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Visite de la Cité de l'environnement à Saint Priest
11/04/19
En ce début d’après-midi, nous nous retrouvons 25 amopaliens et sympathisants à la station de tramway « Parc Technologique » à Saint-Priest où nous attend Maxime, notre guide.
Nous regagnons la station de tramway « Hauts de Feuilly », point de départ de cette visite sur le thème de l’environnement.
Tout d’abord notre guide nous présente Saint-Priest. C’est une ville de plus de 45 000 habitants (2e ville du Rhône en superficie et 5e en population). Des vestiges retrouvés lors de fouilles archéologiques témoignent de l’occupation du site dès le Néolithique. Au début du XIVe siècle, le fief de Saint-Priest est une possession de l'abbaye d'Ainay. Au début du XXe siècle, Saint-Priest est un petit bourg rural dauphinois d'environ 2 000 habitants qui en majorité vivent de l'agriculture. Ils cultivent le blé, l'avoine, le seigle, pratiquent le maraîchage, la vigne et de l'élevage. Cette activité permet à Saint-Priest de fournir en lait la ville de Lyon. Au lendemain de la première Guerre Mondiale, la ville entre dans l'ère industrielle. Cette industrialisation va provoquer, en une décennie, le doublement de la population : de 2 700 habitants en 1921, elle atteint presque le chiffre de 6 000 en 1931. Deux hommes, industriels de renom, vont marquer particulièrement la ville dès le début du XXe siècle : Marius Berliet, en 1915, créa sur les terrains restés libres de Vénissieux, en lisière de Saint-Priest, une usine d’automobiles puis de camions, Henri Maréchal, dans les années 1920, lança la fabrication locale de la "toile cirée".
Marius Berliet entreprit également la construction de la Cité Berliet dès 1919, destinée au logement du personnel et de l'encadrement de l'usine. Elle se composait alors de 61 pavillons et de 3 immeubles collectifs, logeant 250 familles en 1925, tandis que l'usine employait jusqu'à 3 150 travailleurs.
Henri Maréchal est à l’origine de la Cité Maréchal alors composée de maisons, de chalets, d'immeubles « Casermonts », du groupe scolaire Édouard Herriot et d'un château d'eau dont l'infrastructure servait de logement pour les instituteurs.
Le 1er janvier 1968, la commune de Saint- Priest est détachée du département de l'Isère et rattachée au département du Rhône. Depuis le 1er janvier 2015, elle fait partie de la Métropole de Lyon.
Notre visite se poursuit par celle de l'éco-quartier des Hauts de Feuilly. Créée en 1998 par la Communauté urbaine de Lyon, cette ZAC avait pour objectif de développer une nouvelle forme d'habitat de haute qualité architecturale et urbaine sur l'agglomération lyonnaise. Cette opération, qui a constitué une première à l’échelle du territoire de la métropole, répond au problème de l’étalement des villes, insoutenable du point de vue environnemental et économique, et au problème de l’inconfort d’usage des habitants des lotissements. La ZAC des Hauts de Feuilly est ainsi devenue la vitrine pour l'application du concept de développement durable de ce type de programmes. Ce quartier d'habitations situé entre le centre historique et le Parc Technologique de Lyon comporte 117 maisons individuelles et 6 petits collectifs (81 logements) pour une surface hors œuvre brute de 27 700 m².
Toutes les constructions répondent aux principes de Haute Qualité Environnementale et ont fait l’objet d’une conception architecturale bioclimatique avec une isolation thermique renforcée, une étanchéité à l’air contrôlée, un système de ventilation efficace et performant ainsi que des équipements économes en énergie.
Ce parc d’habitation est de plus à proximité du parc technologique afin de ne pas aggraver les déplacements pendulaires. Il propose des logements pour des revenus moyens hauts afin de rééquilibrer l’offre résidentielle sur la commune très marquée par le logement social. Il est proche du vieux village et par conséquent des commerces et des services et bénéficie enfin d’une desserte par tramway et piste cyclable, ce qui permet une réduction de l’empreinte carbone de ses habitants.
Solutions constructives mises en œuvre :
- Pour les “Maisons de parc” :
- logements avec double, triple voire quadruple orientation pour une optimisation des apports solaires avec ventilation et éclairage naturels,
- escalier et ascenseur extériorisés non chauffés et éclairés naturellement,
- pièce extérieure pour tous les logements avec protection solaire,
- récupération des eaux de pluie pour arrosage du jardin collectif,
- intégration paysagère forte,
- optimisation des apports solaires.
- Pour les “Maisons de ville” : mitoyenne avec un étage
- valorisation de l'éclairage naturel, triple orientation des logements,
- briques alvéolaires
- ventilation naturelle traversante,
- menuiserie bois en pin de Haute-Loire avec triple vitrage peu émissif,
- surisolation de la toiture et du dallage,
- chauffage par pompe à chaleur,
- eau chaude sanitaire solaire,
- Confort hygrothermique d’été grâce à la végétalisation des pieds de façade,
- intégration du végétal au bâti,
- toiture-terrasse végétalisée.
- Pour les “Maisons Patio” :
- simple rez-de-chaussée accessible au travers d’une cour avant, espace végétal de transition formant un filtre protecteur par rapport à la rue,
- corps de bâtiment qui assemblés avec les autres villas vont former une sorte de U protecteur,
- les espaces qualifiés de “servants” à savoir garage, stationnement, sont installés au nord pour faire tampon avec l’espace public,
- construite en brique alvéolaire épaisse,
- toiture en zinc,
- enduit des murs blanc et capteurs solaires thermiques.
Nous traversons ensuite la Forêt de Feuilly forte de ses 30 000 arbres plantés par l’homme de 1996 à 2004 provenant de 28 essences végétales distinctes. Quelques 25 espèces d’oiseaux y ont été répertoriées.
Puis, nous nous rendons à la Cité de l’Environnement.
Le pôle SOLERE (Solutions Énergétiques Renouvelables et Environnementales), collectif de professionnels français experts de la qualité environnementale dans le bâtiment, désireux de repenser de façon durable les relations de l’homme à son environnement au travers de son art de construire et son art d’habiter la construction, a conçu et occupe cet espace qui rassemble des professionnels du bâtiment environnemental convaincus et engagés.
La cité est considérée comme un lieu d’émulation, de recherche et développement de projets, comme les premières maisons passives de France réalisées aux Hauts de Feuilly à Saint-Priest, réalisées par la même équipe.
Elle a été conçue par quatre hommes : Thierry Roche, architecte (atelier Thierry Roche et associés), Didier Larue (urbaniste paysagiste), Gilbert Goutheraud (Président du Pôle SOLERE, MCP Ingénierie) et Jacques Bondoux (Bastide Bondoux études thermiques).
Pensé au départ en 2006 comme un bâtiment passif, c’est finalement un bâtiment à énergie positive, c’est-à-dire qu’il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme, en incluant tous les usages, y compris la bureautique. Édifié sur 7 000 m2 de terrain, il a été inauguré en 2009 ; il comporte deux ailes, reliées par un atrium et des sheds (couverture en dents de scie) qui apportent de la lumière, et trois niveaux. Il offre 3400 m2 de bureaux, 1 600 m2 de parking en sous-sol (100 places), 600 m2 d’atrium et de locaux communs et 400 m2 de terrasses.
Le bâtiment a une orientation Sud/Nord. Les ouvertures ont été étudiées pour favoriser l’éclairage, le réchauffement et la ventilation naturels.
Les sheds sont pourvus de 1 400 m2 de capteurs solaires photovoltaïques qui produisent environ 146 MWh/an (en comparaison, une maison de 100 m2 avec chauffage électrique consomme 15 MWh/an) revendus en totalité à EDF. Le bâtiment fonctionne entièrement à l’électricité.
Pour terminer la visite, nous nous rendons aux abords du lac de Feuilly, un bassin de décantation chargé de stocker l’eau et de la dépolluer. Cet aménagement, réalisé au début des années 2000, a coûté 1,4 millions d'euros. Grâce à des noues (fossés végétalisés) et des tranchées drainantes présentes tout autour du parc, l’eau est orientée vers les 3 bassins : lac des Perches, lac des Mouilles et lac de Feuilly. L’eau, par l’action de la sédimentation, arrive dans les bassins en étant déjà totalement dépolluée et regagne in fine la nappe phréatique par percolation.
Grâce à la mise en place de ces bassins et à l’installation de roselières, deux espèces ont pu faire leur réapparition dans le secteur : le triton crêté et le crapaud calamite.
Nous tenons à remercier encore notre guide Maxime Sermet pour la qualité de ses explications, pour les documents et photos fournis ainsi que Michèle Antignac qui a organisé cette visite fort instructive d’un site de la banlieue Est de Lyon que beaucoup de participants ne connaissaient pas.
Texte et photos Jean-Marie Pallier et Maxime Sermet