Actualités
de l'AMOPA 69
Remise des prix de l'apprentissage.
(26/06/24)
Les gorges de la Loire et « l’aventure du train »
(14/06/24)
La chaîne youtube de l'AMOPA : @TVamopa
(25/05/24)
Assemblée Générale 2024
(26/03/24)
Conférence « Moi, Pierre Brossolette, un résistant dans l’âme »
(08/02/24)
Conférence de Monsieur CLERET "Jean Giono, le voyageur immobile"
(25/01/24)
Cérémonie des voeux
(18/01/24)
Voyage dans les Hauts de France
24/06/21
En complément de ce compte rendu, des « coups de cœur » marqués d’une *sont rédigés et illustrés dans le « Recueil des activités culturelles 2020-2021 ».
Lors d’un voyage effectué en 2014, nous avions déjà parcouru cette terre chargée d’Histoire, tant éprouvée par les conflits. En fait, ce territoire semble peu ou mal connu… Cap sur les Hauts-de-France pour 18 amopaliens curieux de découvrir d’autres aspects de cette région chaleureuse et accueillante.
Rendez-vous à la gare Part Dieu, en bonne forme pour notre voyage. Installés confortablement en 1ère classe, nous sommes très heureux de nous retrouver. Un coffret-repas est prévu : pour beaucoup d’entre nous, ce déjeuner en train est « une première » très appréciée !
Nous sommes accueillis à la gare de Lille-Europe par deux Arrageois, Henri, notre accompagnateur bénévole, et David, notre chauffeur, qui connaît parfaitement les moindres détours de sa région.
Les Hauts-de-France sont pluriels comme l’évoque la présentation de cette région sous forme de thèmes.
♦ Patrimoine architectural historique
L’abbaye de Saint Riquier* où nous nous contentons d’admirer la façade revêtue d’une abondante ornementation sculptée car l’intérieur de l’édifice est en travaux et nous n’avons pas pu le visiter.
Saint-Valéry-sur-Somme.
Sa position stratégique sur un promontoire calcaire, face à la Baie de Somme, lui vaut une histoire riche et mouvementée. Saint-Valéry a vu passer Charlemagne, Hugues Capet en 981, Guillaume le Conquérant en 1066, Jeanne d’Arc en 1430, Louis XIII en 1638, Napoléon 1er en 1810 et Charles de Gaulle en 1949. Et aussi Victor Hugo qui s’est inspiré du port pour écrire le poème « Oceano nox ». Constitué de maisons étroites, le quartier des marins est appelé « Courtgain », allusion aux maigres salaires que percevaient autrefois les habitants. L’église Saint Martin, de style gothique, est typique de la région avec ses façades en damiers de grès sombre et de silex taillés.
Aire-sur-la-Lys où se dresse la Collégiale Saint Pierre, de style flamboyant et Renaissance, classée Monument Historique en 1862. Elle panse lentement ses blessures de guerre. Le baillage, de style Renaissance, a été construit avec le produit d’un impôt sur le vin et la bière. Tout près s’élève le beffroi haut de 58 m.
Saint-Omer, ville baignée par l’Aa, est dominée par la célèbre cathédrale Notre Dame édifiée du XIIIe au XVIe siècle, un joyau de l’art gothique flamboyant façonné, aux cours des siècles, par l’apport de chaque évènement de l’Histoire. La cathédrale abrite un mobilier exceptionnel : magnifique buffet d’orgue baroque du XVIIIe siècle, une célèbre toile de Rubens, « La descente de Croix », une horloge astrolabe. Que de richesses et de merveilles dans la cathédrale de Saint-Omer, classée Monument Historique en 1840 !
Calais où nous avons fait une courte halte.
Arrêt-photos obligé pour « Les six Bourgeois de Calais » d’Auguste Rodin, sur la place de l’hôtel de ville.
Arras. Nous étions logés à l’hôtel Mercure, dans le centre-ville. Ses célèbres sites : la Grand’Place*, la place des Héros, l’hôtel de ville et son beffroi se parent de lumière à la tombée de la nuit, c’est une jolie idée d’une balade en soirée ! L’abbaye Saint Vaast et la cathédrale constituent l’ensemble monastique du XVIIIe siècle.
Amiens. Sa cathédrale grandiose et harmonieuse* :
Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1981, elle a survécu aux siècles et à la folie des hommes. Bâtie à partir de 1220 et achevée en 1270, cet édifice impressionne par la beauté de son élévation intérieure à trois niveaux et sa remarquable statuaire, pas moins de quatre mille personnages. C’est la plus grande cathédrale gothique de France, elle peut contenir deux fois Notre Dame de Paris.
Roubaix connait un essor économique remarquable au cours de la Révolution industrielle du XIXe siècle. L’hôtel de ville, œuvre de Victor Laloux, est un hymne à la gloire de l’industrie textile. Une frise remarquable présente six tableaux illustrant les différents aspects du travail de la laine et du coton (la récolte du coton et la tonte de la laine, le lavage et le peignage, la filature, le tissage, la teinture et les apprêts et la manutention finale).
Lille. Visite pédestre un dimanche matin* dans cette belle ville : la place Général de Gaulle, le théâtre, le Rang de Beauregard, la Vieille Bourse, la cathédrale Notre Dame de la Treille*.
♦ Patrimoine mémoriel
- L’Anneau de la Mémoire*, inauguré le 11 novembre 2014, est le plus grand mémorial gravé du monde : sur près de 300 m, les noms de 500 000 hommes et femmes de toute nationalité tués pendant la guerre 14-18.
- Notre Dame de Lorette est la plus grande nécropole nationale française. Une basilique et une tour-lanterne sont construites sur cette colline.
♦ Patrimoine culturel
À Roubaix, nous visitons La Piscine*. Il y a 20 ans, la piscine a été transformée en musée par l’architecte Jean-Paul Philippon : une reconversion réussie d’un édifice sportif en un lieu dédié à l’art.
Le musée de Lens–Louvre, construit sur le site d’une ancienne fosse des mines de Lens. Nous visitons « La Galerie du temps » qui expose des pièces majeures venant du musée parisien. Elle offre 200 œuvres de trois grandes périodes : l’Antiquité, le Moyen Âge et les Temps modernes.
Le musée des Beaux d’arts d’Arras, ses salles de peintures (paysage de Corot), ses sculptures médiévales, ses porcelaines méritent le détour.
Mers-les-Bains* de style anglo-normand, flamand ou Art Déco avec ses superbes villas « Belle Epoque ». C’est une station balnéaire picarde à la mode dès 1860. Non loin, Le Tréport, en Normandie, offre les plus hautes falaises de craie d’Europe (110 m). Nous empruntons les petites cabines du funiculaire (pente de 62 %) pour admirer le panorama saisissant sur la ville et ses alentours.
À la gare de Saint-Valéry, l’authentique petit train à vapeur de la Baie de Somme nous attend pour un parcours de 15 km en 1h. Plaisir d’antan, nostalgie, un sifflement, la fumée noire s’échappe de la locomotive… Profitons du paysage. Par marée basse, la baie est alors ensablée sur 45% de sa surface et devient une vaste prairie où paissent les moutons de prés-salés qui se régalent de plantes halophiles comme la salicorne, l’aster maritime, l’obione… La richesse écologique est due à la présence de zones humides où se développent de nombreuses roselières. Celles-ci abritent une faune assez riche, les canards et les cygnes s’y retrouvent pour nicher.
La gare de Noyelles-sur-Mer, en « cul-de-sac », permet la remise en tête de la locomotive. Nous poursuivons en direction du Crotoy. Dans les pâtures, nous remarquons une race locale de cheval à la robe dorée : le Henson. Nous terminons notre escapade ferroviaire à la gare du Crotoy.
♦ Patrimoine naturel
Le cap Blanc-Nez et le cap Gris-Nez, la côte Opale*. Cayeux et sa grève de galets de silex bleus et blancs. C’est le seul gisement d’Europe de galets de mer mondialement connu pour son taux de silice qui atteint 99 %. L’exploitation existe encore pour son utilisation dans les travaux de voirie ou la décoration urbaine.
Les hortillonnages*, petits jardins maraîchers cultivés depuis le Moyen Âge en bordure d’un lacis de canaux alimentés par la Somme. Belle promenade en barque.
♦ La Gastronomie. Le « plat pays » est aussi le « pays des bons plats ». Une gastronomie pleine de saveurs comme la carbonade à la bière et le potjevleesch… le tout accompagné de frites… Pas forcément diététique ! Nous n’avons pas eu l’honneur de goûter à « l’institution des moules-frites » !
♦ Le ciel du Nord radieux a effacé le cliché de la météo souvent exécrable chez les « Ch’tis ». La terre, la mer et le ciel se confondent pour donner un paysage aux mille nuances, aux mille dégradés. Dans notre circuit, les images du plat pays défilent : des villes dont les maisons arborent des ressources locales comme les briques rouges ; des routes bordées de champs de céréales ou de betteraves ; quelques terrils montrant l’exploitation intensive du charbon présent dans le sol. Aujourd’hui, certains servent de pistes de ski. « Germinal » est loin… Depuis 2012, le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais Picardie est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre de « Paysage culturel évolutif vivant », reconnaissant ainsi sa place exceptionnelle dans l’histoire sociale du monde de la mine. Fierté des « gens du Nord » !
D’excellents guides-conférenciers nous ont permis de mieux connaitre cette terre authentique. Henri, notre accompagnateur, nous a présenté sa région avec passion, enthousiasme… avec des anecdotes. Un grand merci à Henri qui nous a aussi concocté un livret culturel intéressant pour préparer notre voyage.
Nous retenons aussi l’accueil chaleureux légendaire des « gens de Hauts-de-France ». Nous n’avons pas eu le temps d’apprendre la langue régionale, le picard avec ses variantes dialectales comme le « ch’ti » ou le « ch’timi » (Lille). Les anciens la font encore résonner.
En conclusion, une belle évasion enrichissante où nous avons partagé de précieux moments de convivialité, comme nous les aimons !
Monique ROUGEMONT
Images Pixabay