Visite de l'espace culturel du christianisme à Lyon
10/12/15

Le jeudi 10 décembre 2015, nous nous sommes retrouvés sur la colline de Fourvière à l'Antiquaille.

Le directeur du musée, historien lyonnais, Pierre Tricou, avait tenu à nous accueillir et nous présenter ce patrimoine. Cet espace culturel du christianisme à Lyon ECCLY, a été ouvert au public, le 2 décembre 2014. Le projet de la création d’un musée en 2003, ayant engagé un important travail de réflexion d’un conseil scientifique sous la présidence de Emile Vuisseaux, a reçu  le soutien des collectivités locales.

Accompagnés par un guide compétent pour chacun des quatre groupes de 12 à 14 visiteurs, nous avons suivi un parcours cohérent qui propose une approche de la mémoire des martyrs lyonnais et de l'histoire du christianisme depuis ses débuts jusqu’au XVIIe siècle. Chacun a tenu à tenu un propos alliant proximité compréhensive et distance critique, empathie et recul.

Notre guide rappelle la genèse de ce lieu :
Ce lieu a été celui du pouvoir à l’apogée de l’empire romain. Il avait été délaissé dans l’antiquité tardive et les restes servaient de carrière pendant que sur les pentes on cultivait la vigne ! Au XVI° siècle l’humaniste P. Sala y fit construire sa maison d’été et l’on découvrit de nombreux vestiges, d’où le nom : Lanticaille ; au siècle suivant cette maison passa aux visitandines et l’on mit au jour une cavité que la mère supérieure désigna comme le cachot de Saint Pothin. La ferveur populaire honora alors la mémoire de ce premier évêque de Lugdunum, Saint Pothin et des martyrs de l’année 177. L’hôpital, installé à la place du couvent et de haut niveau dès la fin du XIX° siècle, ayant laissé la place au début de ce XXI °siècle, il fut aménagé et ouvert un parcours d’interprétation sur l’histoire du Christianisme et en particulier ses liens avec Lyon de l’empire romain au XVI° siècle.  

C’est ainsi que l’on a suivi grâce à des séquences très pédagogiques les origines de la religion chrétienne, son installation en Gaule et surtout à Lyon, son histoire tant dans les espaces que dans ses querelles dogmatiques et ses divisions (avec place faite à la chrétienté orthodoxe), sa fécondité, en particulier médiévale et son évolution face aux questions nouvelles apportées par la Renaissance.

Dés le début de la visite, on remarque la présence d’une pièce maîtresse, « Lettre des chrétiens de Vienne et de Lyon à leurs frères d’Asie Mineure » de 177. C’est le récit composé au lendemain des évènements de la persécution des chrétiens par des témoins oculaires, rapporté presque en entier par l’historien, Eusèbe de Césarée, dans  son œuvre, Histoire ecclésiastique, paru en 323 :
«… La violence de la persécution a été telle, la fureur des païens contre les saints et les souffrances endurées par les bienheureux martyrs ont été si véhémentes que nous ne nous ne saurions les décrire complètement… »

Puis tout au long d’un périple de deux heures, nous avons traversé les salles du couvent, parfois encore ornées de belles peintures de l’âge classique, et descendu au “cachot” et à la crypte voisine : cette dernière fut ornée au XIX° siècle de splendides mosaïques par l’équipe qui travaillait à la construction de la basilique en l’honneur des martyrs chrétiens de 177, la première persécution !

La restauration n’est pas encore totale et l’on compte sur chaque donateur car l’espace n’est pas subventionné.

 J.L Coppere et M-A Michou-Saucet