17 000 euros) ;
- pour le second prix, le lycée Juliette Récamier de Lyon pour avoir organisé un accompagnement/soutien d’élèves de lycée par des élèves de CPGE de Rennes ;
- pour le troisième prix, le lycée René Descartes de Saint Genis Laval (vente de "Bleuets", collectes : alimentaire, de vêtements chauds, de lunettes), ex-aequo avec l’ARFA de Limas (Centenaire de la 1ère guerre, concours national de la résistance, 70 ans de la déclaration universelle des Droits de l’Homme - Coiffage de réfugiés du foyer de Notre Dame des sans-abris).
Tous les établissements recevront un buste de Marianne remis à la rentrée au cours d’une cérémonie plus personnalisée.
Remise de la bourse « Scène – Recherche »
Coordonnateurs : Yves QUINTEAU et Jean-François JAL (Président de l’Association des Amis de l’Université de Lyon)
Cette bourse s’adresse aux étudiants du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon et de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre présentant un projet commun de recherche fondé sur une approche expérimentale des arts de la scène. Les lauréats 2019 sont Salomé ROMANO et Ferdinand CHUPIN pour le concert, d’une durée de 50 minutes, donné le 5 juin en présence de 15 musiciens et de 8 danseurs.
Concert en collaboration entre des étudiants des arts de la scène de l’ENSATT et un compositeur du CNSMDL. Il s’inspire des formes nouvelles d’approche du concert que l’on peut trouver dans le domaine de l’improvisation, de la danse ou encore de la musique actuelle et vise à apporter un renouveau dans les codes du concert classique.
Remise du prix « Arts du Spectacle »
Coordonnateurs : Yves QUINTEAU et Jean-François JAL (Président de l’Association des Amis de l’Université – AAUL)
Ce prix créé en 2017 en collaboration avec l’AAUL, s’adresse aux étudiants ayant soutenu l’année précédente, dans un établissement supérieur de l’Université de Lyon, un mémoire de fin d’études remarqué dans les domaines des arts du spectacle, du cinéma, de la photographie et des arts numériques de l’image.
La lauréate 2019 est Rosa BARBERI pour son mémoire « Le cinéma de Bertrand Bonello : une disparition du réel ».
Prix du concours « Imagin’Action »
Coordonnateurs : Jacques NOCLIN et Louis SANYAS
Le projet retenu pour cette année est celui développé par le lycée Paul Guimard. Il s’agit de la remise en état de prothèses de marche et de la conception d’une prothèse fémorale avec articulation du genou. Il n’y a pas de dessins, ces derniers nécessaires à la réalisation sont à élaborer et doivent être côtés pour la fabrication.
C’est un projet pluriannuel à but humanitaire et pédagogique, il constitue une œuvre humaine dans sa destination et son utilisation par des personnes ayant perdu un membre inférieur.
Le commanditaire est le réseau « Handicap International ».
Il s’agit, un partir d’un modèle fournit, d’élaborer un dessin côté d’une prothèse tibiale d’une part, de modéliser, après examen radiographique et démontage, l’articulation du genou de la prothèse fémorale, pour la réalisation d’un prototype, d’autre part.
La classe de BTS « Fonderie » du lycée H. Guimard, est chargée de la partie fabrication en fonderie de l’articulation du genou, l’usinage étant réalisé par la classe BTS « Conception des Processus de Réalisation de Produits » du lycée Frédéric Faÿs.
Les contraintes principales imposées sont : simplicité et solidité, facilité de fabrication et de maintenance sur place, résistance pour une utilisation en milieu humide et corrosif (poussières, sable).
Un protocole de travail a été établi précisant les réalisations de chacun des cinq lycées concernés dont le lycée H. Guimard est le coordonnateur :
- lycée H. Guimard, Lyon 7ème ;
- lycée F. Faÿs, Villeurbanne ;
- lycée A. Camus, Rillieux le Pape ;
- lycée F. Forest, Saint Priest ;
- lycée J.M. Carriat, Bourg en Bresse.
Ce prix sera remis ultérieurement à l'établissement.
Bourses de l’Enseignement Supérieur
Coordonnateurs : Christiane FERRA et Yves QUINTEAU
Dans son allocution, le Président Yves QUINTEAU a informé l'assistance des actions menées par la section du Rhône et de la Métropole de Lyon permettant à des étudiant(e)s en formation de faire, un stage en France ou à l'étranger sur un travail d'étude et ou de recherche.
Ces bourses sont attribuées, selon le dossier présenté par le ou la candidat(e) à la commission d'attribution, en fonction de la qualité du projet.
En 2019, 12 bourses ont été accordées et remises au cours du mois de février 2019.
Cette cérémonie de remise des prix, moment solennel, pour l’ensemble des participants s’est déroulée dans un cadre somptueux et d’excellentes conditions. Nous tenons, une nouvelle fois, à remercier la Ville de Lyon et tous nos partenaires et donateurs.
Compte rendu : Annie Mamecier
Photos : Georges Grousset
Trévoux, capitale des princes de Dombes
16/05/19
Trévoux a un prestigieux passé. Ses quartiers historiques s’étagent sur les pentes de la Côtière surplombant une majestueuse courbe de la Saône.
Trévoux, au départ, est située au carrefour de trois voies romaines (Trivium=3 voies). Son nom vient-il de là ou des trois voltes de la Saône ?
En 843, le traité de Verdun partage l’empire de Charlemagne. La Saône matérialisera la frontière entre le Royaume de France et l’Empire où se situe Trévoux. C’est à cette situation frontalière que Trévoux devra son statut politique particulier.
À partir du XIIIe siècle, le péage fluvial de Trévoux prend de l’importance et la ville s’agrandit, se dotant d’un château fort et d’une enceinte. Ce château fort de pierre est un édifice imposant classé Monument historique dès 1913 et considéré comme un monument majeur du département de l’Ain. C’est à la fois un bâtiment militaire fortifié, une résidence seigneuriale et un symbole de pouvoir.
Depuis le donjon octogonal décoré de pierres dorées et blanches, on découvre un superbe panorama sur la Saône. Ce bâtiment culmine à 250 m. Autant dire que visiter Trévoux nécessite d’’être en bonne forme !
« Trévos » appartient du XIIe au XIVe siècle aux Sires de Thoire-Villars dont le dernier vend le fief en 1402 à Louis II de Bourbon qui vient de recevoir le fief de Beaujeu. La réunion des terres constitue alors la Souveraineté de Dombes dont Trévoux est la capitale.
Deux princes souverains Anne-Marie-Louise d’Orléans, dite la Grande Mademoiselle et son successeur Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, font édifier deux monuments qui marquent encore aujourd’hui le paysage trévoltien : l’Hôpital Montpensier et le Parlement de Dombes.
Le Parlement de Dombes
L’actuel tribunal d’instance de Trévoux siège dans la prestigieuse salle du Parlement.
En 1523, François 1er annexe le pays de Dombes à la France et dote sa capitale Trévoux d’un parlement. En 1696, Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736), fait construire à Trévoux. Il fait construire et décorer, par Pierre-Paul Sévin (1650-1710), la salle d’audience que nous visitons. Les murs peints en trompe-l’œil foisonnent de symboles et d’allégories axés sur les thèmes de la Guerre, de la Paix et de la Justice. Cette dernière est dessinée sous les traits d’une femme tenant une balance. L’iconographie fait appel au registre de la justice divine : des cartouches représentent les Tables de la Loi, les dix commandements donnés à Moïse ou encore le roi Salomon respecté pour sa grande sagesse. Levons les yeux vers le superbe plafond remarquable par la profusion de détails. Les poutres sont richement décorées : c’est Saint-Michel terrassant le dragon devant la justice… Les fleurs de lys entre chaque travée de poutrelles, symboles de la monarchie française, ont été masquées pendant la Révolution et repeintes en 1837 sous Louis-Philippe.
Le Parlement de Dombes est un parlement de l’Ancien Régime qui a exercé son autorité sur l’ancienne principauté de Dombes de 1523 à 1771. Il a été classé Monument historique en 1920.
Trévoux est aussi au XVIIe et XVIIIe siècle un centre intellectuel. Son statut attire les libraires, les imprimeurs qui peuvent exercer sans trop craindre la censure. L’imprimerie de Trévoux, fondée en 1603, devient célèbre sous le règne de Louis XIV. On en retrouve la trace sur une plaque.
Une académie est fondée et publie « Les Mémoires pour l’histoire des Sciences et des Beaux-Arts » et « Le Dictionnaire de Trévoux ». Le patrimoine local est bien mis en valeur dans l’espace culturel et l’apothicairerie qui prolongent le bâtiment de l’Hôtel-Dieu.
Trévoux est connue pour le tréfilage (l’étirage) des métaux précieux notamment les fils d’or et d’argent utilisés dans l’industrie lyonnaise de la soie. Toujours grâce à son statut particulier, les tireurs d’or n’ont pas à payer la taxe sur l’argue royal (machine permettant d’étirer les fils).
L’apogée des tireurs d’or et d’argent se situe au XVIIIe siècle et leur réputation est due à la grande qualité de leur travail. Nous assistons à une démonstration grâce à l’association de « Défense du Patrimoine Local ». L’argue de Trévoux a été reconstituée en 1999 par l’association grâce aux plans de l’encyclopédie de Diderot. C’est une machine impressionnante ; il fallait quatre hommes pour la faire fonctionner.
En 1762, la souveraineté de Dombes est définitivement rattachée au Royaume de France et perd tous ses avantages fiscaux et ses particularismes.
Au XIXe siècle, un ouvrier de Trévoux parvient à percer le diamant, le matériau le plus dur connu. Cette industrie sera florissante jusqu’à l’arrivée du laser.
Michèle Antignac
Photos Jacqueline Dauphin
A la pagode Thien Minh
04/05/19
La pagode THIEN MINH est un temple bouddhique vietnamien géré par l’Association bouddhique de la région Auvergne-Rhône-Alpes sous la présidence du Vénérable THICH TANH THRET.
Nous découvrons une bulle de quiétude, presqu’un coin de paradis. Nous arrivons au pied d’un jardin à étages joliment décoré et fleuri. Çà et là, il est orné de représentations du Bouddha de tailles impressionnantes, toutes dorées et scintillantes, correspondant aux différentes étapes de sa vie.
Au sommet trône une pagode qui brille de tous ses feux, feux dont nous avons bien besoin par ce temps glacial pour un mois de mai. Nous sommes accueillis par un guide bienveillant, Monsieur Vincent CAO, le fils du fondateur de la première pagode de Villeurbanne en 1976, secrétaire général du temple. Il enseigne les mathématiques dans un collège. Il intervient dans la formation des personnels pour les soins palliatifs : l’acceptation de la maladie et la gestion des émotions. Il apprend à vivre l’instant présent, à débloquer les tensions, les angoisses... Nous l’écoutons avec la plus grande attention. Nous découvrirons plus tard que toutes ses compétences ne sont pas sans lien avec la « philosophie » bouddhiste.
Un grand escalier mène à la salle de cérémonies, au premier étage de l’édifice. En montant, nous admirons le grand jardin, ses vasques ornées de magnifiques bonsaïs et les azalées en fleurs. Nous sommes déjà dans l’ambiance. Des terrasses, nous contemplons la vue magnifique sur les Monts du Lyonnais au loin.
Au détour d’un escalier, caché derrière un petit bosquet, voici le premier Bouddha, immense, couché sur le flanc droit, décédé à 80 ans, après plusieurs vies en ayant atteint le Nirvana.
Plus haut, c’est une forme féminine, une représentation du Bodhisattva de la Compassion, et plus haut encore, le Bouddha en posture qui enseignait dix heures par jour. Toutes ces attitudes sont significatives d’un état d’esprit : le détachement, la libération, l’équilibre, l’énergie qui permet d’éviter la fatigue. Une première approche qui témoigne d’une culture très différente de la nôtre.
Nous enlevons nos chaussures et nous entrons dans le temple. Nous nous installons sur des chaises, les pieds sur des petits coussins ronds. Nous écoutons notre guide passionnant qui nous fait réfléchir sur la condition humaine et une meilleure connaissance de soi…
Nous sommes face à un fascinant Bouddha en posture de lotus entouré de trois autels garnis d’offrandes notamment des corbeilles d’oranges. Tout étincelle dans ce lieu de culte.
Une cloche ouvre les cérémonies. Le rituel est très important. L’autel des défunts, où sont affichés les noms et des photos des morts, nous interroge sur le cycle de la renaissance et des différentes vies propres à la pensée bouddhiste. Le corps reste connecté entre deux vies pendant sept semaines pour renaître dans de bonnes conditions.
La pagode offre des activités diverses grâce à des bénévoles bienveillants. Nous avons vu un groupe pratiquer une séance de Tai Chi.
Une petite initiation au bouddhisme
Les piliers du bouddhisme : la générosité, la préservation de la vie, la patience, la persévérance, la méditation et la sagesse. Bouddha n’est pas un dieu mais un homme. Le bouddhisme n’est ni une philosophie ni une religion ; il a une dimension humaine en proposant un certain « mode de vie », un cheminement qui mène à la paix intérieure. L’objectif est d’atteindre le niveau d’éveil de Bouddha : éliminer sa propre souffrance pour pouvoir donner de la compassion et de l’amour universel. La sagesse personnelle atteinte sera utilisée pour venir en aide à autrui, elle doit toujours éclairer l’action.
Les moines bouddhistes passent une partie de leur temps en retraite ou en méditation et ils tentent aussi d’aider les hommes. Aujourd’hui, la fréquentation du lieu est cosmopolite : des fidèles de la communauté vietnamienne mais aussi beaucoup d’Occidentaux. De nombreuses personnes viennent chercher des réponses à leurs angoisses ou à leurs souffrances et retrouver une sérénité même passagère. L’endroit est calme et rassurant.
Monsieur CAO, assis sur un coussin, les jambes croisées, les yeux mi-clos, nous invite à la méditation quelques instants. Nous sollicitons notre énergie sur le moment présent. Les pensées n’existent plus, nous nous concentrons sur notre respiration pour atteindre une stabilité intérieure.
Apaisés, nous quittons cet espace pour nous rendre dans une salle d’accueil où nous attend un délicieux repas végétarien préparé sur place par les bénévoles : potage, rouleaux de printemps, beignets divers, le tout très copieux et servi avec le sourire.
Ce fut une belle découverte d’un lieu atypique et une parenthèse de calme et de douceur.
Michèle Antignac
Photos Jean-Marie Pallier
Visite de la Cité de l'environnement à Saint Priest
11/04/19
En ce début d’après-midi, nous nous retrouvons 25 amopaliens et sympathisants à la station de tramway « Parc Technologique » à Saint-Priest où nous attend Maxime, notre guide.
Nous regagnons la station de tramway « Hauts de Feuilly », point de départ de cette visite sur le thème de l’environnement.
Tout d’abord notre guide nous présente Saint-Priest. C’est une ville de plus de 45 000 habitants (2e ville du Rhône en superficie et 5e en population). Des vestiges retrouvés lors de fouilles archéologiques témoignent de l’occupation du site dès le Néolithique. Au début du XIVe siècle, le fief de Saint-Priest est une possession de l'abbaye d'Ainay. Au début du XXe siècle, Saint-Priest est un petit bourg rural dauphinois d'environ 2 000 habitants qui en majorité vivent de l'agriculture. Ils cultivent le blé, l'avoine, le seigle, pratiquent le maraîchage, la vigne et de l'élevage. Cette activité permet à Saint-Priest de fournir en lait la ville de Lyon. Au lendemain de la première Guerre Mondiale, la ville entre dans l'ère industrielle. Cette industrialisation va provoquer, en une décennie, le doublement de la population : de 2 700 habitants en 1921, elle atteint presque le chiffre de 6 000 en 1931. Deux hommes, industriels de renom, vont marquer particulièrement la ville dès le début du XXe siècle : Marius Berliet, en 1915, créa sur les terrains restés libres de Vénissieux, en lisière de Saint-Priest, une usine d’automobiles puis de camions, Henri Maréchal, dans les années 1920, lança la fabrication locale de la "toile cirée".
Marius Berliet entreprit également la construction de la Cité Berliet dès 1919, destinée au logement du personnel et de l'encadrement de l'usine. Elle se composait alors de 61 pavillons et de 3 immeubles collectifs, logeant 250 familles en 1925, tandis que l'usine employait jusqu'à 3 150 travailleurs.
Henri Maréchal est à l’origine de la Cité Maréchal alors composée de maisons, de chalets, d'immeubles « Casermonts », du groupe scolaire Édouard Herriot et d'un château d'eau dont l'infrastructure servait de logement pour les instituteurs.
Le 1er janvier 1968, la commune de Saint- Priest est détachée du département de l'Isère et rattachée au département du Rhône. Depuis le 1er janvier 2015, elle fait partie de la Métropole de Lyon.
Notre visite se poursuit par celle de l'éco-quartier des Hauts de Feuilly. Créée en 1998 par la Communauté urbaine de Lyon, cette ZAC avait pour objectif de développer une nouvelle forme d'habitat de haute qualité architecturale et urbaine sur l'agglomération lyonnaise. Cette opération, qui a constitué une première à l’échelle du territoire de la métropole, répond au problème de l’étalement des villes, insoutenable du point de vue environnemental et économique, et au problème de l’inconfort d’usage des habitants des lotissements. La ZAC des Hauts de Feuilly est ainsi devenue la vitrine pour l'application du concept de développement durable de ce type de programmes. Ce quartier d'habitations situé entre le centre historique et le Parc Technologique de Lyon comporte 117 maisons individuelles et 6 petits collectifs (81 logements) pour une surface hors œuvre brute de 27 700 m².
Toutes les constructions répondent aux principes de Haute Qualité Environnementale et ont fait l’objet d’une conception architecturale bioclimatique avec une isolation thermique renforcée, une étanchéité à l’air contrôlée, un système de ventilation efficace et performant ainsi que des équipements économes en énergie.
Ce parc d’habitation est de plus à proximité du parc technologique afin de ne pas aggraver les déplacements pendulaires. Il propose des logements pour des revenus moyens hauts afin de rééquilibrer l’offre résidentielle sur la commune très marquée par le logement social. Il est proche du vieux village et par conséquent des commerces et des services et bénéficie enfin d’une desserte par tramway et piste cyclable, ce qui permet une réduction de l’empreinte carbone de ses habitants.
Solutions constructives mises en œuvre :
- Pour les “Maisons de parc” :
- logements avec double, triple voire quadruple orientation pour une optimisation des apports solaires avec ventilation et éclairage naturels,
- escalier et ascenseur extériorisés non chauffés et éclairés naturellement,
- pièce extérieure pour tous les logements avec protection solaire,
- récupération des eaux de pluie pour arrosage du jardin collectif,
- intégration paysagère forte,
- optimisation des apports solaires.
- Pour les “Maisons de ville” : mitoyenne avec un étage
- valorisation de l'éclairage naturel, triple orientation des logements,
- briques alvéolaires
- ventilation naturelle traversante,
- menuiserie bois en pin de Haute-Loire avec triple vitrage peu émissif,
- surisolation de la toiture et du dallage,
- chauffage par pompe à chaleur,
- eau chaude sanitaire solaire,
- Confort hygrothermique d’été grâce à la végétalisation des pieds de façade,
- intégration du végétal au bâti,
- toiture-terrasse végétalisée.
- Pour les “Maisons Patio” :
- simple rez-de-chaussée accessible au travers d’une cour avant, espace végétal de transition formant un filtre protecteur par rapport à la rue,
- corps de bâtiment qui assemblés avec les autres villas vont former une sorte de U protecteur,
- les espaces qualifiés de “servants” à savoir garage, stationnement, sont installés au nord pour faire tampon avec l’espace public,
- construite en brique alvéolaire épaisse,
- toiture en zinc,
- enduit des murs blanc et capteurs solaires thermiques.
Nous traversons ensuite la Forêt de Feuilly forte de ses 30 000 arbres plantés par l’homme de 1996 à 2004 provenant de 28 essences végétales distinctes. Quelques 25 espèces d’oiseaux y ont été répertoriées.
Puis, nous nous rendons à la Cité de l’Environnement.
Le pôle SOLERE (Solutions Énergétiques Renouvelables et Environnementales), collectif de professionnels français experts de la qualité environnementale dans le bâtiment, désireux de repenser de façon durable les relations de l’homme à son environnement au travers de son art de construire et son art d’habiter la construction, a conçu et occupe cet espace qui rassemble des professionnels du bâtiment environnemental convaincus et engagés.
La cité est considérée comme un lieu d’émulation, de recherche et développement de projets, comme les premières maisons passives de France réalisées aux Hauts de Feuilly à Saint-Priest, réalisées par la même équipe.
Elle a été conçue par quatre hommes : Thierry Roche, architecte (atelier Thierry Roche et associés), Didier Larue (urbaniste paysagiste), Gilbert Goutheraud (Président du Pôle SOLERE, MCP Ingénierie) et Jacques Bondoux (Bastide Bondoux études thermiques).
Pensé au départ en 2006 comme un bâtiment passif, c’est finalement un bâtiment à énergie positive, c’est-à-dire qu’il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme, en incluant tous les usages, y compris la bureautique. Édifié sur 7 000 m2 de terrain, il a été inauguré en 2009 ; il comporte deux ailes, reliées par un atrium et des sheds (couverture en dents de scie) qui apportent de la lumière, et trois niveaux. Il offre 3400 m2 de bureaux, 1 600 m2 de parking en sous-sol (100 places), 600 m2 d’atrium et de locaux communs et 400 m2 de terrasses.
Le bâtiment a une orientation Sud/Nord. Les ouvertures ont été étudiées pour favoriser l’éclairage, le réchauffement et la ventilation naturels.
Les sheds sont pourvus de 1 400 m2 de capteurs solaires photovoltaïques qui produisent environ 146 MWh/an (en comparaison, une maison de 100 m2 avec chauffage électrique consomme 15 MWh/an) revendus en totalité à EDF. Le bâtiment fonctionne entièrement à l’électricité.
Pour terminer la visite, nous nous rendons aux abords du lac de Feuilly, un bassin de décantation chargé de stocker l’eau et de la dépolluer. Cet aménagement, réalisé au début des années 2000, a coûté 1,4 millions d'euros. Grâce à des noues (fossés végétalisés) et des tranchées drainantes présentes tout autour du parc, l’eau est orientée vers les 3 bassins : lac des Perches, lac des Mouilles et lac de Feuilly. L’eau, par l’action de la sédimentation, arrive dans les bassins en étant déjà totalement dépolluée et regagne in fine la nappe phréatique par percolation.
Grâce à la mise en place de ces bassins et à l’installation de roselières, deux espèces ont pu faire leur réapparition dans le secteur : le triton crêté et le crapaud calamite.
Nous tenons à remercier encore notre guide Maxime Sermet pour la qualité de ses explications, pour les documents et photos fournis ainsi que Michèle Antignac qui a organisé cette visite fort instructive d’un site de la banlieue Est de Lyon que beaucoup de participants ne connaissaient pas.
Texte et photos Jean-Marie Pallier et Maxime Sermet
Assemblée Générale 2019 de la Section
16/03/19
Compte rendu abrégé de l'Assemblée Générale de la Section du Rhône et de la Métropole de Lyon.
Elle s'est déroulée au siège de l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education le 16 mars 2019 et a réuni 66 personnes dans l’amphithéâtre Louise Michel.
Le Président Yves Quinteau, après avoir souhaité la bienvenue au public présent, remercie Monsieur Alain MOUGNIOTTE Professeur des Universités et ancien Directeur de l’ESPE de sa présence parmi nous ainsi que Monsieur Pierre CHAREYRON Administrateur Provisoire qui a accepté de nous accueillir. Il donne ensuite la parole à ce dernier.
Monsieur Chareyron présente le projet de réforme de l’établissement qui va changer de nom, avec, en particulier, une large part laissée au travail collaboratif. Il redit sa satisfaction d’héberger l’AMOPA dans ses locaux en soulignant la valeur des actions éducatives en faveur de la jeunesse qu’elle conduit.
Le Président salue la présence des personnalités qui ont accepté de nous rejoindre et cède ensuite la parole à Monsieur Guy Charlot Inspecteur d’académie DASDEN du Rhône.
Monsieur Guy Charlot se réjouit de pouvoir saluer l’engagement de L’AMOPA dans son soutien à l’éducation et plus particulièrement pour récompenser les talents. Il souligne l’importance des réformes de l’éducation en cours notamment au Lycée avec la valorisation de l’expression orale, le travail en équipe et une large autonomie dans les choix disciplinaires. Il insiste également sur l’importance des valeurs de solidarité et de fraternité.
Après avoir détaillé le déroulement de la matinée le Président déclare l’Assemblée ouverte.
Rapport moral du président Yves Quinteau :
Le Président Yves Quinteau passe en revue les points forts et les valeurs qui ont guidé l’action de la section au cours de l’année 2018. Les Actions en faveur de la jeunesse en sont le phare et se traduisent par une large gamme de concours et d’actions de soutien qui touchent tous les niveaux de formation. Les activités culturelles se donnent comme objectif de proposer une activité par mois : conférence, visite, sortie ou voyage. L’organisation de la section en commissions permet un travail plus approfondi pour faciliter les décisions. La recherche de partenaires pour soutenir et diversifier nos actions s’avère fructueuse. Notre communication se diversifie et se modernise par la mise à jour du site internet. Le règlement intérieur de la section ayant été modifié, le Président rappelle le contenu de articles modifiés qui seront soumis au vote en même temps que les rapports.
Une minute de silence est ensuite observée à la mémoire des amopaliens décédés au cours de l’année 2018
La Secrétaire Générale Jacqueline Dauphin présente un bilan illustré des activités en 2018.
Les effectifs de la section stagnent et on constate une forte proportion d’adhérents de 65 à 89 ans
Après avoir détaillé le fonctionnement de la section : instances statutaires (bureau et comité consultatif) commissions, publications (lettre trimestrielle, recueil des activités pour la jeunesse et des activités culturelles) elle détaille dans un diaporama les activités culturelles réalisées en 2018 : quatre conférences, trois sorties d’une journée, et deux voyages sans oublier la galette des rois en début d’année et la cérémonie de remise des décorations aux nouveaux promus.
La parole est ensuite donnée aux différents responsables des actions pour la jeunesse.
Chaque responsable prend la parole pour expliciter l’action entreprise.
Concours « défense et illustration de la langue française - Présenté par Annie MAMECIER-DEMOUNEM
Ce concours propose trois types d’épreuves : Expression Française ; Jeune Poésie ; Jeune Nouvelle. Pour la session 2018, 19 établissements ont été primés : 5 écoles primaires, 12 collèges, un lycée et une université. 27 professeurs se sont engagés et ont fait parvenir 166 copies classées par le jury.
Après délibération 60% des copies ont été primées et 7 d’entre elles ont été envoyées au jury national dont 3 ont obtenu une distinction dont un prix national. La section a attribué 32 prix départementaux, 54 encouragements à l’écriture, 2 prix de calligraphie et 12 prix Katarzyna sous forme de bons d’achat qui vont de 40 à 150 euros.
Concours « Bien s’exprimer à l’oral » - Présenté par Annie MAMECIER-DEMOUNEM
Ce nouveau concours est expérimental pour cette première année.
Une dizaine de collèges ont été conviés à cette phase expérimentale, quatre d’entre eux se sont portés volontaires. Ce nouveau concours a eu beaucoup de succès auprès des élèves, des professeurs, des chefs d’établissement très mobilisés et des familles.
Concours « Nous l’Europe » - Présenté par Marie-Annie MICHOU-SAUCET
Un prix départemental, un encouragement et un prix spécial ont été accordés à trois collèges pour des échanges accompagnés d’actions de coopération internationale avec l’Allemagne et l’Italie et pour un travail sur la citoyenneté européenne.
Concours « Imagin’action» - Présenté par Jacques NOCLIN
Le Concours « Imagin’Action » est organisé chaque année par l’AMOPA et l’AFDET au plan national.
Prix 2018 du Meilleur Projet : Projet réalisé par le Lycée Gustave Eiffel de Brignais avec pour commanditaire l’association ‘ Enfance et partage qui pour son 40e anniversaire a imaginé une représentation de mannequins fille et garçon représentant la disparition d’enfants dans le monde
Palmes de l’apprentissage - Présentées par Jean-Marie PALLIER
Concours réalisé en partenariat avec la Chambre de Métiers et de l’artisanat du Rhône dans les secteurs du bâtiment de l’alimentation, de la fabrication et des métiers de service.
Cinq apprentis ont été récompensés.
Des diapositives sont présentées illustrant les travaux réalisés.
Mariannes de l’AMOPA - Présentées par Antoine CASTANO
En partenariat avec le Crédit Mutuel enseignant Sud-Est.
Ce concours a pour but de récompenser des projets fondés sur l’engagement des élèves dans des actions solidaires ou sur le développement d’attitudes de fraternité.
Deux premiers prix ont été accordés : au Collège Jean Lurçat et la Cité scolaire Saint Exupéry.
Deux deuxièmes prix au Collège Hector Berlioz de Communay et au Collège Lucie Aubrac de Givors.
Un troisième prix au Collège Emile Malfroy de Grigny.
Palmes du Jeune arbitre - Présentées par Gérard BOUCHET
C'était la deuxième édition de ce concours en collaboration avec l'Union Nationale du Sport Scolaire du Rhône et de la Métropole de Lyon, concours/prix spécifique au départemental du Rhône. En 2018, nous avons récompensé 2 lycéens, 2 collégiens et nous avons eu le plaisir de remettre un prix spécial à un cinquième lauréat ayant arbitré la finale des championnats du monde de handball masculin junior.
Prix AMOPA – AAUL - Présenté par Yves QUINTEAU
En collaboration avec les Amis de l’Université de Lyon.
Prix Arts du Spectacle :
Un prix a été attribué à une étudiante en Master Arts de la scène ayant soutenu un mémoire remarqué.
Bourse Scène recherche : décernée pour la première fois en 2018.
Un prix a été attribué à une équipe de deux étudiantes en danse contemporaine du CNSMD,
un étudiant de l’ENSATT en écriture dramatique, deux danseuses, un scénographe et un éclairagiste de l’ENSATT.
La remise des prix des concours a eu lieu à l’Hôtel du département le 23 mai 2018 :
Accueil par Madame Pascale Bay représentant le Président du Conseil Départemental. La cérémonie a réuni 300 personnes, personnalités, chefs d’établissements, professeurs et maîtres de stage pour accompagner les lauréats et leurs familles.
Bourses - Présentation Christiane FERRA
10 bourses départementales ont été attribuées pour un total de 6000 euros pour des étudiants de trois établissements : l'Institut National des Sciences Appliquées de Lyon (INSA), VET SUP AGRO et l'Ecole de Commerce de Lyon
Francophonie - Présentation Gérard HEPP
La section a attribué une aide à deux étudiants, un coréen et une syrienne qui poursuivent à la SEPR des études respectivement en CAP et en Bac professionnel
Rapport financier présenté par la Trésorière Danièle Anrès
La Trésorière commente les 4 tableaux communiqués aux membres de l’assemblée :
Compte de résultat et répartition des charges : les « camemberts » présentés soulignent la répartition des charges et produits en particulier les actions d’utilité publique qui représentent 51 % des dépenses réelles (hors voyages et activités autofinancées).
Rapport des vérificateurs aux comptes : ils n’ont relevé aucune anomalie et déclarent les comptes sincères.
Votes :
Rapport moral : adopté à l’unanimité
Rapport d’activités : adopté à l’unanimité
Rapport financier adopté à l’unanimité
Renouvellement des vérificateurs aux comptes : adopté à l’unanimité
Modification du règlement intérieur : adopté à l’unanimité
Compte rendu de stage par une étudiante boursière
Mlle Camille BAELDE, étudiante à Vetagrosup, nous présente son stage en Afrique du Sud au cours duquel elle a étudié la faune sauvage en la comparant avec la faune en parc zoologique : des images très réalistes sur les captures et soins aux animaux dans une nature luxuriante.
Ce fut un très agréable moment.
Clôture de l’AG par le Président Yves Quinteau
- Un rappel :
- Le Congrès de l’AMOPA aura lieu cette année à La Grande-Motte les 25 et 26 mai 2019, venez y nombreux ou pensez à donner procuration
- Je déclare close la présente Assemblée générale
- Les membres du bureau sont invités à venir sur l’estrade pour être applaudis
La convivialité n’étant pas absente lors de notre assemblée les participants sont remerciés invités à rejoindre le restaurant pour l’apéritif et le repas.
Avant le repas, le quatuor Debussy a ravi l’assistance à l’écoute d’une pièce musicale de Borodine. Nous adressons nos vives félicitations et remerciements à ces jeunes musiciens.
Visite de la maison du Docteur Dugoujon à Caluire
12/02/19
Nous étions vingt-cinq Amopaliens accueillis devant la Maison du Docteur Dugoujon par notre collègue Maurice Joint et par M. Jean-Paul Roule, tous deux adjoints au Maire de Caluire. La Mairie de Caluire est en effet propriétaire de ce monument historique.
À la suite de l’arrestation à Paris le 9 juin 1943 du Général Delestraint, chef de l’Armée Secrète, Jean Moulin, chargé par De Gaulle d’unifier les mouvements de Résistance, convoque une réunion : elle aura lieu en « zone sud », donc à Lyon, et c’est André Lassagne (adjoint de Delestraint) qui est chargé par Max (alias Rex, ie Jean Moulin) de trouver le lieu. Ce dernier demande, au cours d’un repas le dimanche 20 juin, l’hospitalité à son ami Dugoujon, médecin installé « en banlieue ». La maison présente deux avantages : elle est isolée et les allers et venues de malades ne peuvent « qu’être normales ». Inconvénient : il n’y a qu’une entrée-sortie. Les personnes convoquées ne connaissent le lieu que le matin du 21 juin 1943. Il est clair que le Docteur Dugoujon ignore tout de l’objet de la rencontre, même s’il se doute qu’il s’agit de Résistance.
Nous sommes guidés par Mesdames Ducreux de la Laurencie et Ladevie qui nous répartissent en deux groupes alternés. L’une commence par la visite commentée de trois salles mémorielles, l’autre visionne au sous-sol des vidéos.
1. La maison : en entrant à droite, le cabinet du docteur. De l’époque, il ne reste que la bascule de pesée, car, après l’arrestation, la maison a été pillée. Rappel des débuts et du parcours de Jean Moulin qui nous sont familiers et présentation très intéressante de dessins et peintures que notre préfet a réalisés. Evocation de la situation de la Résistance au printemps 1943, avec ses tiraillements et l’arrestation de Delestraint.
2. Puis nous entrons dans la salle d’attente où ont été introduites, par la gouvernante Marguerite Brossier, les trois personnes arrivées en retard de 45 minutes et qu’elle a prises pour des patients ordinaires : Max, Colonel Emile Schwartzfeld, dit Claire pressenti par Max pour succéder à Delestraint et Raymond Aubrac des groupes paramilitaires de Libération. Grâce au témoignage de ce dernier, nous avons les positions de chacun y compris des « vrais malades » dans la pièce.
3. Au premier étage, c’est dans la chambre du docteur qu’a lieu la réunion. Sur une grande table, cinq photographies : celles d’Henri Aubry, d’André Lassagne, de Bruno Larat, du Colonel Albert Lacaze et de René Hardy qui, eux, sont à l’heure et viennent comme « amis de M. Lassagne ». Noter que René Hardy n’est pas invité mais accompagne Henri Aubry. « Bizarre ! », diront certains.
Avec pédagogie, notre conférencière demande à qui va s’intéresser Barbie lorsqu’il surgit avec ses hommes vers 15 heures, car il sait qu’il tient « de gros poissons » mais ne connaît pas qui est Max. La Gestapo menotte tout le monde dans la maison, non sans avoir violenté plusieurs personnes ; cependant, Hardy n’est pas menotté mais attaché à un soldat par un « cabriolet », ce qui lui permet de s’échapper au moment où ce soldat veut le faire entrer dans une voiture. Fusillade : blessé, Hardy disparaît cependant. Dans une pièce de l’étage, une maquette essaie de représenter l’évènement. Les tractions avant s’éloignent : deux personnes ont vu toute la scène et en témoigneront très vite.
Chacun connaît la suite : les interrogatoires, la torture, Klaus Barbie finissant, au bout de 48 heures, par savoir qui est Max. Une abondante littérature, de longues polémiques, des procès, traiteront (ou essaieront de répondre à la question) du pourquoi et comment Klaus Barbie est arrivé à Caluire ce jour-là.
Un mini débat s’engage entre les amopaliens, avec des points de vue divergents. Il est acquis que Barbie savait qu’une réunion devait se tenir mais le matin encore en ignorait le lieu précis.
Le sous-sol : outre des tableaux explicatifs, il offre la possibilité de visionner six vidéos qui comprennent des interviews de l’historien Jean-Pierre Azéma sur la Résistance et les témoignages recueillis auprès du Docteur Frédéric Dugoujon, de Raymond Aubrac ou Daniel Cordier (alias Caracalla, qui fut durant un an le secrétaire particulier de Rex = Max). Toujours émouvante, la retransmission du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon, avec le discours intégral d’André Malraux, le 19 décembre 1964.
Nous quittons ce haut lieu, émus par la visite et heureux d’apprendre que bien des élèves viennent avec leurs professeurs y découvrir ce grand moment de notre Histoire.
Compte rendu rédigé par Louis Sanyas
Photos : Internet
La police scientifique
08/02/19
Conférence de Monsieur Philippe Schaad,
Maître de conférences, directeur adjoint de l’Institut national de police scientifique (INPS) le 24 Janvier 2019 à Ecully
L’INPS est créé en 2001 à la demande des magistrats et de la police nationale : son statut est celui d’une personne morale, pluridisciplinaire, experte agréée auprès de la cour de cassation et dont la compétence est nationale et ultramarine. Il regroupe actuellement 835 agents (les ¾ sont des scientifiques) dans les 5 laboratoires (Lille, Paris, Lyon, Marseille et Toulouse). Ils font partie du réseau européen (ENFSI) dont le congrès s’est tenu à Lyon en 2018. Certains de ces personnels sont des informaticiens qui travaillent pour estimer les volumes d’analyses auquel on peut s’attendre dans le futur afin d’anticiper les matériels et les méthodes nécessaires.
L’INPS est au service de la justice, des différentes directions de la police nationale (la PJ, la DCSP) mais aussi de la gendarmerie (son propre laboratoire est souvent surchargé d’où la demande). Il dépend de la DRCPN pour son financement, les recrutements ; sa direction centrale (Ecully) coiffe les 5 laboratoires et coordonne leurs travaux (socle commun d’activité mais aussi spécialité pour chacun).
L’origine de ces laboratoires est ancienne : Edmond Locard, médecin légiste, crée à Lyon, en 1910, au palais de justice, le premier laboratoire au monde d’analyse scientifique de la criminalité et s’entoure de policiers pour l’analyse balistique. Bertillon, criminologue, développe, lui, de son côté, l’anthropométrie. De ces précurseurs naissent les laboratoires de Lyon, Marseille et Toulouse (dirigés par des élèves de Locard) en 1942.
Un conseil d’administration comportant des représentants de l’INPS, de la police et de la gendarmerie ainsi que des magistrats fixe les orientations, le budget et valide les propositions de l’INPS. Il s’appuie pour cela sur un conseil scientifique qui impulse les nouvelles méthodes, les nouvelles spécialités notamment : ce conseil est un laboratoire d’idées nouvelles pour lutter contre le crime.
Le service central enfin, est le pilote opérationnel de l’INPS : son secrétariat général exécute le budget et s’occupe des questions immobilières (les changements de techniques, les besoins en analyse de plus en plus grands impliquent la création de locaux plus adaptés, comme à Paris où un nouveau local va regrouper 3 structures historiquement séparées). Sa division scientifique met en œuvre de nouvelles techniques améliorant l’efficacité des contrôles, comme le prélèvement salivaire pour les tests de consommation de stupéfiants au lieu de l’analyse de sang (réduction des coûts, de la complexité tout en conservant la fiabilité). Le changement des matériels et des techniques permet de multiplier le nombre d’analyses (5000 par mois sont maintenant possibles). Ainsi, dès 2017 les 5 laboratoires ont été équipés de ces nouveaux matériels permettant l’analyse quantitative de 4 types de stupéfiants afin de dire si la personne incriminée est positive ou non pour tel produit.
On assiste donc maintenant à une industrialisation de l’activité de ces laboratoires alliant rapidité, fiabilité et capacité d’analyse car la justice demande, pour pouvoir prononcer une condamnation avec sureté, de plus en plus d’éléments factuels indubitables qui font que les aveux du suspect ne sont plus indispensables.
Les intervenants et le groupe AMOPA
La présentation d’une scène de crime fictive et l’exploitation des indices par Monsieur Erwan Wibaux, technicien principal de la police technique et scientifique
La scène de crime est exploitée en 4 étapes selon des méthodes bien définies afin de ne pas perdre des informations essentielles :
1- La prise en compte et la préservation des indices : les enquêteurs vont interroger les témoins, prendre leur identité afin de savoir quelle modification aurait pu être apportée sur la scène de crime, modification qui fausserait ensuite la reconstitution de ce qui s’est passé. On réalise un carnet d’empreintes digitales des témoins à ce stade pour discrimination.
2- La matérialisation des traces et indices : selon la configuration des lieux, une méthode de progression est définie (en spirale ou en ligne) afin de ne pas modifier la scène. Un cavalier numéroté est placé à coté de chaque indice repéré (nécessaire pour la photo qui sera réalisée). A ce stade les moyens mis en œuvre dépendent bien entendu de la gravité de l’infraction.
3- La fixation des lieux : une ou plusieurs photos d’ensemble est (sont) réalisée(s) ainsi que des photos de détail. Une technique de photographie en 3 dimensions peut être mise en œuvre dans certains cas.
4- Les prélèvements : on préfère maintenant prélever le matériel complet (objet voire même partie de meuble) afin que l’analyse des traces soit plus précise (elle se fera au laboratoire). Pour les traces papillaires on utilise deux sortes de poudres très fines qui vont matérialiser les empreintes qui, photographiées, seront comparées au fichier central des empreintes digitales. On utilise pour les traces de poudre (provenant d’une arme à feu) des tampons qui collectent ces résidus et qui sont ensuite directement observables au microscope électronique à balayage pour identification. Si l’on veut qu’une même trace permette à la fois le relevé d’empreinte digitale et la collecte d’ADN on utilise alors un composé de cyanoacrylate qui révèle l’empreinte sans endommager l’ADN.
Ces opérations qui se terminent par la rédaction du rapport d’exploitation de la scène de crime sont neutres, ne cherchent pas à définir tel ou tel scénario voire un coupable. Tous ces éléments factuels, non interprétés sont mis à la disposition des enquêteurs et notamment du juge d’instruction.
Compte rendu rédigé par Georges Grousset
Photographies de l'INPS
Cérémonie de remise des médailles aux chevaliers nommés en 2018
23/01/19
La cérémonie solennelle de remise des médailles aux chevaliers nommés en 2018 dans l’ordre des palmes académiques s’est déroulée le mercredi 23 janvier 2019 dans l’amphithéâtre Louise Michel de l’école supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE), mis gracieusement à notre disposition par Monsieur le Directeur.
Les promotions de janvier et de juillet 2018 ont honorés 99 personnes dans le grade de chevalier des palmes académiques pour la section du Rhône et de la métropole de Lyon. Un courrier individuel, signé du président de la section, a été envoyé personnellement à chacun d’entre eux. Une dizaine de lettres sont revenues avec la mention « inconnu à l’adresse indiquée ». Quatre personnes se sont excusées de ne pouvoir être présentes ; Quatorze récipiendaires ont répondu favorablement et sont venus avec leurs parrains ou marraines, pour recevoir leur médaille. Il y a donc eu, malheureusement, plus de soixante courriers restés sans réponse (soit 60%) !
La cérémonie a commencé par l’allocution de Monsieur Alain MOUGNIOTTE, directeur de l’ESPE, qui a félicité l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques (AMOPA) pour les actions menées pour la jeunesse et l’ensemble de ses activités culturelles. Il a rappelé qu’il avait mis un local à notre disposition dans ses locaux et qu’il était toujours heureux de nous aider à l’organisation de nos différentes manifestations. Monsieur l’Inspecteur d’Académie, Directeur académique des Services de l’Education Nationale (IA-DASEN) Guy CHARLOT, retenu, s’est fait représenter par Monsieur Jean-Marie KROSNICKI (IA-DASEN adjoint). Monsieur KROSNICKI a souligné le fait que les différentes actions menées par l’AMOPA touchaient des publics très variés et prenaient en compte l’hétérogénéité du territoire. Il a précisé que l’académie faisait beaucoup pour diminuer les différences constatées entre établissements. Avant la remise des médailles, Monsieur Yves QUINTEAU, président de la section du Rhône et de la métropole de Lyon, a présenté l’AMOPA et ses diverses activités. Il a également cité tous nos partenaires sans lesquels, nous ne pourrions récompenser tous les jeunes primés de nos concours. Tous les trois ont chaleureusement félicité les heureux récipiendaires.
Pour chacun des nommés, le parrain ou la marraine a fait un court éloge, suivi d’une réponse brève du nouveau ou de la nouvelle promu(e).
La cérémonie s’est déroulée dans le temps imparti, dans une excellente ambiance et s’est terminée par un moment de convivialité très réussi ou chacun a pu échanger. Ce « verre de l’amitié » a également été l’occasion pour notre président de remercier Monsieur Alain MOUGNIOTTE, qui quitte ses fonctions, pour l’aide et l’accueil qu’il a toujours réservé à notre association durant ces sept années.
Le président QUINTEAU a remercié l’IA-DASEN pour avoir présider une partie de la cérémonie, Monsieur le Directeur de l’ESPE pour nous avoir honoré de sa présence, tous les organisateurs, membres du bureau, et tous les participants à qui il renouvelle ses félicitations en espérant les compter rapidement parmi les adhérents de la section et les rencontrer à certaines manifestations.
Annie MAMECIER-DEMOUNEM, organisatrice de la cérémonie
Photos : Jacqueline Abbal-Loisy et Gérard Bouchet
Vœux du nouvel an 2019
10/01/19
Jeudi 10 Janvier 2019
La cérémonie annuelle des vœux du nouvel an se déroule, comme depuis plusieurs années, dans les locaux d’ETHIC-ETAPES-CISL de Lyon.
Le Président Yves Quinteau remercie M. Jean-Pierre Biot Président d’honneur de la section et également Président du Conseil d’administration de cet établissement ainsi que le Directeur M. Yves Franquelin pour la qualité de leur accueil.
Le Président remercie ensuite la nombreuse assistance qui prouve l’intérêt porté par les amopaliens et les sympathisants à cette cérémonie. Elle leur permet en effet de se retrouver et d’échanger dans une ambiance conviviale tout en ayant une pensée pour les amopaliens absents pour raison de santé. Ce moment permet également de tenir informés de la vie et du développement de la section ceux qui ne pourraient pas participer à la prochaine assemblée générale.
Le Président remarque également la présence de nombreuses personnalités dont
M. Jean-Charles Bidet Inspecteur d’académie adjoint représentant M. Guy Charlot Directeur académique des services de l’Education nationale du Rhône. Il les en remercie car cela montre l’intérêt suscité par l’AMOPA.
La cérémonie se déroule en trois temps : bilan 2018, perspectives 2019 et moment convivial autour de la galette.
Le bilan 2018 des activités culturelles est illustré par un diaporama, créé et projeté par Jacqueline Dauphin, secrétaire générale de la section, qui passe en revue l’ensemble de ces activités : voyages, sorties, visites, conférences, concerts.
Quant aux actions pour la jeunesse, cœur de notre mission, l’année 2018 a vu la création d’un nouveau prix en collaboration avec l’Association des amis de l’Université de Lyon intitulé « Bourse-scène recherche ». Ce prix est destiné aux étudiants de l’Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre et du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon présentant un projet commun de recherche fondé sur une approche expérimentale des arts de la scène.
Les perspectives 2019 pour les activités culturelles font également l’objet d’un diaporama à l’initiative de Jacqueline Dauphin, les deux voyages annuels restant à finaliser. Les informations nécessaires seront données dans les prochaines lettres trimestrielles.
L’année 2019 verra, dans le cadre des actions en faveur des jeunes, la création d’un nouveau prix intitulé « Bien s’exprimer à l’oral ». Il est en effet apparu que l’expression orale était trop peu valorisée dans nos concours basés le plus souvent sur l’écrit alors qu’elle joue un rôle de plus en plus important dans les situations auxquelles les jeunes sont appelés à être confrontés dans leur vie.
En terminant cette présentation, le Président souhaite à tous santé et bonheur pour cette nouvelle année et invite les participants à partager un moment convivial autour de la traditionnelle galette accompagnée du verre de l’amitié.
Yves QUINTEAU
Photos : Christiane FERRA