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Visite guidée au Musée des Confluences
26/01/16
Inauguré le 19 décembre 2014 il a pris la suite du Musée Guimet fermé en juillet 2007. Situé à la pointe du Confluent, il a fait l’objet d’un concours international d'architecture remporté par l'agence autrichienne Coop Himmelb(l)au.
L’architecture suggère l’infinie diversité des connaissances et la pluralité des vocations d’un espace mixte, un lieu de découverte, d’émerveillement, de partage des savoirs dédié à tous les publics.Elle combine trois unités :
Le socle :
D'une surface de 8 700 m2, le socle est la partie en béton sur laquelle reposent le Cristal et le Nuage. Quatorze poteaux monumentaux et 3 piles principales supportent les 6 000 tonnes du Nuage. Conçu sur deux niveaux semi-enterrés, il comprend les 2 auditoriums, l’accueil des groupes, les espaces privatisables, ainsi que les espaces techniques du musée.
Le cristal :
Dédié à l’entrée du public et à la circulation des visiteurs sur une surface de 1 900 m², le Cristal est principalement réalisé avec du verre. Sous ses 40 mètres de verrière, c’est le lieu des rencontres et des échanges, qui permet d’accéder au Nuage. Tour de force architectural : le puits de gravité sert d’appui central pour soutenir les structures métalliques et stabilise le Cristal.
Le nuage :
D'une surface 10 900 m2, il est constitué d’une structure métallique et d’un revêtement métallique inox et comporte quatre niveaux comportant 5 salles d'expositions temporaires, 4 salles d'expositions permanentes, des ateliers pédagogiques et sur la terrasse un café.
Enfin, le jardin public permet un lien unique au confluent du Rhône et de la Saône.
En cet après-midi du 26 janvier c’est près de 60 amopaliens, sympathisants ou accompagnants qui se sont rendus à cette visite guidée du Musée. Répartis en 3 groupes ils ont pu effectuer le parcours permanent, accompagnés de guides très compétents qui ont su leur faire partager leurs connaissances, et se laisser guider dans le parcours permanent. Sur 3 000 m² il raconte le grand récit du monde et de l’humanité en quatre expositions distinctes mais complémentaires.
1. Origines, les récits du monde
Cette exposition explore la question des origines de l’univers et de l’humanité ; le visiteur remonte le temps jusqu’au Big Bang, au fil d’un parcours qui met en regard deux approches d’explication du monde : l’une scientifique et l’autre symbolique. C’est ainsi que nous avons voyagé à la rencontre :
- D’hominidées. Reconstituées à partir de leurs restes osseux fossiles, trois femmes, représentantes de trois lignées humaines qui coexistaient, il y a 25 000 ans : néanderthalienne, sapiens et florès, nous questionnent sur notre place dans l’histoire de l'univers.
- D’un camarasaurus. Apparu il y a 155 millions d’années, ce dinosaure habitué des plaines du Wyoming est l’un des plus grands herbivores qui ait peuplé la terre. Haut de 4,5 mètres, son squelette fossilisé est complet à 80 %, ce qui en fait un spécimen rare et unique dans les musées d’Europe.
- Du Mammouth de Choulans, du fer rubané et de la Goutte d’eau, de la maquette de Spoutnik 2, premier engin à transporter un être vivant hors de notre atmosphère, la chienne Laïka, puis du panthéon chinois
et remontés jusqu’au Big Bang en admirant au passage une collection de météorites.
2. Espèces, la maille du vivant
L’articulation entre ce qu’on a appelé l’humanité et l’animalité est une préoccupation universelle. L’exposition interroge la façon dont les êtres humains se représentent le monde, s’y intègrent et contribuent à le modifier.
C’est ainsi que nous avons pu découvrir :
- Des momies animales. C’est une diversité de représentations du monde que le visiteur découvre en préambule du parcours. En Égypte antique, les momies animales jouaient l’intermédiaire entre les hommes et les dieux : l’animal soit représentant l’essence de la divinité, soit étant offert en ex-voto.
- Des moyens d’observation. Au XVIIe siècle, la nature devient objet d’observation scientifique et le naturaliste acquiert des outils spécifiques à ses nouveaux champs d’études.
- La diversité des espèces. De ces études, l’Homme crée une classification, dans laquelle il se situe : les mammifères, les oiseaux, les mollusques, les insectes, le plus vaste ensemble animal.
- Le buisson du vivant. L’évolution de la vie est loin d’être linéaire. À l’image d’un buisson qui se développe dans toutes les directions, ses innombrables ramifications parties d’un point d’origine commun, s’arrêtent ou se diversifient au cours du temps. L’être humain n’est qu’une infime et très récente brindille du buisson.
- Des antilopes, des dessins préhistoriques, des masques nô
- Des mammifères disparus tels que la rhytine de Steller découverte en 1741 dans le détroit de Behring, paisible mammifère marin disparu en à peine 27 ans de chasse, le Dodo, le loup de Tasmanie ou le pigeon migrateur.
- Des mammifères protégés comme le Dugong dans le nord de l’Australie et l’aye-aye lémurien de Madagascar presque exterminé car considéré comme un animal maléfique.
3. Sociétés, le théâtre des hommes
L’être humain est un migrant qui se rassemble, s’arrête pour un temps et forme sociétés, cultures et civilisations, tour à tour construites et fragilisées entre l’ordre établi et l’émergence d’imprévus, de désordres. L’exposition interroge ces modes de fonctionnement, à partir de trois constantes que sont l’organisation, l’échange et la création.
- L’Organisation : Organiser la vie en communauté demande une structuration du territoire : représenter et cartographier un espace, c’est déjà se l’approprier. En Australie, depuis le XXe siècle, la peinture aborigène représente un espace à la fois physique, spirituel et politique. Les sabres, les armures, les casques et les bannières de la période Edo (1603-1868) au Japon sont si beaux et raffinés qu’ils exercent sur le peuple une fascination propre à maintenir l’ordre. Ils sont aujourd’hui les symboles du Japon éternel, figé dans le temps.
- L’échange : Indispensable à la vie sociale, l’échange se bâtit dans la confiance, se modifie dans l’affrontement et s’enrichit par la transmission des savoirs et des techniques.
Chaque culture présente une identité authentique qui se construit aussi par l’appropriation de codes qui l’ont influencée. Comme par exemple une statue Baoulé casquée de Côte d’Ivoire qui intègre un casque colonial occidental pour signifier le rôle puissant du personnage qui le porte.
Dans les sciences et techniques, l’échange des savoirs peut se faire aussi à l’échelle internationale comme par exemple, à partir des années 30, la création des premiers accélérateurs de particules et la compréhension de la matière, ouvrant la voie au nucléaire ou à la radiothérapie.
- La création : L’homme s’adapte et fait évoluer son environnement en innovant. Dans la vie quotidienne, des ustensiles de cuisine aux objets de communication, les innovations répondent à des besoins. L’arrivée de l’électricité et des moteurs a ainsi révolutionné les modes de préparation culinaires : robot marie, cocotte-minute…, mais la photocopieuse à crêpes sera elle un échec ! De même l’installation de réseaux de télécommunication a démultiplié les échanges écrits ou vocaux, avec des objets innovants, démocratisés à très grande échelle.
4. Éternités, visions de l’au-delà
L’exposition aborde la question de l’au-delà en mettant en perspectives nos questionnements contemporains au regard de civilisations ou d’époques différentes: Amérindiennes, Africaines, d’Égypte antique, du Pérou ancien, de la culture de l’âge de fer (Koban)...
Le visiteur est invité à s’interroger sur le sens de la mort et le renouveau des rituels funéraires. On y découvre :
- Un masque Vuvi. Au Gabon, il intervient pour les cérémonies d’initiation et les funérailles.
- La momie de Taubasthis. En Égypte antique le corps du défunt est momifié, recouvert d’amulettes, accompagné d’offrandes, d’un mobilier funéraire, de serviteurs.
- Les hommes barbus. Issus de la culture égyptienne préhistorique (époque prédynastique Nagada, 3 800 –3 100 avant J.C), ces statues sont probablement une représentation du pouvoir masculin qui annonce la période dynastique, au cours de laquelle la barbe sera l’un des symboles du pouvoir pharaonique.
- Une momie féminine Ychsma. Au Pérou, la plupart des tombes Ychsma sont directement creusées dans le sol, le corps recroquevillé dans un ballot de tissus. Momifiée naturellement, la défunte tient son matériel à tisser et est accompagnée d’offrandes, de céramiques et d’objets du quotidien.
- La nécropole de Koban. Originaire des montagnes du nord-Caucase, la sépulture de la défunte est présentée telle que lors de sa découverte, émergeant sous les pinceaux des archéologues
- Un Bouddha couché en parinirvana. Chez les bouddhistes, la mort inévitable est une étape dans un cycle sans fin de renaissances, jusqu’à l’Extinction complète qui clôt ce cycle immuable pour atteindre le Parinirvana. Ce bouddha Khmer du XIIe siècle est allongé dans un état de total abandon et dégage une impression de bien-être étonnante.
- Les vanités. Réalisée en mars 2014 l’œuvre « L’éternité parfois s’éveille » de Jean-Philippe Aubanel placée à la fin du parcours, est une critique allégorique de l’ego face à une mort inéluctable.
A la fin de cette visite guidée les amopaliens ont pu se rendre dans les expositions temporaires présentes ce jour dont celle intitulée « la chambre des merveilles », réalisée à l’image des cabinets des curiosités qui ont vu le jour à la Renaissance. On peut y admirer coquillages, fossiles, insectes et objets hétéroclites du monde entier.
Ce musée, qui vient de fêter son millionième visiteur, connaît un succès considérable mérité.
Sources : www.museedesconfluences.fr, www.coop-himmelblau.at
Jean-Marie Pallier
Photos : Jacqueline Dauphin & JM Pallier