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Croisière sur le lac du Bourget et le Haut Rhône – Le canal de Savières
17/05/18
Croisière sur le Lac du Bourget et le Haut Rhône - Le canal de Savières
le jeudi 17 mai 2018
Envie d’un air de vacances en ce 17 mai 2018, besoin d’évasion pour découvrir des horizons parfois méconnus aux portes de Lyon… La proposition d’une petite croisière a séduit trente-et-un amopaliens qui se sont retrouvés au rendez-vous prévu place Bellecour.
Sous un ciel clément, le car nous emmène au Grand Port d’Aix-les-Bains. Là, nous embarquons à bord d’un yacht panoramique pour découvrir le lac du Bourget, le Haut-Rhône et le canal de Savières.
Au fil de l’eau, le capitaine nous donne l’identité de cette « mer intérieure », nous commente les beautés naturelles du site et les richesses du patrimoine bâti.
D’une superficie de 44,5 km2, le lac du Bourget est le plus grand plan d’eau nature l[1] d’origine glaciaire de France. Il s’étire sur une longueur de 18 km avec une largeur comprise entre 1,6 km et 3,5 km, à une altitude de 232 m. Sa profondeur est de 85 m à 145 m. Sa température moyenne est de 26°C l’été et 10°C l’hiver. Il est dominé par le massif de l’Epine, la Dent du Chat, la Chambotte, le mont Revard et les Bauges. Ainsi, lové dans son écrin de montagnes, il resplendit de ses eaux aux couleurs turquoise.
Nous naviguons le long de la côte sauvage où les arbres affleurent l’eau. Isolée dans un site verdoyant de la rive ouest, l’abbaye de Hautecombe, fondée au XIIe siècle par les Cisterciens, abrite les tombeaux des princes et des princesses de la Maison de Savoie. Puis, nous apercevons la statue de Lamartine sur la rive du château de Chatillon. Ces lieux envoûtèrent le poète amoureux et désespéré en 1816 alors qu’il a 26 ans. Son célèbre poème « Le Lac » évoque la fuite du temps tandis que la nature est gardienne du souvenir…
« Ô temps, suspends ton vol,
Et vous heures propices,
Suspendez votre course. »
Revenons à notre « prise de conscience écologique » ! D’un grand intérêt, le lac abrite de vastes espaces naturels sauvages où la faune et la flore peuvent s’épanouir et se reproduire, comme par exemple, dans les roselières inaccessibles à l’homme. C’est un important couloir de migration et un havre de repos pour de nombreux oiseaux ; on peut rencontrer le canard colvert, la poule d’eau, le cygne tuberculé, la foulque, l’avocette élégante, le martin-pêcheur, le harle bièvre… C’est aussi un lieu de reproduction pour plus de 200 espèces d’oiseaux. Les falaises autour du lac sont le territoire de grands rapaces comme le milan noir, le faucon pèlerin.
Les saules blancs qui bordent les roselières font le bonheur des castors.
Dans ses eaux poissonneuses, brochets, carpes, truites, lavarets, ombles chevaliers et perches arc-en-ciel se disputent les profondeurs.
Nous arrivons à Portout, c’est l’échappée vers le Rhône par l’entrée du canal de Savières.
Le canal de Savières assure la liaison entre le lac du Bourget et le Rhône et constitue l’émissaire de ce lac.
Ce canal présente la particularité de pouvoir couler dans les deux sens. En temps normal, les eaux du lac coulent vers le Rhône. Lorsque ce dernier est en crue, le courant s’inverse et le fleuve se déverse dans le lac par un système d’écluses.
D’une longueur de 5 km, le paisible canal est limité à une vitesse de navigation de 5 km/h. Le décor bucolique de verdure, le clapotis des eaux vertes, les roselières bruissant de chants des oiseaux dégagent une quiétude fort appréciable, que l’on soit sur le pont supérieur ou à l’intérieur spacieux et confortable du yacht.
Le lac et le canal sont des réserves naturelles qui préservent l’écosystème. Les espaces de marais jouent le rôle d’une éponge géante qui limite les caprices des eaux. Les roselières sont importantes tant pour les oiseaux qu’elles accueillent que pour leur rôle d’épuration naturelle de l’eau. Le fleuve et le lac du Bourget sont intégrés au réseau européen Natura 2000, bénéficiant ainsi d’une attention particulière pour la préservation de la biodiversité.
De retour de Lavours où nous avons visité la cuivrerie, nous avons dégusté un apéritif et un repas présentés avec le sourire des serveurs.
Puis, curieux et intéressés, nous sommes montés sur le pont pour le passage de l’écluse de Savières. Celle-ci permet à « notre » yacht d’accéder aux eaux calmes de la retenue du barrage de Lavours après avoir parcouru le canal de Savières. Elle présente une longueur de 18 m, une largeur de 5,25 m et un mouillage minimal de 2,50 m. Le dénivelé maximal est de 4,25 m : le barrage a pour effet de supprimer les étiages du lac, en maintenant un niveau optimum et en rendant le canal de Savières navigable toute l’année. La durée de l’éclusage est d’environ 15 à 20 minutes dont 10 minutes de montée ou de descente du plan d’eau.
Ainsi nous avons glissé au fil de l’eau, dans la douceur de la navigation, dans un écrin de montagnes en découvrant de précieux sites protégés : le lac d’une grande richesse naturelle où les espaces sauvages et l’homme sont en harmonie tout en préservant la biodiversité.
Merci à Michel Brunet, géographe, qui a enrichi notre escapade avec un exposé sur « Les marais de Chautagne et de Lavours » que l’on peut lire dans le recueil des activités culturelles
Deux escales nous font découvrir des métiers d’autrefois.
♦ À Lavours où nous visitons la cuivrerie, une entreprise familiale qui perpétue l’amour du travail bien fait. L’artisan dinandier est un homme autant passionné par son métier que motivé par l’idée de transmettre son savoir-faire. Il travaille à l’ancienne et nous dévoile les secrets de son métier au cours d’une présentation de repoussage de cuivre, conservant les mêmes gestes ancestraux oubliés aujourd’hui.
♦ À Chanaz, surnommée « La petite Venise savoyarde » grâce à sa situation géographique où l’eau, la montagne et la nature se marient agréablement. Cette cité a su conserver son authenticité.
◄ Ce moulin hydraulique date de 1848. Sa roue à augets actionne une grosse meule en pierre avec un système d’engrenage en bois. Nous découvrons un métier d’autrefois en voie de disparition. Le moulinier, très fier de commenter ses gestes, n’hésite pas à nous faire déguster ses huiles de noix et de noisettes.
2 kg de cerneaux donnent 1 L d’huile de noix.
3 kg d’amandes de noisettes donnent 1 L d’huile de noisettes.
L’achat de produits de fabrication artisanale s’impose dans la boutique bien fournie.
Ces métiers d’autrefois ont existé il y a quelques décennies et parviennent à survivre à Lavours et à Chanaz grâce à des passionnés qui perpétuent des savoir-faire et des techniques séculaires. Nos réflexions portent alors sur l’évolution de la société et des nouvelles technologies du XXIe siècle qui ramène à l’idée de progrès...
[1] Naturel, parce qu’il est d’origine glaciaire. Quand les glaciers du quaternaire se retirèrent, il y a environ 19 000 ans, ils laissèrent un immense lac alimenté par les rivières et les ruisseaux environnants.
Monique Rougemont
Photos : Jacqueline Dauphin et Jean-Marie Pallier