La traque des particules élémentaires
20/01/17

Conférence de Jacqueline Desselle-Marinacce
le jeudi 20 janvier 2017 à l'ESPE de l'académie de Lyon

Après les petits problèmes habituels de la technique, le rétroprojecteur faisant quelques caprices, c’est dans une ambiance très sympathique et conviviale que la conférence a commencé ; Jean-Marie Pallier se met à la manœuvre à l’ordinateur, et sera la « voix off » lisant des phrases d’Irène Joliot-Curie et Georges Charpak pendant la causerie.

Nous avons fait tout d’abord un grand bond dans le passé, rencontrant en Grèce, sous le ciel d’Ionie, les premiers atomistes Leucippe et son élève Démocrite, qui, en une véritable fulgurance, ont imaginé l’atome et les liaisons atomiques ! Cette intuition fabuleuse qui initie nos modes de pensée, jette les bases de la démarche scientifique. Elle est approfondie plus tard par Épicure, puis à Rome par Lucrèce, mais l’atomisme subira ensuite une longue éclipse, qui durera deux millénaires. Pendant ce temps, « l’Alchimie » accumule des connaissances variées sur la matière : la métallurgie d’abord, art sacré réservé aux grands prêtres, l’invention de la teinture par Marie la Prophétesse avec son « Bain-Marie », la connaissance de pierres précieuses, les florissantes préparations des poisons, parfums et cosmétiques, et toute une vaste pharmacopée qui s’élabore. Mais il manque à l’Alchimie, piétinant dans la recherche d’une impossible transmutation, de trouver une structure d’ensemble à tout ce corpus de connaissances. Il faut attendre l’heure de gloire du génial Lavoisier qui va révolutionner les connaissances au XVIIe siècle, comprenant ce qu’est une réaction chimique, et nous faisant ainsi basculer dans l’ère de la Chimie. Plus tard, à la fin du XIXe siècle, à Cambridge est débusquée notre première particule, l’électron. Les choses vont aller ensuite très vite. Après la découverte fabuleuse de la radioactivité et de ses rayonnements par Marie Curie (qui aura deux fois le prix Nobel, et s’illustrera pendant la guerre de 14/18), une porte s’entrouvre, les physiciens s’y engouffrent et commencent à percer les secrets de l’atome : son noyau, son cortège d’électrons, le proton puis le neutron. Ensuite les accélérateurs de particules et leurs détecteurs entrent en jeu, et nous font découvrir un autre degré d’élémentarité de la matière, notamment l’existence des quarks. Le génie de Georges Charpak, avec la découverte de sa chambre à fils en 1968 (il aura pour cela le Prix Nobel en 1992 et par ailleurs montrera son humanisme), va accroitre extraordinairement les possibilités de la recherche au CERN, permettant aux milliers de nos chercheurs de tous pays d’aboutir à la découverte en 2012 du Boson de Higgs, chainon manquant du « Modèle Standard » de la Physique, donnant sans doute leur masse aux particules. Enfin les recherches actuelles font apparaître que la matière « ordinaire », accessible à nos sens ou à nos instruments, ne constitue que 5% du contenu de l’univers ! Elles portent donc sur la « matière noire », totalement invisible, qui constituerait 27% de l’univers, et sur « l’énergie sombre », encore plus énigmatique, qui constituerait 68% de l’univers…

Pendant l’échange en fin de conférence, Jacqueline Dauphin se demande si une visite du CERN pourrait faire l’objet d’une sortie ? Il convient d’examiner la faisabilité d’une telle visite par notre groupe.

Quatre fiches philatéliques, biographies des scientifiques : Marie Curie, Georges Charpak, Lavoisier et Ampère (lyonnais), ont été offertes par l’Association Philatélique Educaphil aux auditeurs, en souvenir de ces moments partagés de l’Histoire des Sciences.

Jacqueline Desselle-Marinacce
Photos : Gérard Bouchet

  • La conférencière

    La conférencière

  • Les époux Lavoisier

    Les époux Lavoisier

  • Le Big Bang

    Le Big Bang

  • L'assistance

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